Albert Rhys Williams

Albert Rhys Williams ( - ) est un journaliste, éditeur et syndicaliste américain. Il est en particulier connu pour avoir publié des essais en faveur de la Révolution d'Octobre en Russie, à laquelle il a participé.

Biographie

Enfance et éducation

Williams naît de David Thomas Williams, un prêtre congrégationaliste, et de Esther Rees (parfois épelé Rhys), tous deux immigrants gallois aux États-Unis[1]. Il naît à Greenwich et a trois frères, qui deviendront tous prêtres à leur tour. À l’âge de six ans, il voit un homme miséreux et ivre se faire battre dans la rue puis être sauvé par sa femme éplorée[2].

Il termine le lycée dans l’État de New York en 1897 puis travaille dans une scierie et dans un magasin de vêtements en Ohio avant d’entrer à l’université. De 1900 à 1904, il étudie au Marietta College à Marietta ; il y édite le journal des étudiants et aide à la formation d’un syndicat de vendeurs. De 1904 à 1907, étudiant au séminaire de Hartford, il rédige une chronique socialiste dans le Hartford Evening Post[2]. Il intègre également le Parti socialiste des États-Unis[1].

Débuts politiques

Après ses études, au cours de l’été 1907, Williams est engagé par une église presbytérienne à New York. Avec Norman Thomas (à l’époque étudiant en séminaire, puis candidat du parti socialiste aux présidentielles), il monte un club de débat masculin. En 1907 et 1908, il étudie à l’université de Cambridge où il rencontre des socialistes membres du Parti travailliste. À son retour aux États-Unis, il s’engage pour soutenir le socialiste Eugene Victor Debs aux élections de 1908[1],[2].

De 1908 à 1914, il est prêtre à Boston. Il y prêche qu’il faut chercher à améliorer la condition prolétarienne plutôt que de seulement attendre le salut de l’après-vie. Il participe à la Grève du textile à Lawrence en 1912, où il rencontre John Silas Reed, qui deviendra un ami proche quand il rejoint les cercles radicaux de New York[2],[3]. Il intègre ainsi le cercle de proches de Mabel Dodge Luhan à Greenwich Village[1].

Départ en Europe

Juste avant la Première Guerre mondiale, Williams obtient un congé et commence à voyager en Europe. Après le début de la guerre, il s’engage comme reporter pour le magazine Outlook. Il est arrêté en Belgique et fait prisonnier brièvement par des Allemands qui le prennent pour un espion britannique[1]. Il publie l’histoire de cette arrestation et d’autres combats dans In the Claws of the German Eagle, publié en 1917. Le livre rencontrant un franc succès, il dit à son église qu’li n’y reviendra pas et qu’il compte devenir journaliste et écrivain[2].

La même année, il est embauché par le New York Post et se rend à Saint-Pétersbourg pour y couvrir la révolution russe. Cet été-là, il voyage et étudie les comportements des révolutionnaires paysans, ouvriers et militaires dans toute la Russie. John Reed et Louise Bryant le rejoignent à l’automne et tous trois publieront un livre racontant la révolution. Williams publie Through the Russian Revolution en 1921. Williams ne rejoint jamais le Parti communiste des États-Unis d'Amérique, mais le soutient activement. Reed et Williams travaillent auprès de Léon Trotski pour concevoir de la propagande à distribuer aux troupes allemandes[2].

Williams devient ensuite ami avec Vladimir Ilitch Lénine[1], qui l’encourage à améliorer son Russe et l’invite à un séminaire privé sur la théorie marxiste. Quand l’armée allemande atteint Saint-Pétersbourg, Williams se porte volontaire pour intégrer l’Armée rouge, mais Lénine lui fait commander la légion internationale à la place[2].

En 1918, Williams voyage à Vladivostok. Attendant de pouvoir prendre le bateau pour rentrer aux États-Unis, il rédige des articles pour la presse locale communiste et voit la prise de la ville par les contre-révolutionnaires, qui l’arrêtent plusieurs fois et tentent de l’assassiner. Avec de l’argent prêté par des ouvriers communistes locaux, il parvient à s’échapper sur un bateau chinois. À son retour, il est arrêté par le gouvernement américain, qui confisque ses documents personnels et l’interroge sur ses appartenances politiques[2].

Installé à San Francisco, il fait des tournées à travers les États-Unis pour y parler de la Russie et exiger l’arrêt des interventions américaines dans l’Union soviétique. Il se propose comme témoin volontaire auprès de la cour des États-Unis pour défendre le droit de non-ingérence de la Russie aux côtés de John Reed et Louise Bryant, sans succès. En 1919, il publie Lénine, L’homme et l’œuvre, et deux brochures politiques. Celle intitulée 76 Questions et réponses sur les Bolcheviks et les Soviétiques, venue à dix centimes, est vendue à deux millions d’exemplaires. Il s’installe ensuite chez Reed à Croton-on-Hudson et y écrit un livre sur la révolution russe, également publié en 1919[2].

En 1922, il retourne en Russie où il habite six ans, envoyant ses reportages à des journaux américains et écrivant un livre, Le pays russe, en 1928[2].

En 1923, il épouse Lucita Squier, une réalisatrice de films venue vivre en Russie. Lorsque le couple manque d’argent, elle rentre temporairement à Londres et y vend quelques scénarios avant de revenir. En 1929, ils donnent naissance à un fils, Rhys Williams, et déménagent à Cedar, au Canada. En 1932, ils s’installent à Carmel-by-the-Sea[2].

Lors d’une visite en URSS en 1931, Williams est choqué par les politiques de Joseph Staline, qu’il condamne en privé lors d'une autre visite en 1937 et 1938[1],[2]. À son retour aux États-Unis, il se garde cependant d’en parler publiquement, ne souhaitant pas donner une mauvaise image des idéaux communistes ou servir l’anti-communisme américain[2].

En 1943, il rédige un autre livre sur la Russie (The Russians: the Land, the People, and Why They Fight), et promeut l’effort de guerre soviétique. En 1957, il écrit un article félicitant les Russes pour le satellite Spoutnik 1 et est invité à nouveau à Moscou.en 1959[3]. Il doit passer plusieurs mois à l’hôpital du Kremlin de Moscou pour soigner une leucémie[2]. Il écrit un nouveau livre sur la révolution russe, Journey into Revolution. Il meurt en 1962 à Ossining[3] et sa femme complète et publie le livre en 1969[1],[2].

Notes et références

  1. « Albert Rhys Williams », sur Spartacus Educational (consulté le )
  2. « Albert Rhys Williams » (version du 28 juillet 2011 sur l'Internet Archive), sur www25.uua.org,
  3. « Albert Williams, American journalist in St. Petersburg, Russia », sur www.saint-petersburg.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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