Alexandre Villaplane

Alexandre Villaplana dit Alexandre Villaplane, né en à Alger, en Algérie et mort fusillé le au fort de Montrouge à Arcueil dans le Val-de-Marne, est un footballeur puis un gestapiste français. Jouant au poste de demi, il est titularisé 25 fois en équipe de France et participe à la Coupe du monde 1930, jouant les trois rencontres en tant que capitaine de l'équipe.

Alexandre Villaplane
Biographie
Nom Alexandre Villaplana
Nationalité Français
Allemagne
Naissance
Alger (Algérie)
Décès
Arcueil (France)
Taille 1,75 m (5 9)
Période pro. 1932-1935
Poste Milieu offensif
Parcours amateur
Années Club
1921-1923 FC Cette
1923-1924 UC Vergèze
1924-1927 FC Cette
1927-1929 SC Nîmes
1929-1932 RC Paris
Parcours professionnel1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1932-1933 FC Antibes
1933-1934 OGC Nice 22 (9)
1934-1935 Hispano Bastidienne 0 (0)
Sélections en équipe nationale2
AnnéesÉquipe 0M.0(B.)
1926-1930 France25 (0)
1 Compétitions officielles nationales et internationales.
2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris).

Sous l'Occupation, il mène différents trafics et rejoint le groupe formé par Henri Lafont et Pierre Bonny, qui devient la Gestapo française.

Il est condamné à mort à la Libération.

Biographie

Débuts

Alexandre Villaplana dit Villaplane voit le jour à Alger en 1905[1],[2] où ses parents (sa mère originaire de l’Hérault, son père pied-noir d’origine espagnole) sont installés. À l'âge de douze ans, il porte les couleurs du Gallia sport d'Alger. Avec son club il affronte régulièrement l'équipe de l'AS Saint-Eugène où figure Henri Pavillard avec qui il se liera d'amitié[3]

Le footballeur

Quand il est âgé de quatorze ans, ses parents quittent Alger pour s'installer dans les environs de Sète[3]. Il intègre l'équipe minime du FC Sète puis à l'âge de dix-sept ans il fait ses débuts en équipe première en 1922[3]. Il prend part à quelques matchs de Coupe de France mais ne joue pas la finale contre le Red Star[3]. De 1923 à 1924 il porte les couleurs de Vergèze puis il s'engage dans un régiment de Montpellier avant de revenir à Sète[3]. International militaire il joue comme ailier gauche contre l'armée britannique à Londres puis contre l'armée belge au stade Buffalo[3]. Lors de la saison 1924-1925, le club sètois atteint les demi-finales de la Coupe de France et s'incline contre le CASG à Lyon[3].

En 1925, il est repéré par la Fédération française de football lors de la victoire de l'équipe d'Afrique du Nord contre l'équipe de France B à Sète[4]. Il fait ses débuts avec l'équipe de France A le contre la Belgique au stade Pershing. La France s'impose quatre buts à trois[3]. Sept jours plus tard, il prend part au match France-Portugal qui voit la France s'imposer quatre buts à deux[3]. Quinze jours plus tard, il est aligné contre la Suisse pour une victoire un but à zéro[3]. Villaplane participe ainsi à tous les matchs de l'équipe de France en 1926 (Autriche, Yougoslavie, Belgique)[3].

La saison suivante est gâchée par des blessures et en 1927 il rejoint le Sporting Club nîmois[3]. Grâce à ses prestations les rouge et noir remportent le championnat de Promotion de la ligue du Sud-Est en restant invaincus toute la saison. Le club monte ainsi en division d'honneur, la plus haute division du Sud-Est[3].

L'année 1928 le voit prendre part aux sept matchs de l'équipe de France. Il joue ainsi le tournoi de football des Jeux olympiques où la France perd au premier tour contre l'Italie (4-3)[3]. En 1929 il quitte le Midi pour s'engager avec le Racing Club de France. Il fut de l'expédition en Uruguay en 1930, capitaine de l'équipe de France pour la première Coupe du monde de l'histoire. Il participe au premier championnat professionnel (1932-33) au sein du club d'Antibes. Celui-ci sera déclassé pour avoir corrompu des joueurs du club de Fives afin de s'assurer la victoire de la finale.

Villaplane signe ensuite à l'OGC Nice (1933-1934), puis il essaye de rebondir une dernière fois à Bordeaux, en seconde division, au FC hispano-bastidien. Il ne commencera pas la saison, suspendu par la FFFA et emprisonné pour une affaire de paris hippiques truqués.

De l'escroc au SS

Amateur assidu de courses de chevaux, Villaplane est condamné en 1934 à six mois de prison pour une affaire de paris hippiques truqués. Il se lie alors avec le grand banditisme[5].

Au début de la Seconde Guerre mondiale, à Paris, il participe au marché noir et au racket des Juifs. Il est condamné à deux mois de prison pour recel en 1940. Il rejoint ensuite le groupe formé par Henri Lafont et Pierre Bonny, qui deviendra la Gestapo française. Il se spécialise dans le racket des vendeurs d'or.

En 1942, il quitte Paris pour rejoindre Toulouse, en vue de se faire oublier des Allemands qu'il tente d'arnaquer[5]. Son ancien coéquipier Louis Cazal lui procure alors de nouvelles pièces d'identité, et Villaplane reprend ses activités à Paris. Il est arrêté en 1943 par les SS pour un vol de pierres précieuses et emprisonné au camp de Compiègne, mais Lafont parvient à le faire libérer.

Villaplane est nommé en février 1944 responsable d'une des cinq sections de la Brigade nord-africaine lors de sa création[6]. Il obtient alors le grade et l'uniforme de SS-Untersturmführer[7]. Sa section, qui opère en Dordogne de mars à , est chargée de lutter contre la Résistance et ses soutiens. Elle se livre à ses nombreux pillages et massacres dont le plus important est celui de Mussidan, où 52 personnes sont fusillées le . Il en assassine 10 de ses propres mains[5]. En 1943, Lafont fut naturalisé allemand et obtint le grade de capitaine SS, Villaplane et quatre des chefs de groupes armés, eux, comme lieutenants SS, le lendemain du massacre d'Oradour-sur-Glane[8].

Alexandre Villaplane est arrêté à Paris le , alors qu'il vient d’être naturalisé allemand[5], condamné à la peine capitale le [9] et fusillé le à 10 h 00, avec Pierre Bonny et Henri Lafont, au fort de Montrouge.

Palmarès

Statistiques

Statistiques connues de Alexandre Villaplane [10]
Saison Club Championnat Coupe(s) nationale(s) FranceTotal
Division MB MBMBMB
1922-1923 FC Cette DH - - - --- 00
1923-1924 UC Vergèze PH - - - --- 00
1924-1925 FC Cette DH - - - --- 00
1925-1926 FC Cette DH - - - -60 60
1926-1927 FC Cette DH - - - --- 00
1927-1928 SC Nîmes DH - - - -70 70
1928-1929 SC Nîmes DH - - - -60 60
1929-1930 RC France DH - - - -60 60
1930-1931 RC France DH - - - --- 00
1931-1932 RC France DH - - - --- 00
1932-1933 Olympique d'Antibes 1 8 1 - --- 81
1933-1934 OGC Nice 1 20 8 - --- 208
1934-1935 HB Bordeaux 2 0 0 - --- 00
Total sur la carrière 289--250 539

Références

  1. Le 12 septembre selon « Alexandre Villaplane », sur footballdatabase.eu.
  2. Le 25 décembre selon la Fédération française de football.
  3. Marcel Rossini, «Ne bougeons plus ! Alex Villaplane» in Football de Rossini, jeudi 6 mars 1930, no 14.
  4. « Les footballeurs algériens en France à l’épreuve des identités nationales ».
  5. Gautier Demouveaux, « Le sordide destin du premier capitaine des Bleus », sur ouest-france.fr, .
  6. Guy Penaud, L'inspecteur Pierre Bonny – Le policier déchu de la « Gestapo française » du 93, rue Lauriston, Paris, L'Harmattan, coll. « Mémoires du XXe siècle », , 262 p. (ISBN 978-2-296-46264-9, présentation en ligne), p. 199.
  7. « Alexandre Villaplane, un traître, un vrai », sur parlonsfoot.com, .
  8. Patrice Rolli, La Phalange nord-africaine (ou Brigade nord-africaine, ou Légion nord-africaine) en Dordogne: Histoire d'une alliance entre la Pègre et la Gestapo (15 mars-19 août 1944), Éditions l'Histoire en Partage, 2013, 189 pages (ISBN 978-2954666105).
  9. « Neuf traitres de la Gestapo française vont payer de leur tête », sur gallica.bnf.fr, .
  10. « Fiche d’Alexandre Villaplane », sur footballdatabase.eu.

Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

  • Philippe Aziz, Tu trahiras sans vergogne : histoire de deux collabos, Bonny et Lafont, Paris, Le Livre de poche, coll. « Le Livre de poche » (no 3457), , 379 p. (OCLC 1206738)0
  • Patrice Rolli, La Phalange nord-africaine (ou Brigade nord-africaine, ou Légion nord-africaine) en Dordogne : Histoire d'une alliance entre la Pègre et la Gestapo (-), Éditions l'Histoire en Partage, 2013, 189 pages (sur Alexandre Villaplane et Raymond Monange essentiellement).
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