Alain Carrier

Alain Carrier (1924-2020) est un affichiste et illustrateur français.

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Biographie

Né le à Sarlat (Dordogne)[1], Alain Carrier se passionne très vite pour le dessin[2],[3]. Âgé de 16 ans en 1940, il abandonne ses études pour s'engager au sein de la Résistance intérieure française[2],[3],[4].

Au Café du Palais (anciennement le Café de Flore), l'établissement que gèrent ses parents à Sarlat, Alain Carrier rencontre plusieurs personnalités, tels que Paul Éluard, Georges Simenon, Henry Miller et André Malraux[2],[3]. Un autre des clients de l'estaminet, Marius Rossillon, affichiste connu sous le nom de O'Galop, remarque un jour que le jeune Alain est en train de dessiner une étiquette représentant une « demi-coquille de noix sur un pied, formant un verre », destinée à illustrer les bouteilles de vin de noix de sa grand-mère et dit à son père : « il sera affichiste ! »[5]. Quelques années après leur rencontre, André Malraux lui passe commande de portraits de Charles de Gaulle ; Alain Carrier dessine alors ce dernier sans jamais l'avoir rencontré[4].

Après la Seconde Guerre mondiale, Alain Carrier monte à Paris, étudie à l'Académie de la Grande-Chaumière[6] et rencontre Paul Colin, avant de devenir un temps son assistant[2],[4].

Sa première affiche est une commande de la chanteuse Anne Chapelle[2],[3]. Elle lui permet de gagner en notoriété et de répondre à des demandes d'une cinquantaine de personnalités, telles que Bourvil, Édith Piaf, Jacques Hélian, Joséphine Baker, Philippe Clay et Pierre Dac[2]. Il conçoit également des affiches et pochettes de vinyles, en particulier pour Pathé-Marconi[2]. En 1950, il devient directeur artistique de la publicité des magasins Au Printemps,[4], puis directeur de la communication au sein du groupe Havas[2]. En 1952, il est co-fondateur du Festival des jeux du théâtre de Sarlat.

En 1970, son affiche représentant un canard au long cou pour la société Delpeyrat lui vaut de recevoir la médaille d'or du Grand Prix Martini de la plus belle affiche[7].

Après avoir pris sa retraite en 1984, Alain Carrier revient vivre à Sarlat-la-Canéda[4]. Il meurt à Sainte-Alvère le , à l'âge de 96 ans[8]. La ville de Sarlat-la-Canéda lui rendra hommage en projetant ses principales œuvres au centre culturel de la commune[9]. Le maire de la ville, Jean-Jacques de Peretti, salue « le trait de plume et de crayon assez extraordinaire » d'Alain Carrier[9].

Œuvre

Les œuvres les plus engagées d'Alain Carrier, surnommé le « roi de l'affiche », restent celles consacrées aux droits de l'homme, notamment celles de la campagne d'Amnesty International en 1980[4],[10]. Charlotte Jousserand de France Bleu Périgord évoque un « artiste discret [dont] les affiches sont connues à travers le monde »[10].

L'affiche d'Alain Carrier réalisée en 1980 avec la citation de Victor Hugo (« On ne bâillonne pas la lumière ») est un des sujets du baccalauréat de français en 1999[10]. Cette même année, le nom d'Alain Carrier entre dans le dictionnaire Grand Larousse encyclopédique[3]. En 2006, l'association des Amis d'Alain Carrier est créée pour préserver son œuvre[3].

Palmarès et distinctions

Décorations

Prix

  • 1955 : Oscar de la publicité pour Au Printemps
  • 1964 : Oscar de la publicité pour Hoover
  • 1964 : Grand Prix de la publicité pour Simca
  • 1968 : Grand Prix Martini, médaille d'argent de la plus belle affiche éditée pour Manfield
  • 1970 : Grand Prix Martini, médaille d'or de la plus belle affiche éditée pour Delpeyrat[4]
  • 1975 : Prix national de l'affiche pour Championnat d'Europe de judo
  • 1980 : Grand Prix annuel de l'affiche française, affichiste de l'année pour Amnesty International[4]
  • 1982 : Prix national de l'affiche pour Galerie du Claridge
  • 1982 : Grand Prix de l'affiche des Postes européennes
  • 1983 : Prix national de l'affiche pour Campari
  • 1984 : Grand Prix annuel de l'affiche française, affichiste de l'année pour Non à la vivisection
  • 1984 : inscription dans le Rapport moral d'Amnesty International pour La Torture

Expositions

Collections

Notes et références

  1. « Alain Carrier au Centre de l'affiche », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  2. Conseil départemental de la Dordogne, Alain Carrier s'affiche, Périgueux, Conseil départemental de la Dordogne, (lire en ligne [PDF]), p. 3.
  3. Franck Delage, « Dordogne : l'affichiste sarladais Alain Carrier est décédé », sur Sud Ouest, (consulté le ).
  4. « Périgord : disparition de l'affichiste sarladais Alain Carrier », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le ).
  5. Franck Delage, « Alain Carier est mort », Sud Ouest édition Dordogne, , p. 15.
  6. Franck Delage, « Sarlat : Alain Carrier, affichiste sur tous les tons », sur Sud Ouest, (consulté le ).
  7. Penaud 1999, p. 200.
  8. « Alain Carrier », sur matchID (consulté le ).
  9. « Sarlat rendra un hommage à Alain Carrier, le célèbre affichiste décédé à 96 ans », sur France Bleu, (consulté le ).
  10. Charlotte Jousserand, « Dordogne : l'affichiste sarladais Alain Carrier est mort », sur France Bleu, (consulté le ).
  11. « Décret du 31 décembre 1999 portant promotion et nomination, JORF no 1 du 1er janvier 2000 », sur Légifrance (consulté le ).
  12. « Décès d'Alain Carrier », sur Centre Départemental de la Mémoire Résistance et Déportation de la Dordogne, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Romain Bondonneau (préf. Alain Weill), Alain Carrier : dessinateur et affichiste, Éditions du Ruisseau, coll. « Sédiments : les grands cahiers Périgord patrimoines » (no 6), , 96 p. (ISBN 9782955363942)
  • Guy Penaud, Dictionnaire biographique du Périgord, Périgueux, éditions Fanlac, , 964 p. (ISBN 2-86577-214-4), p. 200. 

Liens externes

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