Aimé Grasset

Aimé Grasset est un aviateur français, né le au Béage (Ardèche). Pilote d'essai, pionnier du vol à voile, héros de la Grande Guerre, il fut au début des années 1920 l’un des premiers pilotes de ligne de l’histoire de l’aviation civile. Il disparaît en 1924 aux commandes de son avion qui s'écrase près de Jihlava (République Tchèque) alors qu'il assure la liaison Prague-Vienne-Budapest.

Aimé Grasset 1888-1924

Biographie

Pilote militaire

Aimé Grasset naît au Béage (Ardèche) le . Son père, garde forestier, décède en 1903 ; à cette date, la famille est établie aux Estables (Haute-Loire). Scolarisé au cours complémentaire du Monastier-sur-Gazeille, il obtient son brevet d’enseignement. Cependant, les modestes revenus de sa mère ne lui permettent pas de poursuivre son instruction au-delà du plus haut niveau de l’enseignement primaire. 

Il est appelé sous les drapeaux en 1909 au 86e régiment d’infanterie stationné à la caserne Romeuf du Puy-en-Velay. Il est nommé caporal le , puis sergent le de la même année [1]

Libéré de ses obligations, il s'engage dans l'armée à compter du . En novembre, il passe à l’aviation sur décision ministérielle et devient élève pilote en décembre. Il est breveté pilote aviateur ACF (n°800) en . Poursuivant son instruction à Châlons-sur-Marne, il est breveté pilote militaire (no  236) en et intègre la première escadrille d'avions Voisin (V14) en cours de formation. En octobre de la même année, ses talents de pilote ayant été remarqués, il rejoint le Laboratoire aéronautique de Chalais-Meudon du commandant Émile Dorand pour participer aux essais d’appareils destinés à l’armée.

En , le sergent Grasset réalise le premier voyage en vol thermique sur avion, de Buc à Issy-les-Moulineaux, et le premier vol statique en avion à Villacoublay [2]

La Grande Guerre

En 1914 Aimé Grasset pilote à l'escadrille Do22 équipée d'appareils Dorand DO 01. Il assure des missions d'observation lors des batailles des Ardennes en août, et de la Marne en septembre. Fin 1914, après avoir été nommé adjudant, il est affecté à l'escadrille Do14/MF14 stationnée à Belfort. Il y effectue des missions de reconnaissance et de bombardement [3].

En , il est pilote d'essai aux usines Voisin d'Issy-les-Moulineaux, chargé de mettre au point l'avion-canon Après un bref passage à l'aviation du Camp retranché de Paris (CRP) en avril, il prend part à la bataille de l'Artois de mai-. Chef de la première section d'avions-canon (SAC), il est aussi le premier pilote à combattre aux commandes de cet appareil [4].

Le , il est affecté à l'escadrille de bombardement Voisin VB101. Après avoir été décoré de la médaille militaire en avril, la Croix de guerre avec palme lui est décernée en août avec la citation suivante : « Adjudant pilote à l’escadrille VB101, se distingue depuis 3 mois dans l’exécution des missions périlleuses qui lui sont confiées. Au cours de 18 tirs sur drachens  ou bombardements, a eu par quatre fois son avion atteint par des éclats d’obus. A pris part à plusieurs bombardements à longue distance au-dessus du territoire ennemi. ». Il est nommé sous-lieutenant en .

Insigne de l'Ordre de Saint-Georges de 4e classe

Début 1916, Aimé Grasset rejoint le Groupe des divisions d'entraînement (GDE), pour être formé pilote de chasse. Affecté à l'escadrille Nieuport N48 en avril, il la quitte au bout de quelques jours seulement pour rejoindre le groupe d'aviateurs de la Mission aéronautique française en Russie en cours de formation. De à fin 1917, il combat aux côtés des russes sur le front des Carpates en assurant, pour l'essentiel, des missions de reconnaissance. Il est nommé lieutenant en et fait chevalier de la Légion d'honneur [5] le même mois. Il rentre en France en couvert des plus prestigieuses décorations de la Russie impériale [3]

De septembre à , Aimé Grasset est chef de l’escadrille SPA3 du Groupe de chasse des Cigognes en remplacement de son chef, le capitaine Georges Raymond hospitalisé.

Pilote dans l'aviation civile

À la démobilisation, Aimé Grasset, le corps meurtri par quatre années de front, est épuisé. De 1919 à 1922, ses affectations dans divers services techniques de l'armée sont interrompues par plusieurs périodes d'hospitalisation. En 1921, la Commission de réforme demande sa mise en non-activité temporaire pour « reliquats de rhumatisme articulaire aigu, maladie imputable au service »[1]. Cette situation le contraint à rechercher un emploi dans l'aviation civile naissante.

En 1922, engagé par la Compagnie des grands express aériens (CGEA), il assure la liaison Paris-Londres aux commandes du Farman F.60 Goliath. En 1923, la CGEA est absorbée pour former le nouveau groupe Air Union. Grasset poursuit son activité au sein de cette compagnie.

En 1924, il est engagé par la Compagnie franco roumaine de navigation aérienne (CFRNA) pour assurer la liaison Prague-Vienne-Budapest. Le , son avion, s'écrase près de Jihlava (Iglau) en République Tchèque. Il décède le lendemain, son corps est ramené en France pour être inhumé au Crotoy (Somme).

Décorations

Décorations françaises
Legion Honneur Chevalier ribbon
Médaille militaire ribbon
CroixdeGuerreFR-SilverPalm
Décorations impériales russes
Order St. George (Russia) ribbon
Order of Saint Vladimir, ribbon bar
Order of Saint Anna ribbon bar
Order St. Stanislaus (Russia) ribbon

Bibliographie

  • Alain Charre, Aimé Grasset pionnier de l'aviation - Du mont Mézenc aux monts de Bohême - Autoédition, 2017 - (ISBN 978-2-9548956-1-1)
  • MS Nesquim, VM Shabanov, Aviateurs – Chevaliers de l’ordre de Saint-Georges de la première guerre mondiale, 1914-1918, ROSSPEN, Moscou, 2006. 
  • Eric Nessler, Histoire du vol à voile, Les Œuvres Françaises, 1947.
  • Jacques Mortane, La Guerre aérienne illustrée (1916-1919), en quatre volumes et 96 fascicules reliés, l'Édition française illustrée 1919.

Notes et références

  1. Archives de la Haute-Loire, Registre matricules, fiche N°2129, année 1908
  2. Edmond Petit, Nouvelle histoire mondiale de l'aviation, Tours, Albin Michel, , 472 p. (ISBN 2-226-03093 X), p. 95
  3. « Première guerre mondiale, Base des personnels de l'aéronautique militaire », sur Mémoire des Hommes
  4. « Xe armée Direction de l'aviation : J.M.O. », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  5. « Archives nationales - Base léonore », sur culture.gouv.fr

Liens externes

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