Aimoin de Saint-Germain-des-Prés

Aimoin de Saint-Germain-des-Prés est un moine hagiographe du IXe siècle, mort un , pas avant 896.

Pour l’article homonyme, voir Aimoin de Fleury.

Entré à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés avant 845[1], responsable des archives et du scriptorium en 872, collègue d'Usuard, maître d'Abbon de Saint-Germain-des-Prés[2]. Celui-ci lui adresse un poème de 22 vers pour qu'il accepte la dédicace de son De bellis Parisiacæ urbis et le corrige ; apparemment il se heurta à un refus, si l'on en croit l'épître dédicatoire en prose à Gozlin (« Les petits vers dactyliques de trois pieds qui précèdent mon poème [ceux qui sont adressés à Aimoin] annoncent d'eux-mêmes leur objet, mais ils ont été mal accueillis. La faveur qu'ils n'ont pu trouver auprès de mon maître, puissent-ils, frère, la rencontrer auprès de toi »). Or, le poème d'Abbon a été achevé en 896 ou 897 (en II, 577, il est question de l'« empereur Arnoul », lequel fut couronné par le pape le , et d'autre part le roi Eudes, le héros célébré dans le poème, mort le , est visiblement toujours vivant).

On conserve d'Aimoin les ouvrages suivants (consacrés à des translations de reliques de saints) :

  • les Miracula sancti Germani, en deux livres, écrits après 874, sur commande de l'abbé Gozlin, développement à partir de deux relations composées après 845 sur l'ordre de l'abbé Ébroïn[3].
  • l'Historia translationis sancti Vincentii ex Hispania in Castrense, en deux livres en prose et un abrégé en 60 vers, dédiée à Bernon, abbé de Castres[4].
  • le De translatione sanctorum martyrum Georgii monachi, Aurelii et Nathaliæ ex urbe Corduba Parisios, en trois livres[5].

Édition

Notes et références

  1. Il figure dans une liste de cent vingt-deux moines de Saint-Germain-des-Prés établie entre 841 et 847, sous l'abbatiat d'Ébroïn, sur une déclaration d'association spirituelle avec ceux de Saint-Remi de Reims.
  2. Attention à la confusion : Abbon de Saint-Germain-des-Prés fut le disciple d'Aimoin de Saint-Germain-des-Prés, et Aimoin de Fleury fut le disciple d'Abbon de Fleury.
  3. Le 28 mars 845, les Normands commandés par le chef Ragnar étaient entrés dans Paris abandonné de ses habitants. Les moines de Saint-Germain-des-Prés, emportant les reliques de saint Germain, s'étaient réfugiés à Combs-la-Ville, localité dépendant de l'abbaye. Après le départ des Normands, l'abbé Ébroïn replaça les restes du saint dans le tombeau, juste le 25 juillet, jour anniversaire de leur première translation. Il fit noter par des moines les miracles qu'on pensait s'être produits pendant ces événements.
  4. Vincent de Saragosse fut, avant Germain de Paris, le premier saint patron de Saint-Germain-des-Prés, abbaye fondée sur ses reliques rapportées d'Espagne en 542 par Childebert Ier. Vers 864, les moines de l'abbaye de Castres obtinrent eux aussi des reliques de saint Vincent venant de Saragosse. L'abbé Rigaut, successeur de Bernon, fit construire à Castres une église Saint-Vincent inaugurée vers 884. Voir Les vies des saints d'Adrien Baillet, article « Saint Vincent (22 janvier) ».
  5. Le diacre palestinien Georges et le couple Aurélius et Nathalie sont des chrétiens martyrisés à Cordoue le 27 juillet 852. En 858, Usuard, accompagné de son collègue moine Odilard, se rendit en Espagne pour y chercher des reliques, et en rapporta de ces trois martyrs. Cette translation aurait été accompagnée de miracles.
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