Amira Bouraoui

Amira Bouraoui, (en arabe : أميرة بوراوي), née au milieu des années 1970, est une gynécologue et une militante politique algérienne.

Biographie

Elle est la fille d’un haut gradé de l’armée[1], un colonel (également médecin cardiologue)[2]. Quant à elle, elle devient une gynécologue, travaillant pour l'hôpital public[1]. En 2011, elle participe aux manifestations réclamant le changement de système, et se fait arrêter à plusieurs reprises[2]. Elle se fait encore davantage connaître en 2014, en étant une des principales animatrices du mouvement Barakat ça suffit ! »), qui mobilise l'opinion algérienne contre un quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika[1]. « Nous sommes des citoyens, que certains pensaient morts ; nous n’étions qu’en convalescence d’une période douloureuse » affirme-t-elle, et de préciser :« Nous réapprenons à marcher, nous apprendrons à courir pour le bien de notre pays, le respect des lois et de la République. L’Algérie n’est ni une monarchie ni une dictature. Ce n’est pas pour ce résultat que tant d’Algériens ont donné leur vie »[1].

Elle dit connaître tous les commissariats d'Alger, suite aux différentes interpellations dont elle a fait l'objet. Pour le quotidien algérien Liberté, « si l’on veut personnifier l’engagement anti-Bouteflika mais aussi le combat pour les libertés, le premier visage qui s’impose et presque de lui-même est celui d’Amira Bouraoui »[2]. Participant à nouveau au mouvement Hirak en 2019 et 2020, elle est arrêtée en juin 2020 par le nouveau pouvoir algérien et placée en garde à vue. Elle est condamnée pour « offense à l’islam », « offense » au président de la République Abdelmadjid Tebboune et « incitation à violer le confinement » en « exposant directement la vie d’autrui ou son intégrité physique à un danger » pendant la crise sanitaire. Elle est également accusée de « publication [sur les réseaux sociaux] pouvant porter atteinte à l’unité nationale » et d’« informations ou nouvelles, fausses ou calomnieuses, susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre public »[3],[4],[5]. Sa condamnation à un an de prison ferme et son emprisonnement suscitent une vive émotion[6]. Elle est finalement mise en liberté provisoire dans l’attente d’un nouveau jugement, prévu le 24 septembre 2020[7]. Le 8 novembre 2020, elle est condamnée à trois ans de prison pour « offense au prophète »[8]. En appel, elle est condamnée le 4 mai 2021 à deux ans de prison pour « outrage à un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions », « atteinte à la personne du président de la République », et « diffusion d’informations susceptibles d’attenter à l’ordre public », puis, le même jour, elle est condamnée à deux ans de prison pour « atteinte aux préceptes de l’islam et au prophète »[9].

Références

  1. Farid Alilat, « Amira Bouraoui : citoyenne anti-système », Jeune Afrique, (lire en ligne)
  2. Arab Chih, « Amira Bouraoui, l’incassable », Liberté, (lire en ligne)
  3. « Amira Bouraoui, une militante du Hirak, condamnée à un an de prison ferme en Algérie », Le Monde, (lire en ligne)
  4. AFP, « Lourde peine pour la militante Amira Bouraoui », L'Orient-Le Jour, (lire en ligne)
  5. AFP, « La militante Amira Bouraoui condamnée à un an ferme en Algérie », BBC News (édition en français), (lire en ligne)
  6. « Vive émotion après la condamnation d’Amira Bouraoui : Campagne de soutien à une battante iconoclaste », El Watan, (lire en ligne)
  7. Madjid Zerrouky, « L’opposante algérienne Amira Bouraoui remise en liberté provisoire », Le Monde, (lire en ligne)
  8. Atteinte au prophète de l’islam en Algérie: Une activiste politique condamnée à 3 ans de prison, site observalgerie.com, 10 novembre 2020.
  9. Amira Bouraoui condamnée à la prison ferme et une forte amende, site tsa-algerie.com, 4 mai 2021.
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