Americans de New York

Les Americans de New York – surnommés « Amerks » – sont une franchise professionnelle de hockey sur glace d'Amérique du Nord. L'équipe évolue à New York aux États-Unis et joue dans la Ligue nationale de hockey entre 1925 et 1942. Lors de sa dernière saison l'équipe change le nom pour devenir les Americans de Brooklyn.

Americans de New York
Fondation
Disparition 1942
Siège New York (New York, États-Unis)
Patinoire (aréna) Madison Square Garden
Couleurs Rouge, blanc et bleu
                 
Ligue Ligue nationale de hockey

Mise en place une saison avant les Rangers, les Americans sont la première équipe de hockey de la ville de New York et jouent leurs matchs à domicile dans le Madison Square Garden. Fondés sur les bases des Tigers de Hamilton, meilleure équipe de la saison 1924-1925, ils ne connaissent pas le succès attendu en ne se qualifiant qu'à cinq reprises pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley en dix-sept saisons. Ils n'atteignent jamais la finale de la Coupe étant éliminés à deux reprises en demi-finale.

Historique

Les débuts de la franchise

En 1923, Thomas Duggan, promoteur de New York a une occasion de créer trois nouvelles franchises dans la LNH aux États-Unis. Il vend les deux premières places à Charles Adams qui crée les Bruins de Boston et à Tex Rickard – futur créateur des Rangers de New York. Dans le même temps, les Tigers de Hamilton se qualifient pour la première fois de leur histoire pour la finale de la Coupe Stanley en 1924-1925. Les dix joueurs des Tigers annoncent à leur directeur qu'ils ne sont payés que pour jouer les matchs de la saison régulière et qu'ils veulent une prime de 200 dollars chacun pour jouer la finale de la LNH[1].

En effet leur contrat stipule qu'ils sont payés pour jouer entre le et le et ceci quel que soit le nombre de rencontres programmées[2]. La direction des Tigers refuse le chantage et les joueurs décident alors de faire grève, la première de la LNH. Une rencontre est prévue entre Frank Calder, commissaire de la LNH, Percy Thompson, propriétaire de l'équipe, et Wilfred « Shorty » Green, représentant des joueurs pour tenter de trouver un compromis mais ce dernier ne se présente pas. Le , lors d'une réunion de la LNH une décision est prise : les joueurs des Tigers sont tous suspendus, ils reçoivent une amende de 200 dollars et sont éliminés de la compétition[3]. Au cours de la même réunion, les dirigeants de la LNH annoncent que la franchise est déménagée de l'Ontario pour rejoindre la ville de New York[4].

William V. Dwyer est un des premiers bootlegger de la Prohibition à New York dans les années 1920 et pour 75 000 dollars, il achète la franchise qui devient les « Americans de New York ». Il est conseillé par William MacBeth, journaliste canadien qui écrit pour le New York Herald Tribune[4]. Dwyer récupère alors des joueurs comme « Shorty » et Red Green, Harry « Billy » Burch ou encore « Bullet » Joe Simpson[4]. Dwyer signe des contrats inhabituels avec ses joueurs : Burch signe un contrat de trois saisons pour 25 000 dollars, « Shorty » Green est augmenté de 2 000 dollars pour atteindre la barre des 5 000 dollars. Les autres joueurs de la LNH touchent alors en moyenne entre 1 500 et 2 000 dollars[5].

Premières saisons

Les Americans de New York rejoignent la LNH pour la saison 1925-1926 et ils jouent leurs premières rencontres à l'extérieur avec tout d'abord un match contre les Pirates de Pittsburgh le . Burch inscrit le premier but pour New York[6]. Les Americans inaugurent leur nouvelle salle contre les Canadiens de Montréal le soir du , une défaite 3 buts à 1[7].

Dwyer est obligé de laisser la gérance de son équipe à Thomas Gorman, étant rattrapé par la justice américaine. Pendant ce temps, MacBeth écrit les comptes-rendus des matchs de l'équipe et il a alors tendance à mettre en avant deux joueurs en particulier. Ainsi, Simpson est surnommé « The Blue Streak from Saskatoon »[Note 1] alors que Burch est appelé le « Babe Ruth du Hockey »[7]. Les deux joueurs deviennent alors les favoris du public de New York et par la suite, le public espère à chaque fois qu'un des joueurs touche le palet qu'un but suivra et n'hésite pas à huer quand ils font des passes au lieu de tenter leur chance. Simpson et Burch rentrent dans le jeu, diminuent leur nombre de passes pour tenter des actions individuelles et sont vite imités par les autres joueurs de l'équipe[7]. Cinquièmes de la LNH, les Americans de New York sont éliminés des séries éliminatoires[8] alors que Burch est le meilleur buteur et pointeur de l'équipe avec vingt-deux buts et vingt-cinq points[9].

1941-42, les Americans de Brooklyn

En 1941, espérant intensifier la rivalité avec les Rangers[10], Red Dutton décide de déménager la franchise de Manhattan au quartier de Brooklyn ; l'équipe est alors renommée et devient les Americans de Brooklyn. Ils ne jouent cependant pas un seul match de la saison 1941-1942 dans leur nouveau quartier et ils n'y font que leurs entraînements. En quarante-huit matchs, les Amerks n'en remportent que seize pour trois parties nulles et vingt-neuf défaites. L'équipe est bonne dernière du classement avec trente-cinq points et est éliminée de la course à la Coupe Stanley[11].

Fin de la franchise

En 1942, les États-Unis entrent dans la Seconde Guerre mondiale, de nombreux joueurs de la Ligue nationale de hockey sont alors mobilisés et doivent quitter leur équipe. Les Americans, équipe constituée essentiellement de joueurs américains, sont durement touchés et seuls quatre de leurs joueurs sont exemptés de servir pour leur pays[10]. Les propriétaires des autres franchises s'interrogent alors sur la compétitivité de l'équipe[12] forçant ainsi la LNH à suspendre les Americans jusqu'à la fin de la guerre, Dutton obtenant en retour la promesse de la ligue du retour de l'équipe sitôt la guerre terminée[13].

Alors que la guerre est finie, Dutton discute avec Conn Smythe du retour de son équipe. Ce dernier lui fait comprendre que ce retour n'est pas à l'ordre du jour, les propriétaires du Madison Square Garden, également propriétaires des Rangers de New York, désirant voir jouer une deuxième équipe dans leur enceinte. Dutton, lui oppose la construction d'une patinoire d'un montant de sept millions de dollars négociée avec Brooklyn mais devant la fin de non-recevoir de Smythe, il abandonne l'idée de retour de la franchise : « Gentlemen, you can stick your franchise up your ass »[14] (« Messieurs, je n’ai que faire de votre franchise »).

Finalement, ce n'est qu'en 1972 que la ville de New York voit une deuxième équipe intégrer la LNH avec la création des Islanders de New York.

Personnalités de l'équipe

Au Temple de la renommée

Cette section présente les joueurs importants dans l’histoire des Americans qui ont acquis une des plus belles récompense dans la LNH, l’accès au Temple de la renommée du hockey. Pour être admis au Temple de la renommée, le dossier de chaque pétitionnaire devra passer devant dix-huit membres du comité et recevoir au moins les trois-quarts des votes – soit quinze membres[15]. Chaque année, sont admis au maximum :

  • quatre joueurs,
  • deux « bâtisseurs »[Note 2],
  • un arbitre ou juge de ligne.

Pour les joueurs, l’arbitre ou juge de ligne, la personne doit avoir pris sa retraite de sa carrière en glace depuis au moins trois ans. Dans le passé, il y a eu des exceptions pour les joueurs dotés d’un talent exceptionnel qui, selon le comité, méritaient d’être intronisés avant les trois années règlementaires[16].

Les personnalités des Americans admises au temple sont les suivantes[17] :

Capitaines de l'équipe

Cette section présente la liste des capitaines de l'équipe au cours des différentes saisons[18] :

Meilleurs joueurs

Cent-cinquante-six joueurs différents ont porté le maillot des Americans ; parmi tous les joueurs, Norman Himes est le joueur le plus utilisé par l'équipe avec quatre cent-deux rencontres jouées. Il est le meilleur buteur de l'histoire du club avec cent-six buts ainsi que le meilleur pointeur avec un total de deux-cent-dix-neuf. Art Chapman est le meilleur passeur des Americans avec cent-quarante-cinq aides. Dans les buts, Roy Worters est le gardien le plus utilisé jouant neuf saisons au club pour un total de trois-cent-soixante apparitions. Le classement des dix meilleurs pointeurs de l'équipe est le suivant[19] :

Liste des meilleurs pointeurs de la franchise
Joueur PJ B A Pts Pun
Himes, NormanNorman Himes (en)402106113219127
Schriner, SweeneySweeney Schriner2409212121373
Carr, LorneLorne Carr (en)3309910120095
Chapman, ArtArt Chapman2793814518374
Anderson, TommyTommy Anderson29257125182174
Wiseman, EddieEddie Wiseman209618314475
McVeigh, CharlesCharles McVeigh3116677143105
Stewart, NelsNels Stewart2107568143115
Burch, BillyBilly Burch2829044134229
Armstrong, MurrayMurray Armstrong14032568833

Statistiques par saison

Pour les significations des abréviations, voir statistiques du hockey sur glace.

Statistiques par saison
No  Saison Entraîneur Pointeur Saison régulière Séries éliminatoires[20]
 PJ  V   D   N  Pts  BP  BC Pun Classement
11925-1926
Détails
Thomas GormanBilly Burch3612204286889361Cinquième de la LNHNon qualifiés
21926-1927
Détails
Édouard LalondeBilly Burch4417252368291349Quatrième division CanadienneNon qualifiés
31927-1928Shorty GreenNorman Himes44112762863128563Cinquième division CanadienneNon qualifiés
41928-1929Thomas GormanBilly Burch44191312505353486Deuxième division CanadienneDéfaite en quart de finale (Rangers de New York)
51929-1930Lionel ConacherNorman Himes441425533113161372Cinquième division CanadienneNon qualifiés
61930-1931Eddie GerardNorman Himes44181610467674495Quatrième division CanadienneNon qualifiés
71931-1932Eddie GerardNorman Himes48162484095142596Quatrième division CanadienneNon qualifiés
81932-1933Joe SimpsonNorman Himes481522114191118460Quatrième division CanadienneNon qualifiés
91933-1934Joe SimpsonEddie Burke4815231040104132365Quatrième division CanadienneNon qualifiés
101934-1935Joe SimpsonArt Chapman481227933100142250Quatrième division CanadienneNon qualifiés
111935-1936Rosie HelmerSweeney Schriner481625739109122392Troisième division CanadienneVictoire en quart de finale (Black Hawks de Chicago)
Défaite en demi-finale (Maple Leafs de Toronto)
121936-1937Norman DuttonSweeney Schriner481529434122161481Quatrième division CanadienneNon qualifiés
131937-1938Norman DuttonSweeney Schriner4819181149110111327Deuxième division CanadienneVictoire en quart de finale (Rangers de New York)
Défaite en demi-finale (Black Hawks de Chicago)
141938-1939Norman DuttonSweeney Schriner4817211044119157276Quatrième de la LNHDéfaite en quart de finale (Maple Leafs de Toronto)
151939-1940Norman DuttonMurray Armstrong481529434106140236Sixième de la NHLDéfaite en quart de finale (Red Wnings de Détroit)
161940-1941Art ChapmanLorne Carr48829112799186231Septième de la NHLNon qualifiés
171941-1942Art ChapmanTommy Anderson481629335133175425Septième de la NHLNon qualifiés

Dirigeants

Entraîneurs-chefs

Pour les significations des abréviations, voir statistiques du hockey sur glace.

Liste des entraîneurs des Americans de New York et Brooklyn
Nom Premier match Dernier match Saison régulière Séries éliminatoires Remarques
PJ V D N P % V
[Note 3]
PJ V D % V
1Thomas Gorman36122042838,9----
2Édouard Lalonde44172523640,9----
3Shorty Green4412762831,8----
4Thomas Gorman441913125056,8201[Note 4]25,0
5Lionel Conacher44142553337,5----
6Eddie Gerard923440188646,7----
7Joe Simpson14442723011439,6----
8Rosie Helmer48162573940,652340,0
9Norman Dutton19266972916141,9114736,4
10Art Chapman962458146232,3----

Directeurs généraux

Liste des directeurs généraux des Americans de New York et Brooklyn
Nom Engagement Départ Remarques
1 Thomas Gorman
2 Lionel Conacher
3 Eddie Gerard
4 Joe Simpson
5 Norman Dutton

Notes et références

Notes

  1. « The Blue Streak from Saskatoon » signifie en français « la Traînée bleue de Saskatoon » ; l'expression met en avant le côté rapide de Simpson qui apparaît alors comme une traînée et la couleur bleue pour la couleur du maillot des Americans.
  2. La catégorie des bâtisseurs correspond aux personnes qui ne jouent pas directement au hockey mais qui ont un impact significatif sur le hockey. Il peut s’agir d’entraîneurs, de présidents, de propriétaires de franchises ou encore de personnalités des médias.
  3. Le pourcentage de victoires est calculé en prenant en compte le nombre de points gagnés par match : 2 points pour une victoire, 1 point pour un match nul ou une défaite en prolongation, 0 point pour une défaite en temps réglementaire.
  4. Un autre match s'est terminé par un nul.

Références

  1. « Saison 1924-1925 - Description, photos, faits saillant et plus », sur le site historique des Canadiens de Montréal (consulté le ).
  2. (en) « Hamilton Tigers (1920-1925) », sur www.sportsecyclopedia.com (consulté le ).
  3. (en) « Canadiens Declared Champions of N.H.L. », sur www.collectionscanada.gc.ca, The Hamilton Spectator, (consulté le ).
  4. Dans Duplacey, « Total Hockey: The Official Encyclopedia of the National Hockey League », page 215.
  5. (en) Jamie Fitzpatrick, « Hockey History: The First NHL Strike », sur le site proicehockey.about.com (consulté le ).
  6. (en) P. Anson, « Game summary - New York Americans 2 @ Pittsburgh Pirates 1 », sur Hockey Summary Project (consulté le ).
  7. Dans Duplacey, « Total Hockey: The Official Encyclopedia of the National Hockey League », page 216.
  8. Dans « Official Guide & Record Book / 2010 », pages 239 et 152.
  9. (en) « 1925-26 New York Americans roster and player statistics », sur le site The Internet Hockey Database (consulté le ).
  10. Dans « Deceptions and doublecross: how the NHL conquered hockey », page 330.
  11. Dans Duplacey, « Total Hockey: The Official Encyclopedia of the National Hockey League », page 217.
  12. Dans « The Great Expansion: The Ultimate Risk That Changed the Nhl Forever », page 2.
  13. Dans « The Great Expansion: The Ultimate Risk That Changed the Nhl Forever », page 4.
  14. Dans « The Great Expansion: The Ultimate Risk That Changed the Nhl Forever », page 5.
  15. (en) « Summary of Election Procedures », sur Legends of Hockey (consulté le ).
  16. (en) « Legends of Hockey - Induction Showcase - Induction Facts », sur Legends of Hockey (consulté le ).
  17. Dans « Official Guide & Record Book / 2010 », pages 239 et 240.
  18. (en) « New York Americans (1925-1942) », sur le site Sports Ecyclopedia (consulté le ).
  19. (en) « All-time roster for the New York Americans of the NHL », sur le site The Internet Hockey Database (consulté le ).
  20. (en) « Standings for the New York Americans of the NHL », sur le site The Internet Hockey Database (consulté le ).

Bibliographie

  • (en) National Hockey League, Official Guide & Record Book / 2010, Chicago, Triumph books, , 664 p. (ISBN 978-1-60078-303-6, OCLC 426489165)
  • (en) Morey Holzman et Joseph Nieforth, Deceptions and doublecross : how the NHL conquered hockey, Toronto, Dundurn Press Ltd., , 392 p. (ISBN 978-1-55002-413-5, LCCN 2003428378, lire en ligne)
  • Al Strachan, Cent ans de hockey, Montréal, Hurtubise HMH ltée, , 304 p. (ISBN 978-2-89428-439-1, OCLC 44154299)
  • (en) William Brown, The Montreal Maroons : The Forgotten Stanley Cup Champions, Montréal, Vehicule Press, , 2e éd., 222 p. (ISBN 978-1-55065-128-7, LCCN 00361131)
  • (en) James Duplacey, Total Hockey : The Official Encyclopedia of the National Hockey League, New York, Total Sports, , 1re éd. (ISBN 978-0-8362-7114-0, OCLC 40355258, LCCN 98086782)
  • (en) Alan Bass, The Great Expansion : The Ultimate Risk That Changed the Nhl Forever, iUniverse, (ISBN 978-1-4502-8605-3, OCLC 698444444)
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