Alain Santacreu

Alain Santacreu est un écrivain français, né à Toulouse le .

Biographie

Né de parents catalans, il étudie à la Faculté de lettres de Toulouse et pratique le théâtre au conservatoire de Toulouse. Il sera acteur et metteur en scène au Théâtre de l'Acte et, par la suite, au Grenier de Bourgogne et au Théâtre de Bourgogne. Après avoir été directeur de centre culturel, il s'orientera vers une carrière d'enseignant[1].

En 2000 il crée la revue Contrelittérature. En 2005, il dirige la publication d'un ouvrage homonyme, La Contrelittérature : un manifeste pour l'esprit, qui paraît aux éditions du Rocher.

La contrelittérature dont il est le théoricien « n'est pas un mouvement artistique[2] mais un état d'esprit à la fois réactif et progressiste. Réactif, parce qu'il repose sur une anthropologie spirituelle de l'homme ; et progressiste, parce qu'il se fonde sur une positivité du temps »[3].

Contrelittérature

Dès sa parution la revue se présente comme « à contre-courant de toutes les idéologies »[4].

Elle prétend défendre une conception « contre-moderne »[5] de la littérature qui recouvre l'idéal du romantisme révolutionnaire et rejette le nihilisme « égobiographique » du roman contemporain.[6]

Le concept de « contrelittérature »[7] a été exposé par Alain Santacreu dans un manifeste paru en annexe de son roman Les sept fils du derviche [8]. C'est autour de ce texte-germinatif qu'a été publié, en 2005, un ouvrage collectif, dirigé par Alain Santacreu, qui développe la notion de « contrelittérature »[9]. En désignant la « littérature » comme l'infrastructure idéologique de la modernité, l'herméneutique contrelittéraire s'ouvre aux domaines artistique, philosophique, politique et religieux. On enregistre d'abord une phase pérennialiste suivie, à partir de 2005, sous l'impulsion d'Alain Santacreu, d'une optique se réclamant de la métaphysique chrétienne. Ces deux périodes constituent la première époque revuiste qui se clôt avec le numéro no 21 (été 2008).

En 2010, l'essai d'Alain Santacreu, Au cœur de la talvera, édité aux éditions Arma Artis[10], marque la ligne de passage vers une autre époque éditoriale. La même année, une collection "Contrelittérature" voit le jour aux éditions L'Harmattan [11]. Dans un de ces ouvrages, Du religieux dans l'art, l’étude finale d’Alain Santacreu, "L'Œuvre de ressemblance"[12], engage la contrelittérature sur la voie des Pères hésychastes. Selon cette perspective, l'art religieux oppose la société à l'État : il est iconique et antiétatique. Cet engagement orthodoxe se confirme avec la parution, en 2015, de Théologie empirique, le premier ouvrage en français du grand théologien grec Jean Romanidès [13]. Son roman philosophique Opera Palas, paru en 2017, ouvre la perspective d'un nouveau paradigme critique, à la fois sociologique, religieux, politique et artistique, reposant sur la logique du contradictoire de Stéphane Lupasco. En 2019, la revue Contrelittérature est refondée sous la forme d’une revue-livre bi-annuelle dont le projet éditorial porte sur la critique radicale des axiomatiques de la domination dans les domaines religieux, artistique, philosophique et politique.

Ouvrages

  • Opera Palas, roman, Alexipharmaque, 2017.
  • Du religieux dans l'art, (dir.), L'Harmattan, 2012.
  • Au cœur de la talvera, essai, Arma Artis, 2010.
  • Les Sept Fils du Derviche suivi du Manifeste contrelittéraire, roman, Hélette, 1999 ; rééd. Paris, le Grand souffle, 2007.
  • La Contrelittérature : un manifeste pour l'esprit (dir.), Éditions du Rocher, 2005.

Notes et références

  1. Cf. notice biographique sur France Culture franceculture.com
  2. Cependant la contrelittérature est référencée dans le Dictionnaire des mouvements artistiques et littéraires (1870-2010) d'A. et O. Virmaux, Le Félin, 2012.
  3. Présentation de la notion
  4. Notice dans Dictionnaire des mouvements artistiques et littéraires (1870-2010) d'A. et O. Virmaux, Éditions du Félin, 2012.
  5. Alain Santacreu, « Contre l’uniformisation du monde », L'inactuelle, (lire en ligne)
  6. Alain Santacreu, « Avant-dire » du no 9 de Contrelittérature, printemps 2002
  7. Le terme lexicalisé est une marque déposée (INPI, 1999), on ne le confondra pas avec le mot composé "contre-littérature" proposé par le critique français Bernard Mouralis dans Les contre-littératures, Paris, P.U.F., 1975. L'universitaire canadien Max Vernet reprendra le terme, en 1995, dans le titre de son ouvrage Jean-Pierre Camus, théorie de la contre-littérature ( Paris, Librairie Nizet ) où il rassemble et présente certains textes théoriques de Jean-Pierre Camus (1584-1652). Prenant en compte les titres et contenus de ces livres, Alain Santacreu forgera le concept de "littérature contraire" (la contre-littérature) qu'il distinguera du "contraire de la littérature" (la contrelittérature).
  8. éditions Jean Curutchet, Hélette,1999. Réédité par les éditions du Grand Souffle, Paris, 2007.
  9. La Contrelittérature, un manifeste pour l'esprit, Le Rocher, Paris, 2005.
  10. Alain Santacreu, Au cœur de la talvera, essai, Arma Artis, 2010.
  11. Deux livres sont parus, dirigés par Alain Santacreu : Au Commencement est le Cœur (2010) et Du religieux dans l'art (2012).
  12. Consultable sur le site Contrelittérature
  13. Cf. Présentation du livre de Jean Romanidès

Liens externes

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