Alexandre Routskoï

Alexandre Vladimirovitch Routskoï (en russe : Александр Владимирович Руцкой), né le à Proskouriv en URSS (désormais en Ukraine), est un militaire soviétique puis homme d'État russe.

Alexandre Routskoï

Alexandre Routskoï en 2016.
Fonctions
Gouverneur de l'oblast de Koursk
–
Prédécesseur Vasily Shuteev
Successeur Alexander Mikhaylov
Président de la Fédération de Russie[1]
(contesté, non reconnu)
–
Prédécesseur Boris Eltsine
Successeur Boris Eltsine
Vice-président de la Fédération de Russie
–
Élection 12 juin 1991
Président Boris Eltsine
Prédécesseur Fonction créée
Successeur Fonction supprimée
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Khmelnytsky (Ukraine, URSS)
Nationalité Soviétique
Russe
Parti politique Parti communiste de l'Union soviétique
Patriotes de Russie
Diplômé de Académie militaire d'aviation Youri A. Gagarine
Académie militaire de l'État major des forces armées de la Fédération de Russie
École supérieure d'aviation militaire de Barnaul
Profession Homme politique, militaire, économiste
Présidents de la Fédération de Russie
Vice-président de la Fédération de Russie

Il est vice-président de Boris Eltsine du au et président non reconnu de la fédération de Russie pendant deux semaines durant la crise constitutionnelle russe de 1993. Il est ensuite gouverneur de l'oblast de Koursk.

Biographie

Il fut militaire de carrière dans l'armée de l’air soviétique à partir de 1966. Ayant le grade de colonel, lors de la première guerre d'Afghanistan où il effectua 438 missions de bombardement, il fut abattu une première fois le par un missile FIM-43 Redeye par les moudjahids afghans, puis une seconde fois dans la nuit du alors qu'il volait sur un Su-25 au-dessus du Pakistan par un F-16 de la Pakistan Air Force. Libéré, il reçoit le titre de Héros de l'Union soviétique.

Il devient député au printemps 1990 de la République socialiste fédérative soviétique de Russie.

Routskoï se trouve au centre de la crise constitutionnelle russe de 1993. Après la victoire de Boris Eltsine au référendum du qui lui donne la « légitimité démocratique » face au Congrès des députés du peuple de Rouslan Khasboulatov, le Président essaie de pousser son avantage en convoquant une Assemblée constituante. Le Congrès n'accepte pas de céder la place et la tension monte entre les deux camps. Routskoï soutient le camp conservateur et la légitimité du Congrès. Il se lance avec Eltsine dans des accusations de corruption réciproque et il est finalement démis de ses fonctions le .

Le 21 septembre, Eltsine dissout le Soviet suprême. En réponse, le Soviet destitue le Président et le remplace par l'ancien vice-président (le poste n'ayant pas été pourvu) Routskoï. Il devient alors président par intérim, bien que ce titre ne lui soit pas reconnu en dehors des partisans des députés conservateurs ayant pour chef le président du Parlement, Rouslan Khasboulatov et Routskoï. À la demande de ce dernier, des manifestants occupent la mairie de Moscou et tentent d'envahir l'immeuble de la télévision. Les affrontements sont meurtriers.

Des commandos donnent l'assaut le sur ordre de Eltisne et arrêtent ces derniers, mettant fin à la crise qui a fait officiellement 142 morts[2],[3].

Le , Boris Eltsine use de son droit de grâce à l'endroit de ses opposants lors de la crise parlementaire de 1993, qui sortent ainsi tous de prison.

Il forme un éphémère mouvement nationaliste, Derjava (Puissance), au succès limité, qui appuie à l'élection présidentielle de Guennadi Ziouganov du Parti communiste russe.

Il est élu chef de l'administration de l'oblast de Koursk le avec 78,9 % des voix après une campagne électorale de 36 h[4], puis gouverneur de 1997 jusqu'au .

Distinctions

Notes et références
  1. Il est nommé président par le Congrès des députés du peuple de Russie durant la crise constitutionnelle russe.
  2. Richard Raymond, « La Russie de Boris Eltsine », sur Radio-Canada (consulté le )
  3. « Éphéméride du 3 octobre », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. « Alexandre Routskoï élu gouverneur », sur Libération.fr, (consulté le )

Liens externes
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