Albert Gau

Albert Gau, né le à Conques-sur-Orbiel dans l'Aude et mort le à Bram, est un prêtre, résistant, journaliste et homme politique français[1].

Albert Gau
Fonctions
député
Gouvernement IVe République
Groupe politique MRP
Biographie
Date de naissance
Date de décès
Résidence département de l'Aude

Biographie

Jeune prêtre, il sauve des milliers de juifs, au péril de sa propre vie. Face au nazisme, Albert Gau a prêché toute sa jeunesse durant « le devoir de désobéissance ». Il en résulte le caractère atypique de ce prêtre fondamentalement laïc et républicain.

Albert Gau devient député de l'Aude sous l'étiquette MRP. Il siège au Palais Bourbon de 1945 à 1956. Il est le meilleur ami du député socialiste Francis Vals, député-maire de Narbonne, responsable du PSE au Parlement européen. Il siège également avec deux autres amis de la Résistance, au Palais Bourbon : le communiste Félix Roquefort ainsi que le socialiste Georges Guille qui est président du Conseil général durant plus de vingt ans.

Militant pacifiste et anticolonialiste, il lutte contre le racisme et l'antisémitisme durant toute sa carrière journalistique, à la tête de rédaction audoise de La Croix du Midi. C’est donc tout naturellement qu’il adhère au « mouvement pour la paix » cher aux communistes français.

Il est le premier homme politique français à s'insurger contre la pratique de la torture durant la guerre d'Algérie. Il va souvent s'enflammer à la tribune de l'Assemblée nationale, pour supprimer la peine de mort.

Il participe à une polémique qui oppose Guy-Marie Riobé, évêque d'Orléans et l'amiral Marc de Joybert. Il écrit dans une lettre ouverte :

« Nous souhaitons qu'une immense clameur s'élève partout dans le monde contre cette monstruosité de l'arme nucléaire et nous espérons que la France donnera au monde un autre visage que celui d'aujourd'hui[2]. »

Dans le domaine social, il crée le centre d'éducation spécialisé de Sainte-Gemmes, à Bram, afin d'aider la jeunesse en difficulté à s'insérer dans la vie professionnelle.

Intellectuellement, ce prêtre est proche des Semaines sociales de France. Il s’agit de mettre le social au centre. Il est « la tête » de la jeunesse ouvrière et agricole chrétienne du département de l’Aude. Il met en place le cercle des patrons chrétiens, tout en encourageant les jeunes à se structurer au sein du syndicalisme chrétien naissant.

Mais le travail d’Albert Gau est beaucoup plus universaliste. Aussi, il va œuvrer toute sa vie, pour encourager la fraternité entre tous les hommes quelles que soient leurs origines, leurs croyances, leurs convictions. Le seul vrai fil conducteur de son histoire est qu’il faut être intolérant avec l’intolérable. Il en fait le devoir de toute une vie.

Il défend la cause des mineurs de Salsigne, ainsi que celle du monde agricole et viticole audois. En 1987, l'État d'Israël décerne à l'abbé Gau la médaille de Juste[3],[4]. La même année, il part en Israël pour planter son arbre dans l'allée des Justes à Jérusalem. Il s'éteint en 1993 des suites d'une longue maladie[5].

Liens externes

  • Biographie d'Albert Gau sur le site de l'Assemblée nationale
  • Félix Roquefort, "Ils sont entrés dans la légende", Conques sur Orbiel, 1981.
  • Jean Fourié, "Essai de nomemclature généraldes Audois célèbres", Espéraza, 1975.
  • Journal La Dépêche du Midi.
  • Journal l'Indépendant[6].
  • Journal Midi Libre.

Notes et références

  1. Martial Andrieu, « L'abbé Albert Gau, la belle âme d'un envoyé de Dieu au service de l'humanité (1) », sur http://musiqueetpatrimoinedecarcassonne.blogspirit.com, (consulté le )
  2. Albert Gau, « Une lettre ouverte de l'abbé Gau à l'amiral de Joybert », Le Monde,
  3. (en)Albert Gau sur le site Yad Vashem
  4. Bruno Coince, « Aude - L'abbé Gau, un humaniste “Juste parmi les Nations” », sur lindependant.fr, (consulté le )
  5. André Cathala, « Bram. Mémoire : il y a vingt-deux ans, Albert Gau nous quittait », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  6. Bruno Coince, « Aude : Albert Gau, le curé qui a désobéi à Pétain », sur lindependant.fr, (consulté le )
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