Allan Holdsworth

Allan Holdsworth, né le à Bradford (Yorkshire de l'Ouest, Angleterre) et décédé le [1] à Vista (Californie, États-Unis)[2], était un musicien britannique, guitariste et compositeur de jazz.

Pour les articles homonymes, voir Holdsworth.

Allan Holdsworth
Allan Holdsworth vers 1975 avec UK au Beacon Theater de New York.
Informations générales
Naissance
Bradford (Yorkshire de l'Ouest) Angleterre
Décès
Vista (Californie)
Activité principale Musicien, compositeur, producteur
Genre musical Jazz, jazz fusion, rock progressif
Instruments Guitare, SynthAxe (en)
Années actives 1969-2017
Allan Holdsworth en 2007.

Holdsworth a enregistré dans beaucoup de styles de musique différents, du progressif (UK) au jazz allant jusqu'à la pop, ainsi qu'une collaboration avec le groupe de funk fusion britannique Level 42.

Biographie

Allan Holdsworth grandit près de Bradford, dans le nord de l'Angleterre[3], élevé par ses grands-parents Sam et Elsie Holdsworth, qu'il considère comme ses parents[4]. Son grand-père, Sam Holdsworth, est un pianiste ayant abandonné l'idée de mener carrière dans le jazz ; il travaille comme manutentionnaire[3]. Sa grand-mère, Elsie, travaille comme femme de ménage dans un poste de police[3].

Malgré un goût pour la musique, Allan ne cherche pas à apprendre à jouer d'un instrument[3]. C'est d'abord le cyclisme qui l'attire. Il quitte l'école dès qu'il peut, à quinze ans, et il travaille notamment dans un atelier de réparation de vélos[3],[4].

C'est à l'âge de 17 ans qu'il commence à apprendre à jouer de la guitare, comme il le raconte lui-même : « je voulais un saxophone, je ne voulais pas vraiment de guitare, mais les saxophones étaient plutôt chers à l'époque comparés à une guitare acoustique bas de gamme[5]. » Il raconte que sa première influence est celui qu'il considère comme son père, et les disques que ce dernier écoutait (Bix Beiderbecke, Benny Goodman, Artie Shaw, Charlie Parker…). Holdsworth a également beaucoup écouté les arrangements d'Oliver Nelson[6].

Dès ses premières années d'apprentissage, Allan suit donc une voie originale : aspirant à jouer du saxophone, apprenant à jouer de la guitare avec un pianiste, ne travaillant aucune position ouverte (c'est-à-dire les cordes à vide). Il atteint rapidement un très bon niveau mais n'ambitionne pas de devenir musicien professionnel. Il faut la rencontre avec le saxophoniste Ray Warleigh qui, impressionné par le jeune guitariste, lui propose de venir à Londres pour y faire carrière[7] et pour cela de l'aider en lui prêtant une chambre. Allan refuse tout d'abord puis, six mois plus tard, accepte.

Son premier disque fut enregistré avec les Igginbottom (Wrench) en 1969. Au début des années 1970, Holdsworth rejoint Jon Hiseman avec Tempest (en), avant d'être remplacé par le légendaire Ollie Halsall qui quittait Mike Patto. Il enregistre l'album Gorgon. Ensuite, Holdsworth a joué avec des groupes de jazz-rock comme Gong, Soft Machine, The New Tony Williams Lifetime, Jean-Luc Ponty. En 1978, il rejoint le groupe Alaska, formé des ex-King Crimson John Wetton et Bill Bruford et le violoniste et claviériste Eddie Jobson ex-Curved Air, ils changèrent le nom du groupe pour UK - avec un premier album nommé éponyme, où l'on peut entendre un des meilleurs solos d'Allan Holdsworth dans le titre In the dead of night[réf. nécessaire]). Ses participations les plus notables dans les années '70 restent ce qu'on peut entendre sur l'album Believe it de Lifetime, et les deux premiers albums de Bill Bruford (Feels Good To Me et One Of A Kind). À la fin des années 1970, il entame une longue collaboration avec Gordon Beck et l'un des batteurs britanniques les plus marquants dans le jazz improvisé : John Stevens.

Composition et style

Jouant principalement du jazz et du jazz fusion, Allan Holdsworth est très reconnu pour ses contributions au genre. Il est réputé pour la complexité de ses compositions, son sens de l'improvisation, et son impressionnante technique de jeu. Il possède une technique unique, et a une approche assez mathématique pour voir « mentalement » la position des notes de la gamme qu'il veut utiliser sur le manche, lui permettant d'obtenir une fluidité remarquable et exemplaire, également obtenue par les écarts hors normes de ses doigts sur une seule même corde de guitare pour l'exécution de ses phrasés. De tels écarts lui permettent de limiter les démanchés ou sauts de cordes. Sa technique de jeu dite « legato » contribue considérablement à cette fluidité exemplaire qui caractérise son jeu. On peut comparer ses envolées de notes à celles d'un saxophone comme il aimait à dire lui-même.[réf. nécessaire]

Holdsworth utilise énormément le legato (il n'attaque au médiator qu'une note par corde la plupart du temps[réf. nécessaire]), ce qui lui permet de jouer beaucoup plus de notes et de développer un phrasé d'un genre nouveau[réf. nécessaire] car aucun autre guitariste avant lui n'utilisait cette particularité du jeu de guitare[réf. nécessaire]. Il utilise également plusieurs types d'effets[Lesquels ?]. Son jeu inclut en général des solos fluides et rapides souvent très lyriques également, ainsi que des parties d'accords complexes, souvent jouées avec l'aide du vibrato.[réf. nécessaire]

Il est aussi très reconnu pour ses propres compositions, qui vont du rock progressif au jazz fusion (par exemple son travail avec Soft Machine sur leur album Bundles, au sons plus planants).[réf. nécessaire]

Il utilise un instrument appelé le SynthAxe (en), dont on peut écouter des exemples sur les albums Atavachron, Secrets, Flat Tire et le deuxième CD de Against The Clock. Allan Holdsworth a été élu « Best Synth Guitarist » par les lecteurs du magazine Guitar Player plusieurs années.[réf. nécessaire]

Bien qu'il ne soit pas le premier guitariste à jouer avec un synthétiseur, il a contribué à élever cette technique. Plein d'humilité dans son film pédagogique[8], Allan Holdsworth dit « ne pas vraiment aimer la guitare » et préférer « le son du saxophone ».[réf. nécessaire]

De nombreux musiciens, tels qu'Eddie Van Halen, Frank Zappa, Fredrik Thordendal, Joe Satriani, John Scofield, Eric Johnson, Carlos Santana, Mattias Eklundh, John McLaughlin, Steve Vai... le citent comme source d'inspiration voire une influence majeure[9].

Anecdotes

Discographie

Albums en tant que leader

Albums studio
  • 1976 : Velvet Darkness jamais terminé, et sorti par le label contre le souhait d'Allan Holdsworth
  • 1982 : I.O.U.
  • 1983 : Road Games Extended Play nominé en 1984 aux Grammy Award pour le meilleur album rock, mais considéré comme terminé par Allan seulement en 2001. Avec Jeff Berlin et Jack Bruce
  • 1985 : Metal Fatigue
  • 1986 : Atavachron inspiré par un épisode de Star Trek, All our yesterdays
  • 1987 : Sand
  • 1989 : Secrets
  • 1992 : Wardenclyffe Tower
  • 1994 : Hard Hat Area
  • 1996 : None too soon
  • 1999 : The Sixteen Men of Tain
  • 2001 : Flat Tire: Music for a Non-Existent Movie
  • 2015 : Tales from the Vault Matériel inédit
Albums live
  • 1997 : I.O.U. Live
  • 2002 : All Night Wrong
  • 2003 : Then!
Compilations
  • 2005 : The Best of Allan Holdsworth: Against the Clock
  • 2017 : The Allan Holdsworth Collection
  • 2017 : The Man Who Changed Guitar Forever!

Albums en tant que co-leader

Avec Tempest (en)
  • 1973 : Tempest avec Jon Hiseman, Mark Clarck, Paul Williams, album où il joue également du violon
Avec Gordon Beck
  • 1979 : The Things You See
  • 1980 : Sunbird
  • 1988 : With A Heart In My Song
  • 1996 : None Too Soon
Avec Frank Gambale/The Mark Varney Project
  • 1990 : Truth in Shredding
Avec Jens Johansson & Anders Johansson
  • 1996 : Heavy Machinery
Avec Alan Pasqua, Chad Wackerman et Jimmy Haslip
  • 2009 : Blues for Tony - Double album live.

En tant que membre d'un groupe ou musicien invité

Avec Igginbottom
  • 1969 : Igginbottom's Wrench
Avec Nucleus
  • 1972 : Belladona
Avec Soft Machine
  • 1975 : Bundles
  • 1981 : Land Of Cockayne
  • 2003 : BBC Radio 1971-1974
Avec Tony Williams Lifetime
  • 1975 : Believe it
  • 1976 : Million Dollar Legs
Avec Pierre Moerlen's Gong
  • 1976 : Gazeuse!
  • 1978 : Expresso II
  • 1979 : Time Is The Key
Avec Esther Phillips
  • 1976 : Capricorn Princess
Avec Jean-Luc Ponty
  • 1977 : Enigmatic Ocean
  • 1983 : Individual Choice
  • 2007 : The Acatama Experience
Avec John Stevens
  • 1977 : Touching On
  • 1980 : Conversation Piece
  • 1983 : Retouch
Avec Bill Bruford
  • 1978 : Feels Good To Me
  • 1979 : One Of A Kind
  • 1986 : Master Strokes: 1978–1985 - Compilation
Avec UK
  • 1978 : UK
  • 1978 : Concert Classics Volume 4
Avec Jon St. James
  • 1984 : Transatlantic
  • 1986 : Fast Impressions
Avec Soma
  • 1986 : Soma
Avec Krokus
  • 1986 : Change Of Address
Avec Stuart Hamm
  • 1988 : Radio Free Albemuth
Avec Strange Advance
  • 1988 : The distance between
  • 1995 : Worlds Away & Back
Avec Stanley Clarke
  • 1988 : If This Bass Could Only Talk
Avec Carl Verheyen Group
  • 1988 : No Borders
Avec Alex Masi
  • 1989 : Attack Of The Neon Shark
Avec Frank Gambale
  • 1990 : Truth In Shredding
Avec Jack Bruce
  • 1990 : A Question Of Time
Avec Andrea Marcelli
  • 1990 : Silent Will
  • 1995 : Oneness
Avec Steve Tavaglione
  • 1990 : Blue Tav
Avec Chad Wackerman
  • 1991 : Forty Reasons
  • 1993 : The View
Avec Level 42
  • 1991 : Guaranteed
Avec Paz
  • 1991 : Love In Peace
Avec Jeff Watson (en)
  • 1992 : Lone Ranger
Avec Gongzilla
  • 1995 : Suffer
Avec Gorky Park
  • 1996 : Stare
Avec Johansson & Johansson
  • 1997 : Heavy Machinery
Avec Steve Hunt
  • 1997 : From Your Heart & Your Soul
Avec Atlantis
  • 2002 : Pray for rain
Avec Softworks
  • 2003 : Abracadabra
Avec K2
  • 2004 : Book of the Dead
Avec Derek Sherinian
  • 2004 : Mythology
Avec Riptide
  • 2004 : Sonic Undertow
Avec David Hines
  • 2005 : Nebula
Avec David Garfield & Friends
  • 2005 : The states of things
Avec Planet X
  • 2007 : Quantum
Divers, compilations
  • 1989 : Guitar For The Practicing Mucisian
  • 1993 : Come Together: Guitar Tribute To The Beatles

Vidéographie

  • 1992 : REH Video: Allan Holdsworth (VHS Réédité en DVD en 2007)
  • 2002 : Live at the Galaxy Theatre
  • 2007 : Live at Yoshi's

Bibliographie

  • (en) Mark Gilbert, « The Reluctant Guitarist », Jazz Journal, (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Bjørn Schille, Allan Holdsworth  : reshaping harmony (Thèse de musicologie), Université d'Oslo, Institute of Musicology, (lire en ligne). .
  • (en) James Rosenberg, “I’d Rather Be Broke and Happy than Miserable and Rich” : The Life and Music of Allan Holdsworth (Thèse de musicologie), Université Wesleyenne (Middletown), , 129 p. (lire en ligne). .
  • Article de Félix Marciano dans l ex trimestriel MuziQ[source insuffisante].

Références

  1. « RIP Allan Holdsworth », Le Jazzophone, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Pitchfork, sur pitchfork.com
  3. Schille 2011, p. 9.
  4. Rosenberg 2013, p. 13.
  5. (en) Bill Milkowski, « Allan Holdsworth: One Man of ’Trane », sur jazztimes.com, (consulté le ).
  6. Schille 2011, p. 10.
  7. Rosenberg 2013, p. 15.
  8. REH Instructional: Allan Holdsworth, 1992, ressorti en DVD en 2007
  9. (en) « Allan Holdsworth: guitar player interview », sur truthinshredding.com, (consulté le ).
  10. (en) « Tribute to Eddie Van Halen's Favorite Guitarist, Allan Holdsworth". »

Liens externes

  • Portail du rock progressif
  • Portail du jazz
  • Portail de la guitare
  • Portail du Yorkshire
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.