Alphabet Rousselot-Gilliéron

L’alphabet Rousselot-Gilliéron, aussi appelé alphabet phonétique de l’Abbé Rousselot, est un système de transcription phonétique mis au point par l’Abbé Rousselot en 1887[1], basé sur l’écriture latine, qui a principalement été utilisé pour la transcription des langues gallo-romanes dans plusieurs ouvrages et revues de dialectologie dont notamment la Revue des patois gallo-romans de Jules Gilliéron et l’Abbé Rousselot, ou l’Atlas linguistique de la France. La Société du parler français au Canada adopte cet alphabet, avec quelques simplifications typographiques, pour son bulletin Bulletin du parler français au Canada. Légèrement adapté, c'est également le système de transcription utilisé par l'Atlas linguistique de la France par régions (ALFR) publié par le CNRS depuis 1980.

Symboles

Voyelles

Voyelles fondamentales
Pures
Indéterminées
pour la quantité
BrèvesLongues
Indéterminées
pour le timbre
a, e, i, o, u, ꭒ, œ, ė ă, ĕ, ĭ, ŏ, ŭ, ꭒ̆, œ̆, ĕ̇ ā, ē, ī, ō, ū, ꭒ̄, œ̄
Ouvertes à, è, ì, ò, ù, ꭒ̀, œ̀ ằ, ĕ̀, ĭ̀, ŏ̀, ŭ̀, ꭒ̆̀, œ̆̀ ā̀, ḕ, ī̀, ṑ, ū̀, ꭒ̄̀, œ̄̀
Fermées á, é, í, ó, ú, ꭒ́, œ́ ắ, ĕ́, ĭ́, ŏ́, ŭ́, ꭒ̆́, œ̆́ ā́, ḗ, ī́, ṓ, ū́, ꭒ̄́, œ̄́
Nasales
BrèvesLonguesDemi-nasales
Indéterminées
pour le timbre
ã, ẽ, ĩ, õ, ũ, ꭒ̃, œ̃, ė̃ ā̃, ē̃, ō̃ a᷑, e᷑, i᷑, o᷑, u᷑, ꭒ᷑, œ᷑
Ouvertes à̃, è̃, ò̃, œ̀̃ è̄̃ à᷑, è᷑, ò᷑, œ̀᷑
Fermées á̃, é̃, ó̃, œ́̃ é̄̃ á᷑, é᷑, ó᷑, œ́᷑
ā᷑, ō᷑
Voyelles intermédiaires
Pure aͤ, aͦ, eͥ, ꭒͦ, u, uͥaͤ̆, aͦ̄aͤ̀, aͦ̀
Nasales aͤ̃, aͦ̃, aͦ᷑

Les voyelles toniques sont indiquées à l’aide de la ligne verticale souscrite : a, e̩, i̩, o̩, u̩, ꭒ̩, œ̩, ė̩, ă̩, ĕ̩, etc.

Le caractère U crochet minuscule    est .

Consonnes

SymbolesNotesAPI
b[b]
ch français[ʃ]
Ich-Laut[ç]
ç̑Ach-Laut[χ]
d[]
d anglais[d]
f[f]
gg dur[ɡ]
hh aspiré[h]
j[ʒ]
k[k]
l[l]
l palatale[ʎ]
l̮̣l résonnante[ɭ]
m[m]
n[n]
n palatale[ɲ]
n vélaire[ŋ]
p[p]
rr roulée longuement avec la langue[r]
r grasseyée[ʀ]
ȓr française ou allemande[ʁ]
r vélaire[ɣ]
r roulée avec la langue[ɾ]
r résonnante
ss sourde
th dure anglaise[θ]
t[]
t anglais[t]
v
ww anglais[w]
u semi-consonne[ɥ]
yi semi-consonne[j]
z[z]
th doux anglais[ð]

Souplesse d'emploi

La souplesse d'emploi de l'alphabet Rousselot-Gilliéron, parfaitement adapté à notation dialectologique et au travail de terrain, se vérifie par diverses caractéristiques :

  • possibilité de superposer deux voyelles ou deux consonnes pour noter un son intermédiaire.
  • possibilité de redoubler les accents aigus  ˝  ou graves   ̏  sur une voyelle pour en noter une plus grande fermeture ou ouverture (système utilisé dans les Atlas régionaux).
  • possibilité d'écrire en indice une voyelle ou une consonne moins nettement prononcée (idem).

Notes et références

  1. Chaveau, 2003

Bibliographie

  • Jacques Chaurand, Introduction à la dialectologie française, Paris / Bruxelles / Montréal, Bordas, — Voir en particulier le tableau comparatif des différents systèmes de transcription, p. 23-26.
  • Jean-Paul Chaveau, « Histoire des langues romanes et géographie linguistique », dans Gerhard Ernst, Romanische Sprachgeschichte - Histoire linguistique de la Romania, (ISBN 9783110146943)
  • J. Gilliéron et Rousselot, Revue des Patois gallo-romans, Paris et Neuchatel, H. Champion et Attinger frères, (lire en ligne)
  • Sever Pop, La dialectologie : aperçu historique et méthodes d’enquêtes linguistiques, vol. 1, Louvain, J. Duculot, (lire en ligne)
  • Sever Pop, La dialectologie : aperçu historique et méthodes d’enquêtes linguistiques, vol. 2, Louvain, J. Duculot, (lire en ligne)

Voir aussi

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