Aimery de Goyon

Aimery-Marie-Médéric, 2e comte de Goyon ( - Paris - Paris), est un diplomate et homme politique français des XIXe et XXe siècles.

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Biographie

Carrière militaire et diplomatique

Bien que né à Paris, le comte de Goyon était de souche bretonne. Il était le fils du général de Goyon, ancien commandant en chef des troupes françaises à Rome, et le frère du duc de Feltre, qui fut, pendant dix ans, le député des Côtes-du-Nord, département qu'il devait lui-même représenter à la Chambre. Il entra à Saint-Cyr en 1868 et en sortit en 1870 pour faire campagne contre l'Allemagne dans l'armée de Metz, avant de combattre la Commune de 1871 avec les Versaillais .

Après avoir donné sa démission de l'armée active, avec le grade de Capitaine de réserve, il remit ses galons et fut réintégré, à sa demande, comme Lieutenant dans le cadre des officiers de réserve afin de pouvoir prendre part à la campagne de Tunisie, du au [1].

Il participa par ailleurs à la campagne de Chine, du au .

Il fut nommé Chevalier de l'Ordre du Cambodge, le .

Après être resté pendant huit ans dans l'armée, il entra pour une brève période dans la diplomatie et fut alors envoyé à Rio de Janeiro. La carrière ne l'attira pas plus, semble-t-il, que le métier des armes puisqu'il donna sa démission après l'échec du « Seize-Mai ». En fait, hormis qu'il ne désirait guère servir un gouvernement trop républicain à son gré, il s'était pris de passion pour les questions politiques et c'est à leur étude qu'il consacra plusieurs années et de nombreux et longs voyages. Il était légitime dès lors que, abandonnant l'observation pour la pratique, il songe à briguer un mandat de député.

Député des Côtes-du-Nord

Il se présenta aux élections générales des 22 septembre et dans la circonscription de Guingamp, où il fut élu dès le premier tour. Il n'est pas étonnant que les électeurs de cette région traditionnellement conservatrice et point tout à fait encore ralliée à la République soient séduits par un candidat qui, dans sa profession de foi, dénonçait les erreurs du parlementarisme « qui a mis la France à deux doigts de sa perte » et se prononçait pour la convocation d'une Assemblée constituante chargée de réviser une constitution dont la République avait fini par trop bien s'accommoder. Il précisait en outre que dans le cas où la révision  ne serait pas immédiatement votée, il s'occuperait uniquement des intérêts agricoles et commerciaux de sa région.

Le comte de Goyon ne trouva aucun groupe pour soutenir le projet de révision qu'il préconisait. Dès lors, et fidèle en cela à sa profession de foi, il se préoccupa essentiellement des problèmes des collectivités locales et plus particulièrement de sa circonscription ; c'est l'intérêt qu'il ne cessa de porter à ces problèmes qui l'amena à rapporter quelques textes les concernant.

Il semble bien que, pas plus que la carrière militaire et la carrière diplomatique, la carrière politique n'ait donné au comte de Goyon les satisfactions qu'il en attendait. C'est la raison pour laquelle il décida de ne pas faire acte de candidature aux élections des 20 août et .

Il devait d'ailleurs abandonner toute activité politique pour se consacrer à la gestion de ses biens.

Reçu Docteur en Médecine, le , il mit sa science au service des indigents, en donnant notamment des consultations gratuites, les lundis et jeudis, au dispensaire de l'Association Philanthropique, situé 48 rue Stephenson et dirigé par une congrégation religieuse, et en se rendant au domicile des plus pauvres.

Proposé à la Croix de la Légion d'Honneur, dès 1871, sans pour autant en avoir été distingué, il fut décoré de l'Ordre national de la Légion d'Honneur, par décret en date du , rendu sur le rapport du Grand Chancelier, en sa qualité d'ancien officier d'infanterie, d'ancien député des Côtes-du-Nord et de Docteur en Médecine, pour prendre rang du même jour, pour l'ensemble de sa carrière.

Il décéda, le [2], en son domicile situé sur le seizième arrondissement de la commune de Paris, département de la Seine, au 46, rue Hamelin.

Il fut inhumé au cimetière du Montparnasse, dans la tombe familiale.

Ascendance et postérité

Aimery, 2e comte de Goyon (décret du ), est le fils cadet de Charles-Marie-Augustin de Goyon ( - Nantes - Paris), 3e vicomte de Goyon (), général de division, sénateur du Second Empire et de Henriette-Oriane ( - Paris - château de Prunoy, département de l'Yonne), fille du général de division et pair de France Raymond de Montesquiou, 2e duc de Fezensac.

Annexes

Bibliographie

  • « Goyon (Aimery, comte de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
  • « Aimery de Goyon », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Notes et références

  1. Dossier de Chevalier de la Légion d'HonneurBase Leonore (dossier LH/1183/81)
  2. Acte de décès n°764/1918 - Paris XVI

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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