Amaury de La Roche

Amaury de La Roche est un dignitaire de l'ordre du Temple qui a été grand commandeur et maître de province au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle.

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Biographie

Amaury de La Roche ((la):Almaricus de Rupe, de Rocha) « issu d'une branche de la famille des comtes de Namur, installée près d'Autun[1] », était commandeur de la province de France en 1256[2]. Il se trouve ensuite en Terre sainte accédant à la deuxième dignité la plus élevée au sein de l'Ordre, à savoir celle de grand commandeur en 1261/62[3].. Ami et proche confident du roi Louis IX de France (saint Louis), il est envoyé en France en 1264 par le maître de l'Ordre (Thomas Béraud)[4].

De 1265 à 1271[5], il succède à Humbert de Pairaud comme maître de la province de France. Cette nomination fut demandée dès 1264 par le pape Urbain IV et le roi de France[6]. En 1265 Amaury de La Roche fait partie avec ce même Humbert (alors visiteur de France et d'Angleterre) de ceux qui intronisent Jacques de Molay dans l'ordre du Temple (ce sera le dernier maître de cet ordre), à la chapelle de la commanderie de Beaune au sein du duché de Bourgogne[1]. D'après les pièces du procès de l'ordre du Temple, il se pourrait qu'il ait conservé cette fonction jusqu'en 1277[7]. Il a également participé à la huitième croisade en 1270[8].

Il n'apparaît plus dans aucun document (charte) après 1271, mentionné uniquement au cours du procès par certains frères[9], Humbert de Pairaud étant de nouveau maître de cette province en 1272[10] mais il n'y a pas de successeur attesté comme maître de la province de France entre 1273 et 1277/79 avant Jean le Français.

D'après Jean-Luc Alias, il a également été commandeur de la commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville entre 1282 et 1291[11] mais cette information semble en contradiction avec les sources historiques existantes[9]. Au cours du procès, l'interrogatoire des frères de la baillie de Caen qui s'est déroulé le 27- nous apprend qu'un frère « Aimeré » était commandeur de Renneville seize et vingt-quatre ans plus tôt[12].

Amaury de La Roche au cinéma

Bibliographie

  • (de) Marie Luise Bulst-Thiele, Sacrae domus militiae templi hierosolymitani magistri, Göttingen, Vandenhoeck und Ruprecht, coll. « Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften in Göttingen. Philologisch-historische Klasse », , 416 p. (ISBN 3-525-82353-3, présentation en ligne), p. 245, 300
  • (en) Jochen Burgtorf, The Central Convent of Hospitallers and Templars : History, Organization, and Personnel (1099/1120-1310), Leiden/Boston, Brill, , 761 p. (ISBN 978-90-04-16660-8, présentation en ligne), p. 470-474
  • Pierre-Vincent Claverie, L'ordre du Temple en Terre Sainte et à Chypre au XIIIe siècle, Nicosie, Centre de Recherche Scientifique, coll. « Sources et études de l'histoire de Chypre », , 1230 p. (ISBN 978-9-9630-8094-6, présentation en ligne), p. 372,389,402
  • Pierre-Vincent Claverie, L'ordre du Temple en Terre Sainte et à Chypre au XIIIe siècle , catalogue analytique des actes relatifs à l’histoire de l’ordre en Terre Sainte et à Chypre aux XIIe et XIIIe siècles., vol. 3, Nicosie, Centre de Recherche Scientifique, coll. « Sources et études de l'histoire de Chypre », , 680 p. (ISBN 978-9-9630-8094-6, présentation en ligne)
  • Alain Demurger, Jacques de Molay - Le crépuscule des templiers, Paris, Payot & Rivages, coll. « Biographie Payot », , 390 p. (ISBN 2-228-89628-4)
  • Barbara Frale (trad. de l'italien), Les templiers et le suaire du Christ, Montrouge, Montrouge : Bayard, , 347 p. (ISBN 978-2-227-48190-9, présentation en ligne) ; édition en anglais sur Google Livres
  • Michel Miguet, Templiers et hospitaliers en Normandie, CTHS, , 511 p. (ISBN 978-2-7355-0314-8)
  • H. de Curzon, La maison du Temple de Paris, p. 281 n. 6
  • Louis de Mas Latrie, Histoire de l'Île de Chypre sous le règne des princes de la Maison de Lusignan, Paris, Imprimerie Impériale, 1852-1861 (lire en ligne) (OCLC 156109086)
  • Marion Melville, La vie des Templiers, Gallimard, coll. « La Suite des temps », (1re éd. 1951), 339 p., broché (ISBN 978-2-0702-4377-8, OCLC 980796, présentation en ligne), p. 225-231

Notes et références

  1. Demurger 2002, p. 50
  2. Burgtorf 2008, p. 470
  3. (en) Frale 2011, lire sur Google Livres ; Burgtorf 2008, p. 470 ; (de) Bulst-Thiele 1974, p. 245
    Contrairement à ce que suggère Barbara Frale (grand commandeur 1260-65), il n'était plus grand commandeur en 1263 car Guillaume de Montignane est mentionné avec ce titre en décembre 1262 (Burgtorf 2008, p. 275).
  4. Frale 2011
  5. Burgtorf 2008, p. 471-474
  6. Burgtorf 2008, p. 471
  7. Burgtorf 2008, p. 473-474
    Interrogatoire du frère Henri de Suppi qui mentionne 1287 mais J. Burgtorf pense qu'il faut lire 1277 au plus tard
  8. (en) Frale 2011 ; Burgtorf 2008, p. 473 ; Claverie 2005, p. 173 (vol.3)
  9. (en) Frale 2011 ; Burgtorf 2008, p. 473 ; Claverie 2005
  10. Pierre-Vincent Claverie, « Un aspect méconnu du pontificat de Grégoire X : les débuts de sa politique orientale (1271-1273) », Byzantion: revue internationale des études byzantines, Société belge d'Études byzantines, vol. 68, no 2, , p. 289 (présentation en ligne)
  11. Jean-Luc Alias, Acta Templarorium ou La prosopographie des Templiers, Les 3 spirales, , 573 p. (ISBN 978-2-84773-006-7)
  12. (de) Heinrich Finke, Papsttum und Untergang des Templerordens, vol. 2, (lire en ligne), p. 315 (doc. 151) ; E.G Léonard, « Tableau des maisons françaises du Temple et de leurs précepteurs », dans Introduction au Cartulaire manuscrit du Temple (1150-1317), constitué par le marquis d'Albon et conservé à la Bibliothèque nationale, E. Champion, , xv-259 p.
    Interrogatoire du frère Richard Dellengnel reçu il y a 16 ans et de frère Aubin Lenglois, commandeur de Dangie il y a environ 24 ans.

Voir aussi


Liens externes

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