Alexis-Michel Eenens

Alexis-Michel Eenens était un lieutenant-général, homme politique et historien militaire belge, né à Bruxelles le et décédé à Schaerbeek le .

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Il se signale lors des combats de l'indépendance de la Belgique par plusieurs actes de bravoure. Le , tandis que le général hollandais van Geen s'apprête à bombarder Namur, Eenens, alors jeune sous-lieutenant d'artillerie, groupe autour de lui les soldats belges et contraint le général à capituler. Il épargna ainsi aux Namurois une épouvantable calamité.

Le , lors d'une des tentatives hollandaises de reprendre le contrôle de la Belgique, il contribue à la capture du général rebelle Van der Smissen qui voulait entraîner la garnison d'Anvers sur Bruxelles. Cette intervention permet de faire avorter un complot dangereux pour la jeune Belgique.

Lors de l'offensive hollandaise dite "Campagne des Dix-Jours", en , Eenens, à la tête d'une batterie d'artillerie, ouvrit le feu contre l'armée hollandaise qui menaçait d'encercler la ville de Louvain. Cette canonnade permit de mettre en déroute plusieurs régiments de cuirassiers ennemis.

Il se bat en duel en 1834, contre le capitaine Pariset[1], qui décède peu après. Traduit devant le Conseil de guerre, il est déclaré non coupable et est acquitté[2].

Il est élu député en 1847.

Devenu lieutenant-général et Inspecteur général de l’Artillerie, il reçoit en son hôtel particulier de la Chaussée de Haecht quelques personnalités de premier plan telles que le roi Oscar II de Suède ou le général Lebrun (aide de camp de l’empereur Napoléon III). C'est lors d'une rencontre avec ce dernier qu'il parvint à le convaincre de la valeur de l'armée belge et de l'intérêt, pour la France comme pour la Prusse, de laisser la Belgique en dehors des opérations. Mac Mahon renonça à passer par la Belgique et celle-ci échappa à la guerre[3].

On lui doit des mémoires et divers écrits dont l'un "Les Conspirations militaires de 1831²" (publié en 1875) souleva une vive émotion et lui valut un procès qu'il gagna. Le général n'hésitait pas à y accuser de trahison ou de vénalité un certain nombre de personnalités de l'époque, mais il critiquait également le prince Frédéric d'Orange coupable, à ses yeux, d'avoir violé la convention d'armistice intervenue devant Louvain le . Ses attaques furent vivement ressenties en Belgique et en Hollande, réponses et réfutations se succédèrent sous la plume des descendants des généraux mis en cause. Pour éviter d'envenimer les relations belgo-hollandaises, Léopold II déchargea Eenens de ses fonctions d’aide de camp le .

Il figure dans la liste des fondateurs de l'Université libre de Bruxelles[4].

La commune de Schaerbeek a donné son nom à une rue.

Notes

  1. Fougeroux de Campigneulles, Histoire des duels anciens et modernes, Paris, Tessier, , p. 59
  2. « Belgique - Conseil de guerre de la 3e division - Affaire du capitaine d'artillerie Eenens (Duel) », Gazette des Tribunaux, Paris, no 2921, , p. 212-213 (lire en ligne, consulté le ).
  3. Vicomte Charles Terlinden, Histoire militaire des Belges, Bruxelles, page 363
  4. Léon Vanderkindere, "Liste des Fondateurs", dans : L'université de Bruxelles 1834-1884 - Notice historique, Bruxelles, P. Weissenbruch, 1884 : "Eenens, A. A la 7e batterie à cheval".

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