Alamut (roman)

Alamut est un roman slovène de Vladimir Bartol publié en 1938 par les éditions Založba Modra Ptica. Il se base à la fois sur des faits historiques - la forteresse d'Alamut ayant été le bastion des ḥašišiywn les gens de principe, de fondement de la foi ») qui désignait la branche religieuse des musulmans chiites ismaéliens nizârites, dont le nom a donné celui d'« assassin » et dont le premier mentor fut Hasan-Ibn Sabbâh - et sur des faits jamais prouvés - utilisation de drogue pour le combat, présence de jardins chargés de faire croire à l'entrée du Paradis, etc.

Alamut

Auteur Vladimir Bartol
Pays Slovénie
Genre Roman historique
Version originale
Langue Slovène
Éditeur Založba Modra Ptica
Lieu de parution Ljubljana
Date de parution 1938
Version française
Traducteur Claude Vincenot et Jean-Pierre Sicre
Éditeur Phébus
Collection Domaine romanesque
Lieu de parution Paris
Date de parution 1988
Nombre de pages 582
ISBN 2-85940-518-6

Résumé

Le roman se déroule dans les montagnes du nord de l'Iran en 1092 et narre l’ascension de deux personnages au sein d'une secte religieuse des ismaéliens (dérivée des chiites) basée dans la forteresse d'Alamut. Régis par Hasan-Ibn Sabbâh, les Haschichins, ou Assassins, mènent une lutte religieuse effrénée contre leurs voisins religieux, le sultan de Turquie, seldjoukide donc, comme à Téhéran et Bagdad. D'un côté, Halima, ancienne esclave, arrive à Alamut pour servir le harem du mentor des lieux, mais aussi ses plans d'embrigadement. De l'autre, le jeune Avani ibn Tahir, soldat volontaire, qui gravit les échelons de l'armée personnelle d'Alamut, est témoin de l'éducation militaire et religieuse : voué au culte du Coran et de son nouveau mentor, il est éduqué dans la fascination de la mort et du dévouement. Bartol enchaîne réflexions philosophiques, séquences d'actions, et évocations de l'évolution et des manipulations psychologiques de ses personnages.

Contexte de l'écriture du roman

Le roman de Vladimir Bartol est un plaidoyer contre les despotes Mussolini, Hitler et Staline qui, à l'instar de Hassan ibn Sabbah, avec des promesses fallacieuses, manipulent des gens pour les convaincre de se sacrifier.

La phrase « Rien n'est vrai, tout est permis » provient de l'œuvre Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietzsche.

Dans la culture populaire

Scène légendaire oú Hassan ibn al-Sabbah, vieux de la montagne, demande à ses fidèles de se suicider, dessin de Pierre Méjanel

De l'aveu même de l'équipe de développement Ubisoft Montreal, le roman fut une source d'inspiration majeure du premier jeu vidéo Assassin's Creed dont la productrice, Jade Raymond, déclarait : « Instead of using Arabian legends we decided to take inspiration from a book called Alamut, by the Slovenian writer Vladimir Bartol[1]. » où l'on met en scène Altaïr Ibn La-Ahad, un jeune Syrien, lors de son intégration à la secte des Assassins dans la ville-forteresse de Masyaf; sous la tutelle du mentor-despote Al Mualim durant la Troisième Croisade. L'atmosphère de Masyaf est fortement inspirée d'Alamut. Si le village et sa forteresse ont réellement existé, on peut supposer que l'équipe d'Ubisoft a choisi Masyaf plutôt qu'Alamut pour évoquer un village typique de l'époque et donner ainsi une dimension sociale et apaisée à la secte des Assassins, glorifiée dans ce premier épisode - Alamut aurait revêtu un caractère bien trop militaire. De plus, le mentor d'Altaïr, Al Mualim, n'est autre que Rashid ad-Din Sinan, successeur réel du premier mentor des Assassins, Ibn Sabbah - le mentor du roman -, qui à l'époque fit de Masyaf le centre de ses opérations. Outre ce choix de village plus important, Ubisoft reste ainsi fidèle à l'Histoire. Par la suite la saga changera d'époque (Renaissance italienne, Révolution américano-française...), mais gardera ce thème de la lutte pour la liberté et contre l'asservissement. Par ailleurs, à partir du deuxième volet de la série le credo des Assassins - une liste de règles de conduite - deviendra : "Rien n'est vrai, tout est permis".

Le nom d'Alamut désigne aussi l'imprenable forteresse gardienne de la dague des sables dans le film Prince of Persia, lui aussi tiré d'une licence à succès d'Ubisoft. Néanmoins, cette référence s'écarte du roman pour ne conserver que le nom de la forteresse imprenable. Notons tous de même que la secte des "Hassanssins" est bien présente dans le film mais que son repaire ne se situe pas dans la "cité sainte" d'Alamut.

Éditions françaises

  • Ruines du château des Assassins dans la vallée d'Alamut (Iran)
    Alamut, traduction de Claude Vincenot revue par Jean-Pierre Sicre :
    • Paris, éditions Phébus, coll. « Domaine romanesque », 1988, 582 p. (ISBN 2-85940-108-3)
    • Presses pochet, no 3202, 1989, 542 p. (ISBN 2-266-02679-8)
    • Paris, Phébus, coll. « Libretto » no 3, 1998, 582 p. (ISBN 2-85940-518-6)
  • Alamut, nouvelle traduction d'Andrée Lück Gaye
    • Paris, Phébus, coll. « Libretto » no 3, 2012, 577 p. (ISBN 978-2-7529-0626-7)
    • Paris, Libretto, coll. « Édition limitée », 2018 (ISBN 978-2-36914-502-8)

Références

  1. « Plutôt que d'utiliser des légendes arabes, nous avons décidé de nous inspirer du roman de l'écrivain slovène Vladimr Bartol, Alamut. » Interview: Assassin's Creed CVG. Retrieved August 7, 2013.
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