Alejandro Giammattei

Alejandro Giammattei Falla, né le à Guatemala, est un homme d'État guatémaltèque. Directeur du système pénitentiaire de 2005 à 2007, il est candidat aux élections présidentielles de 2007, 2011, 2015 et 2019. À la tête du parti Vamos, il est élu président de la République du Guatemala à l'issue du second tour de cette dernière élection.

Alejandro Giammattei

Alejandro Giammattei en 2019.
Fonctions
Président de la République du Guatemala
En fonction depuis le
(1 an, 7 mois et 28 jours)
Élection 11 août 2019
Vice-président Guillermo Castillo Reyes
Prédécesseur Jimmy Morales
Biographie
Nom de naissance Alejandro Eduardo Giammattei Falla
Date de naissance
Lieu de naissance Guatemala (Guatemala)
Nationalité Guatémaltèque
Parti politique Vamos

Présidents de la République du Guatemala

Situation personnelle

Carrière professionnelle

Après ses études à l'université de San Carlos (USAC), il devient médecin en 1980[1]. De 1982 à 1986, il est consultant auprès de l'Organisation panaméricaine de la santé[1]. De 1986 à 1990, il est directeur des transports publics de la ville de Guatemala et membre du corps des pompiers de la ville[1]. En 1991, il devient directeur général de l'entreprise des eaux de Guatemala, Empresa Municipal de Agua (Empagua)[2].

Famille

Alejandro Giammattei est marié à Rosana Cáceres depuis le et ils ont trois enfants, Marcela, Estéfano et Alejandro Giammattei[2].

Parcours politique

Débuts et ascension

Alejandro Giammattei participe aux élections de 1985, 1988 et 1990 en tant que coordinateur général des processus électoraux. À partir de 2000, il est également consultant auprès de plusieurs entreprises privées[2].

Après son échec à l'élection municipale de la capitale en 1999, il est nommé directeur du système pénitentiaire du Guatemala en novembre 2005. Il est à l'origine de plusieurs conflits et fait l'objet d'accusations dans cette fonction, qu'il quitte en janvier 2007. Il est lui-même incarcéré pendant dix mois en 2010, mis en cause dans une affaire d'exécution extrajudiciaire de huit détenus ; il est finalement relâché en raison du manque de preuves. Il est redouté pour ses colères réputées intempestives et incontrôlables. D'après le site d'investigation guatémaltèque Nomada : « Son entourage le décrit comme quelqu'un d'impulsif, irascible, incontrôlable, despotique, tyrannique, imprévisible, capricieux et revanchard »[3].

Giammattei se présente à trois reprises lors des élections générales à la présidence du Guatemala. La première fois en 2007, il est candidat de la Grande Alliance nationale (GANA), le parti officiel de l'époque, il termine en troisième position. La deuxième a lieu en 2011 où, avec le Centre d'action sociale (CASA), il n'obtient que 1,05 % des voix. En 2015, il rejoint le parti Fuerza et termine en quatrième position avec 6,45 % des voix[4].

Président de la République

Giammattei est le candidat du parti Vamos à l'élection présidentielle de 2019 avec Guillermo Castillo Reyes pour colistier et candidat au poste de vice-président. Il termine deuxième à l'issue du premier tour le avec 13,95 % des voix, mais remporte le second tour contre Sandra Torres le avec 57,96 % des voix dans un contexte de forte abstention (plus de 55 %)[5].

Il entre en fonction le pour un mandat de quatre ans[6].

Le Guatemala connaît une crise politique en novembre 2020, à la suite de l’adoption d'un budget controversé. La plupart des fonds sont destinés à des infrastructures gérées par le secteur privé et négligent la lutte contre la pauvreté et la malnutrition infantile, qui touche près de la moitié des enfants de moins de cinq ans, tout en générant une hausse de la dette publique. Le Parlement est incendié à la suite de la répression d'une manifestation par la police, tandis que le vice-président, Guillermo Castillo Reyes, appelle Alejandro Giammattei à démissionner pour « le bien du pays »[7]. Cette crise intervient alors que le gouvernement faisait également face à des critiques pour sa gestion de la pandémie de Covid-19, les hôpitaux s'étant rapidement retrouvés saturés et le ministère de la Santé étant accusé d'avoir caché des informations sur la pandémie[8],[9].

Alejandro Giammattei démet de ses fonctions en juillet 2021 le chef du bureau du procureur spécial contre l'impunité, qui entendait enquêter sur des cas de corruption liés au président. Ce dernier quitte peu après le pays pour « protéger [s]a vie et [s]on intégrité », selon ses termes[10]. Cette décision controversée est suivie de manifestations appelant le président à démissionner[11].

Prises de position

Giammattei promet de rétablir la peine de mort pour aider à « écraser les gangs violents, lutter contre la pauvreté pour mettre fin à la migration et à la corruption dégoûtante »[12],[13]. Il se prononce par ailleurs contre le mariage homosexuel et la légalisation de l'avortement[13].

Lors de son déplacement en Israël en décembre 2019, il s'engage à faire déclarer le Hezbollah libanais « organisation terroriste », déclarant que « les amis d’Israël sont les amis du Guatemala, et les ennemis d’Israël sont nos ennemis[14]. »

En 2019, il qualifie le gouvernement vénézuélien de « dictature » et déclare vouloir maintenir la même ligne diplomatique que son prédécesseur Jimmy Morales à l'égard du Venezuela, pays avec lequel le Guatemala a rompu ses relations diplomatiques[15].

Notes et références

  1. (es) « ¿Quién es Alejandro Giammattei? », sur republica.gt,
  2. « Alejandro Giammattei » (version du 2 janvier 2012 sur l'Internet Archive),
  3. « Alejandro Giammattei, un "impulsif, irascible, incontrôlable" à la tête du Guatemala », sur France 24,
  4. (es) Perfil candidato elecciones presidenciables Giammattei
  5. « Le conservateur Alejandro Giammattei remporte la présidentielle au Guatemala », sur France 24,
  6. Patrick Bèle, « Le conservateur Alejandro Giammattei prend la tête du Guatemala », sur Le Figaro,
  7. « Au Guatemala, le Parlement incendié pour protester contre les coupes budgétaires », lemonde.fr, (lire en ligne).
  8. « Des manifestants mettent le feu au Parlement du Guatemala », sur lefigaro.fr, .
  9. « Coronavirus: le ministre de la Santé limogé au Guatemala », sur lefigaro.fr, .
  10. François-Xavier Gomez, « Au Guatemala, un procureur anticorruption s’exile pour «sauver sa vie» », sur liberation.fr, (consulté le ).
  11. « Guatemala: Des milliers de manifestants demandent la démission du président », sur Challenges, (consulté le ).
  12. Promesse de rétablir la peine de mort
  13. « Guatemala : le conservateur Alejandro Giammattei élu président », sur L'Express,
  14. (es) « Guatemala declarará a Hezbollah organización terrorista », sur Cadena Judía de Informacion Vis á Vis,
  15. « Le président élu du Guatemala refoulé à son entrée au Venezuela », sur La Libre Belgique,

Article connexe

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