Alexandre Zakhartchenko

Alexandre Zakhartchenko naît le 26 juin 1976 à Donetsk (RSS d'Ukraine)[1].

Il poursuit ses études à l'institut technique d'industrie automatisée de Donetsk, puis travaille comme électromécanicien des mines. Ensuite, il poursuit des études de droit à l'institut juridique de Donetsk et devient entrepreneur dans le secteur agroalimentaire[2].

Alexandre Zakhartchenko prend part à la guerre du Donbass aux côtés des forces pro-russes. Il est commandant du bataillon « Oplot », qui prend d’assaut en mars 2014 les bâtiments administratifs de Donetsk[2].

Il est nommé, en mai 2014, commandant des forces militaires d'autodéfense de Donetsk. Le 24 juillet 2014, il est promu au rang de major par Igor Strelkov[3].

Le 17 février 2015, il est blessé à la jambe[4] dans la bataille de Debaltsevo, qui conduit à la défaite des forces de Kiev, obligées de quitter la ville le 18 février au matin[5].

Il devient Premier ministre de la République populaire de Donetsk le 7 août 2014[6]. Il échappe, le 30 août 2014, à un attentat qui blesse le chauffeur de son véhicule[7]. À partir de septembre 2014, il figure sur la liste des personnalités touchées par les sanctions européennes à l'encontre de la Russie.

Le 2 novembre 2014, dans le cadre des élections générales, il est élu chef de l'exécutif de Donetsk avec 78,9 % des voix. Deux jours plus tard, le 4 novembre, il prend ses fonctions de président de la République, qu’il cumule avec celle de Premier ministre[8]^,[9]^,[10].

Il annonce, le 18 juillet 2017, son intention de créer dans la région l’État de Malorossia, en référence à la « Petite Russie »[11].

Début 2015, alors que les forces loyalistes de Kiev reculent dans le Donbass, Alexandre Zakhartchenko prend part aux négociations aboutissant à l'accord de Minsk II avec Kiev. Il déclare que cet accord « laisse espérer une solution pacifique et le développement pacifique des républiques (autoproclamées) de Donetsk et Lougansk »[12]. Mais les combats se poursuivent dans la région[13].

Pendant la guerre du Donbass, de nombreux cas de disparitions forcées dans la République populaire de Donetsk sont relevés. Alexandre Zakhartchenko déclare un temps que ses forces arrêtent jusqu'à cinq « subversifs ukrainiens » chaque jour. Selon les estimations, le 11 décembre 2014, environ 632 personnes sont détenues illégalement par les forces séparatistes[14]. À partir de juin 2017, le journaliste indépendant Stanislav Aseyev est retenu dans le Donetsk en raison de soupçons d’espionnage ; Amnesty International demande à Zakhartchenko de libérer Aseyev[15].

Dans le même temps, Alexandre Zakhartchenko exerce une forte influence sur l'économie locale. Son armée exproprie de nombreuses entreprises et contrôle la contrebande de charbon et de métaux à destination de l'ouest de l'Ukraine[2].

À l’été 2018, la Fédération de Russie — qui soutient depuis le début son régime — demande à Alexandre Zakhartchenko de démanteler ses groupes armés et de renoncer à la tenue d'élections prévues en fin d'année, ce que celui-ci refuse de faire[2]. Les médias indiquent alors que la Russie, en particulier le FSB, n’apprécie pas ces velléités d’émancipation et sa mise à l’écart des activités du régime de Zakhartchenko[2]^,[16].

Le 31 août 2018, Alexandre Zakhartchenko et son garde du corps meurent des suites d’un attentat à la bombe survenu dans un café au centre de Donetsk[17]. Le jour même, le porte-parole de la République populaire de Donetsk annonce l’arrestation d’individus suspectés d’avoir réalisé cet attentat « à la demande du Service de sécurité d'Ukraine »[18]. Ce dernier dément et invoque un conflit interne aux séparatistes[19].

Après la démission d'Igor Plotnitski de la tête de la République populaire de Lougansk et l'assassinat de plusieurs responsables politiques et militaires, la mort d’Alexandre Zakhartchenko marque la fin des dirigeants historiques des territoires séparatistes du Donbass[20]. Le secrétaire de presse de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, évoque « une provocation » et un possible embrasement de la crise ukrainienne[21]^,[2].

Trois jours de deuil sont décrétés dans le Donbass séparatiste[22]. Le vice-Premier ministre, Dmitri Trapeznikov, assure l’intérim[20]. Denis Pouchiline le remplace une semaine plus tard, toujours par intérim[23]. Le 11 novembre 2018, celui-ci est élu président de la République populaire de Donetsk[24].

• Vladimir Poutine
• Révolution ukrainienne de février 2014

• Notices d'autorité :

  • Fichier d’autorité international virtuel
  • Gemeinsame Normdatei
  • Bibliothèque nationale de Pologne
  • WorldCat Id

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