Alert

Alert est le lieu habité le plus au nord de la planète, à seulement 817 km (508 mi) du Pôle Nord, situé dans le territoire du Nunavut, dans l'Arctique canadien. Situé à l'extrême nord de l'Île d'Ellesmere, il s'agit d'une base militaire canadienne avec une station du Service météorologique du Canada. La station est dotée d'une route de 6 kilomètres de long qui mène à son aéroport. Cette route, aussi bien que l'aéroport d'Alert, sont également la route et l'aéroport les plus au nord sur Terre.

Cet article concerne la base militaire de l'extrême Nord du Canada. Pour la ville canadienne de Colombie-Britannique, voir Alert Bay.

Alert

Observatoire d'Environnement Canada.

Coordonnées 82° 29′ 55″ nord, 62° 20′ 50″ ouest
Pays Canada
Altitude 63 m
Création 1950
Effectif max. 70 personnes
Activités Sécurité et surveillance aérienne de l'Arctique, recherche et sauvetage, entraînement
Géolocalisation sur la carte : Canada
Géolocalisation sur la carte : Nunavut

Historique

HMS Alert

Le site a été atteint pour la première fois en 1875 par Sir George Nares qui a passé l’hiver de 1875-1876 au large de cap Sheridan, situé à 9,7 km à l’est de la station actuelle, à bord du HMS Alert. Cette expédition avait permis à des hommes de débarquer pour la première fois dans la partie nord de l’île d’Ellesmere. La station météorologique a été installée en 1950 et la base militaire en 1958. On lui donne le nom du navire de Nares.

Le site est occupé en permanence par les militaires pour de la surveillance radar des terres de l'extrême nord du pays qui est totalement inhabité et pour affirmer la souveraineté sur ce territoire. L'accès au site est donc largement réglementé. La station météorologique est également le lieu de recherches en climat et pollution arctique.

La région a souvent été le point de départ de plusieurs des tentatives visant à atteindre le pôle Nord, la dernière étant l’expédition de Ranulph Fiennes autour du monde par les pôles au printemps 1982. Des expéditions sont régulièrement entreprises dans l’archipel arctique canadien et le ministère de la Défense nationale (MDN) examine au cas par cas les demandes d’appui qui lui sont adressées.

Seuls trois navires se sont rendus jusqu’à la Station des Forces canadiennes d'Alert à ce jour : un brise-glace de la Garde côtière américaine (US Coast Guard), le Staten Island en 1953, et le St-Laurent de la Garde côtière canadienne, en août 1971. Le NGCC St-Laurent s’est rendu jusqu’à 82 degrés 59 minutes de latitude nord, plus loin que tout autre navire de surface pour l’époque. Ce record a été battu en août 1977 lorsque le brise-glace soviétique Arktika a atteint le pôle Nord.

Description

SFC Alert

La Station des Forces Armées Alert (SFC) dispose d’un personnel à temps plein composé d’environ 70 personnes occupant les fonctions suivantes : services administratifs, exploitation, construction et génie, transport, approvisionnement, services alimentaires et médicaux. Au printemps, lorsque reviennent les périodes de clarté, le contingent et les activités connexes augmentent avec le ravitaillement de la station et en fonction des nouveaux projets de construction et des activités d’entretien préventif mis en œuvre. La SFC Alert est toujours réglée à l’heure d’Ottawa. Les affectations pour la plupart de postes permanents à la SFC Alert durent six mois, et quelques postes spécialisés nécessitent une rotation tous les trois mois.

Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) exploite également des services d’observations aérologiques (radiosondage) et météorologiques à la SFC Alert[1]. Deux personnes sont employés en rotation pour prendre ces relevés qui prennent en général de 90 à 100 heures par semaine. Les observations METAR sont prises selon les besoins de la station, celles d'aérologie deux fois par jour à 00 et 12 h UTC et les observations climatologiques (mesure des chutes de neige, de l'épaisseur du manteau neigeux, information sur la glace de mer, mesure de l'ozone stratosphérique) sont faites soit quotidiennement, hebdomadairement ou bi-hebdomadairement[1].

ECCC a annoncé, en , que pour une période de 6 mois, une seule personne serait en devoir ce qui réduirait le programme d'observation[1]. Il fut cité la difficulté de recruter du personnel pour ce poste éloigné. Des scientifiques de l'Arctique ont laissé savoir que cela laisserait un trou permanent des données de 2017 pour comprendre le changement climatique mondial. Les données sur les conditions atmosphériques, l'épaisseur de la neige et l'épaisseur de la glace de mer recueillies à Alert remonte aux années 1960, ce qui en fait l'un des plus anciens et des plus précieux au monde pour comprendre ce changement[1].

Géographie et climat

Localisation de la station météo à Alert. Extension de la banquise au (36 Mpx).
Alert 1971 - 2000 sauf soleil 1961 - 1990[2]
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −35,9 −37 −36,1 −28,2 −14,9 −3,2 0,7 −1,8 −12,2 −22,8 −30 −33,7 −21,3
Température moyenne (°C) −32,4 −33,4 −32,4 −24,4 −11,8 −0,8 3,3 0,8 −9,2 −19,4 −26,4 −30,1 −18
Température maximale moyenne (°C) −28,8 −29,8 −28,7 −20,5 −8,7 1,6 5,9 3,3 −6 −15,8 −22,8 −26,4 −14,7
Record de froid (°C)
date du record
−48,9
1966
−50
1979
−49,4
1970
−45,6
1954
−29
1989
−13,9
1963
−6,3
1982
−15
1952
−28,2
1979
−39,4
1962
−43,5
1980
−46,1
1951
−50
1979
Record de chaleur (°C)
date du record
0
1958
1,1
1965
−2,2
1957
−0,2
1978
7,8
1951
18,2
2000
21
2019
19,5
1990
11,2
1989
4,4
1968
0,6
1963
3,2
1978
21
2019
Ensoleillement (h) 0 0 0 377 415,1 308,5 293,4 238 91,3 0 0 0 1 723
Précipitations (mm) 6,8 6,3 7 10,3 11 11,1 27,8 21,2 23,4 12,3 9,7 6,8 153,8
Source : « données climatiques », sur Environnement Canada (consulté en )

Alert a un climat polaire. Il peut neiger et geler toute l'année. Les précipitations y sont très faibles avec 153,8 mm (173,3 cm de neige) en moyenne sur la période 1971 - 2000[3]. Il y fait jour durant 6 mois d'affilée et la nuit y règne autant de temps. De 1961 à 1990, pour le mois le plus froid la température moyenne est de −33,6 °C et le mois le plus chaud la température moyenne est de 3,4 °C[4]. De 1971 à 2000, 8,5 jours en moyenne par an ont des températures maxi > à 10 °C[3]. La température record la plus basse, −50 °C, a été enregistrée le et la plus chaude, +21 °C, le [3].

La station d'Alert est à 30,5 m, latitude : 82°31'04N longitude : 62°16'50W[3].

Littérature

Dans cette base, se déroule l'essentiel du roman de Howard Buten, Il faudra bien te couvrir.

Notes et références

  1. (en) Emily Cheug, « Environment Canada scales back climate measurements at Alert due to staff shortage », CBC News, .
  2. Soleil juillet : donné récupéré de Environnement Canada le 17 juin 2011 par Wikipédia anglais et le reste Environnement Canada consulté le 25 septembre 2012.
  3. Canadian Climate Normals 1971-2000 Climate weather office.gc.ca consulté en septembre 2012
  4. Canadian Climate Normals 1961-1990 Climate weather office.gc.ca consulté en septembre 2012

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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