Affaire Georges Pouille

L’affaire Georges Pouille est une affaire criminelle française dans laquelle Georges Pouille a étranglé Sarah Syad, 6 ans, le à Voreppe, dans l'Isère. Le , il étrangle Saïda Berch, 10 ans. Cette affaire fait partie de l'affaire des disparus de l'Isère.

Affaire Pouille
Titre Affaire Georges Pouille
Pays France
Ville Voreppe
Date et
Nombre de victimes 2 : Sarah Syad
et Saïda Berch
Jugement
Statut Affaire jugée
Tribunal Cour d'assises
Date du jugement et

Les faits

Habitant de Voreppe, en Isère, George Pouille résidait dans le même quartier que ses petites victimes. À l'âge de quinze ans et demi, le 15 avril 1991, l'individu a enlevé et étranglé la petite Sarah Syad, âgée de six ans. Le corps de la victime a été retrouvé dans un bois, à 200 mètres de son domicile. La victime a aussi subi une tentative de viol. Le 24 novembre 1996, âgé de 21 ans, l'assassin accompagne Saïda Berch, une fillette de 10 ans, à vélo. Le corps de la fillette est retrouvé deux jours plus tard, à-demi immergé dans un canal, étranglée également[1],[2].

L'enquête

En 1991, à côté du cadavre de Sarah Syad, les enquêteurs avaient retrouvé des mouchoirs en papier. 450 relevés d'empreintes digitales avaient été réalisés dans le village, mais, les techniques scientifiques n'étant pas assez avancées à cette époque, le meurtrier n'avait pas été identifié[2],[1].

En 1996, à la suite du meurtre de Saïda Berch, la gendarmerie avait auditionné plus de 500 personnes, dans l'espoir de retrouver un adolescent qui aurait été vu à bicyclette avec la petite fille peu avant sa disparition. Mais, les auditions n'avait pas abouti là encore sur une piste. Finalement, le 28 septembre 1999, l'instruction aboutit à un non-lieu faute d'éléments. Néanmoins en 2008, la procureure générale de Grenoble, Martine Valdès, décide de relancer l'enquête sur six meurtres, dont ceux de Sarah et Saïda, espérant des avancées grâce à l’évolution des techniques d'analyse ADN[2],[1].

Le 25 juillet 2013, plus de 20 ans après les faits, l'identification du rôle de Georges Pouille débute par un contrôle en voiture pour stupéfiants. Les empreintes de George Pouille sont relevées et celles-ci correspondent à celles retrouvées sur le corps des deux fillettes mortes entre 1991 et 1996. Son ADN correspond aussi. Cet homme était déjà connu des services de police pour avoir témoigné, à l'époque, lorsque l'enquête avait commencé. Après avoir été vu sur les lieux du crime, il avait déjà été entendu par la gendarmerie, mais rien n'avait permis de le désigner comme le coupable à l'époque[2],[1].

Procès

Le procès débute mars 2016, il commence mal puisque Georges Pouille se referme sur lui et ne va quasiment pas parler durant le procès. Ce procès a un goût d'inachevé selon les proches de la victime. En effet ils ne peuvent pas savoir les circonstances exactes de la mort de leur enfant[3].

Par contre, le 9 mars 2016, la cour d'assises de l'Isère découvre le contexte familial de Georges Pouille, à travers l'audition de sa mère. Cette dernière lève le voile sur un secret de famille. Elle affirme que « Georges est un enfant qui est né d'un viol. J'ai gardé le secret jusqu'à maintenant, même lui ne le savait pas. Aujourd'hui, je m'en veux un peu parce que je lui ai fait payer les pots cassés ». Le témoignage est difficile à encaisser pour la famille Berch. Certains membres de cette famille quittent la salle au moment de cette révélation, qui fait figure « d'excuses trouvées à son fils », selon l'avocate de la partie civile. Selon la mère de Georges Pouille, son éducation est responsable de sa descente aux enfers car elle ajoute « j'étais beaucoup plus dure avec lui qu'avec ses deux frères ». Toujours selon cette dernière, l'accusé consommait des stupéfiants depuis l'âge de 13 ans comme du cannabis ou de la cocaïne. « Je suis le fils du diable » clame-t-il un jour. « Cette drogue le rendait violent. Lors d'une crise, il a dû être interné en hôpital psychiatrique. J'ai essayé de le mettre à la porte, mais il revenait toujours à la maison », confie cette mère. Au collège, il demande à une élève de lui faire une fellation. Lorsqu'on lui demande ce qu'elle pense de son fils, également accusé du meurtre d'une autre petite fille, Sarah Syad, en 1991, Maria affirme « Je pense qu'il n'est pas normal. Je ne veux toujours pas croire qu'il a tué deux enfants, qu'il a commis cette horreur. » Le président se tourne alors vers Georges Pouille « Vous souhaitez dire quelque chose à votre mère ? » « Rien à dire, je m'en fous », réplique l'accusé en repoussant violemment son micro[3].

L'avocate de la famille Berch a aussi décrit les sentiments de culpabilité que ressentent les frères et sœurs de la victime, « la peur incessante » et le traumatisme des plus jeunes qui ont passé des vacances ou des soirées avec le meurtrier. Elle a enfin parlé de la mère, Akila Berch, qui « n'a plus de vie » et « attend inlassablement le retour de sa fille, derrière sa fenêtre, et pleure en silence en remuant la cuillère dans son café »[4].

Condamnations

Au terme de trois jours d'audience, Georges Pouille a nié avoir tué la victime, reconnaissant seulement lui avoir porté un « petit coup » sur la tête pour un motif futile de prêt de vélo. « Le seul regret que j'ai, c'est de ne pas avoir ramené la petite fille chez elle », a-t-il dit. La cour d'assises de l'Isère l’a condamné au mois de mars à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Saïda Berch[5]. Quelques mois plus tard, il a été condamné par un tribunal pour enfants (étant donné son âge au moment des faits) à 13 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de Sarah Syad[6].

Notes et références

  1. AFP, « La mort de deux fillettes il y a vingt ans élucidée grâce à l'ADN ? », Libération, (lire en ligne)
  2. Jacques Pradel, « Georges Pouille : un "Cold Case" aux assises », RTL, (lire en ligne)
  3. Serge Pueyo, « Jugé pour le meurtre de Saïda, Georges Pouille est "un enfant du viol" », Le Parisien, (lire en ligne)
  4. « Meurtre d'une fillette en Isère : Georges Pouille condamné à trente ans de réclusion », Le Parisien, (lire en ligne)
  5. « 30 ans de prison pour le meurtre d'une fillette », Le Figaro, (lire en ligne)
  6. « 13 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de la petite Sarah », Le Dauphiné libéré, (lire en ligne)

Articles de presse

Documentaires télévisés

  • « Qui a tué Sarah et Saïda ? » (deuxième reportage) dans « Spéciale police scientifique » le dans Crimes sur NRJ 12.

Émission radiophonique

Articles connexes

  • Portail du droit français
  • Portail de la criminologie
  • Portail de l’Isère
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.