Agincourt

Agincourt est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est. Elle appartient à la communauté de communes de Seille Grand Couronné[1].

Ne pas confondre avec Agencourt, ni Azincourt, commune du Pas-de-Calais, (orthographiée Agincourt (en) en anglais) et lieu de la bataille de 1415

Agincourt

Église de l'Assomption.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Nancy
Intercommunalité Communauté de communes de Seille et Grand Couronné
Maire
Mandat
Denis Lapointe
2020-2026
Code postal 54770
Code commune 54006
Démographie
Gentilé Agincourtois
Population
municipale
438 hab. (2018 )
Densité 105 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 44′ 01″ nord, 6° 14′ 17″ est
Altitude Min. 204 m
Max. 322 m
Superficie 4,17 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Nancy
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton du Grand Couronné
Législatives Première circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Agincourt
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Agincourt
Géolocalisation sur la carte : France
Agincourt
Géolocalisation sur la carte : France
Agincourt
Liens
Site web www.agincourt.fr

    Géographie

    Fontaine, à l'entrée sud d'Agincourt

    Les communes limitrophes sont Seichamps, Essey-lès-Nancy, Dommartemont, Amance, Laître-sous-Amance, Dommartin-sous-Amance, Eulmont.

    Agincourt se situe au nord-est de Nancy. Elle est traversée par le ruisseau des Rouaux qui prend sa source sur le flanc est du plateau de Malzéville et se jette dans l'Amezule au nord de la commune.

    Communes limitrophes de Agincourt
    Dommartin-sous-Amance
    Eulmont
    Dommartemont Essey-lès-Nancy

    Urbanisme

    Typologie

    Agincourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (58,5 %), prairies (34,1 %), zones urbanisées (6,5 %), forêts (0,9 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Engincurt (875) ; Engincurtis (932) ; Augecourt (1130) ; Agencort (1193-1198); Engiencourt (1389) ; Engiecourt (1420) ; Angiencourt (1424) ; Angincourt (1600).

    Histoire

    L’origine d’Agincourt est très ancienne. Comme tous les villages au nom terminé par “court”, il est né pendant la période franque, entre le VIe et le Xe siècle. Le toponyme “Agincourt” est formé d’un nom d’homme germanique “Ingin” et du latin “Cortem” (corps de ferme).

    Au début, ce n'était qu’une métairie près d’une voie romaine reliant Metz à Saint-Nicolas-de-Port. Ce vieux “Chemin saulnier” était encore utilisé au XIIIe siècle. Il franchissait l’Amezule au Piroué. Le suffixe de ce nom désigne “le gué”. Il est encore possible de voir ce passage dans le lit du ruisseau en période de basses eaux. Mais dès 1350, un pont est construit (à l’extrémité de la rue Jules Méline).

    La terre d’Agincourt dépendait du duché de Lorraine et il fallait payer “la taille”. Des textes anciens aux environs de l’an mil, attribuent les biens du villages à l’Abbaye Sainte-Glossinde de Metz.

    Un lignage seigneurial s’y installa entre 1250 et 1450, dans une maison forte dont il ne reste rien (peut-être à la place de la tour n°3 de la rue Jules Rougieux). Jacques d’Agincourt (1266) et ses descendants : Thiébaut, Thièri, Thévenin, Arnoult, Broquart, Renaud, Régnier (1456) ont légué leur blason “d’argent” à un lion de sinople”

    En 1633, George Collignon, sieur de Silly, qui avait été anobli par Charles III, s’installe à Agincourt. C’est son petit-fils, Claude-Charles de Malvoisin, qui hérite en 1699 de la seigneurie. Au début du XVIIIe siècle, celui-ci construit “le château” (1 rue Jules Rougieux). La date 1723 est gravée sur une poutre de l’une des dépendances.

    Aux temps mérovingiens, l’église de Dommartin-sous-Amance, érigée dans un site central, rassemblait les fidèles de tous les villages des environs. Cependant Agincourt (Engincurte) possède sa propre église vers l’an mil. La paroisse dépendait du diocèse de Toul.

    Les villages lorrains ont connu une certaine croissance jusqu’au début du XIVe siècle. Ils connaîtront ensuite des heures tragiques : épidémies de peste, famines, guerres …

    “Angiencourt” souffre pendant la guerre de Cent ans où sévissent des bandes de mercenaires (1351-1358-1371 …)

    Pendant la guerre de succession de Lorraine (1431-1442), le duc René appelle à son secours son beau-frère le roi de France Charles VII. Les capitaines français rançonnent et pillent les villages. Les “écorcheurs” ravagent tout sur leur passage. La Chambre des Comptes déclare en 1441 que “Angiencourt” est à ruine et n’y a point de maison. En 1463, après 20 ans, rien n’est reconstruit et la petite église n’existe plus.

    Une nouvelle église fut bâtie (fin XVe - début XVIe) et celle-là a laissé des vestiges. Certaines pierres réemployées dans la construction actuelle portent la marque des ouvriers qui les ont taillées. La base du clocher est gothique. Le gros pilier au pied de la tour porte des graffitis très anciens ; 1608.1626. En 1603, le roi de France Henri IV, de passage à Agincourt, a vu la petite église gothique.

    Pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648) des actes de brigandages commis par les Français et leurs alliés ruinent à nouveau les villages. Les plaintes affluent auprès du Conseil Souverain de Nancy : 4 mars 1636.

    En 1640, “les troupeaux d’Agincourt n’ont produit ni laine, ni agneaux”. Les abbesses de Metz et le duc de Lorraine sont compréhensifs et n’exigent pas les redevances habituelles.

    L'église est en partie ruinée et les réparations se succèdent. Chaque nouvelle reconstruction agrandira peu à peu l’église.

    La paix ne se rétablit qu’à la fin du XVIIe et, avec le retour du bon duc Léopold, la vie reprend dans les villes et les campagnes.

    Les trois évêchés, Metz, Toul et Verdun, étaient français depuis 1552 et leurs directives ont permis un bel essor de l’enseignement dans les villages. Dès 1669, l’évêque de Toul oblige chaque paroisse à avoir un “maître d’escholle” pour chanter au lutrin, servir à l’église et instruire les enfants. Les “régents” de l’école d’Agincourt sont connus depuis 1686 et il y avait rarement des illettrés dans le village.

    L'église actuelle est construite en 1761 grâce au curé Charles Brachard. Elle est beaucoup plus grande mais, en raison de la place disponible, elle est tournée vers le nord. Les précédentes comme la plupart des sanctuaires chrétiens, étaient tournées vers l’est, là où le soleil se lève, symbole du Christ ressuscité.

    En 1766, à la mort de Stanislas, la Lorraine devient française, ce qui ne changera rien à la vie quotidienne des habitants du village.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    2001 En cours Denis Lapointe[9],[10]   Ancien ouvrier

    Services

    La commune participe au Syndicat Inter-Scolaire (SIS) de Seille Grand Couronné avec les communes d'Amance, Laître-sous-Amance et Dommartin-sous-Amance. Depuis 2019 un nouvel établissement permettant d'accueillir l'ensemble du groupement scolaire a vu le jour dans la commune. L'établissement dispose actuellement de 5 classes.

    L'accueil des enfants est complété par un accueil périscolaire de 7h30 à 18h30 et d'une cantine ainsi que d'un centre aéré le mercredi.

    La commune compte 9 assistantes maternelles[11] et des crèches sont situées à proximité (Eulmont).

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13].

    En 2018, la commune comptait 438 habitants[Note 3], en diminution de 0,45 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,34 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    240247250255257239226234220
    1856 1861 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    233229240247262267262262250
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    268254255229231275213248252
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008 2013
    276310358412399409411412440
    2018 - - - - - - - -
    438--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Ancienne maison seigneuriale, début XVIIIe siècle.
    • Église de l'Assomption, XVIIIe siècle : tour romane du XIIe siècle remaniée, où se déroulent toujours les cérémonies religieuses (messes, mariages, baptêmes, enterrements, communions...). L'église date pour sa partie essentielle de 1761. De l'ancien édifice gothique n'ont été conservés que la base du clocher et les fonts baptismaux du XVIe siècle. Il y a trois cloches réalisées en 1847 par les frères Baraban, fondeurs à Nancy et originaires de Bouxières-aux-Chênes : 177 kg, 190 kg et 219 kg[16].
    • Boiseries de l'église[17],[18] : l'église comporte un ensemble de boiseries remarquables qui ont été inscrites aux monuments historiques en 1992. Il s'agit de lambris de revêtement en panneaux et de stalles datant du début du XVIIIe siècle. Ces boiseries ont été installées dans l'église en 1792 et proviendraient de l'ancien couvent des Carmes de Nancy. Elles ont été restaurées en 1996. Elles garnissent le chœur sur une hauteur de 2,75 m et une longueur d'environ m de chaque côté. Elles sont composées de parties plates et d'une soixantaine de panneaux carrés de 22 cm de côté, en chêne sculpté avec une profusion de motifs : fleurs et plantes (acanthe, rose, lys, œillet, tulipe, anémone, pensée, hélianthe, narcisse…), instruments de musique, éléments patriotiques lorrains, animaux (colombe, serpent de la genèse, lapin, oiseaux, coq, renard, pélican mystique), attributs liturgiques (croix, étole, tiare, mitre, encensoir, crosse, chandelier, ciboire, ostensoir). D’autres éléments sont aussi inscrits aux monuments historiques : console, gradins d'autel, retables. La restauration de l'intérieur de l'église, notamment des boiseries, est menée par l'association Hélianthe depuis 1994.

    Héraldique

    Blason
    D'argent au lion de sinople.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Voir aussi

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Les 19 communes », sur http://www.cc-gc.fr (consulté le ).
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    10. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    11. « assistantes maternelles », sur http://www.meurthe-et-moselle.fr (consulté le ).
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    16. Eblé, Monographie communale d'Agincourt, (lire en ligne).
    17. Ministère de la Culture, « Base de données POP », sur https://www.pop.culture.gouv.fr/ (consulté le ).
    18. Pierre Demenois. Les boiseries de l'église d'Agincourt, 2010, 36 pages
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