Adventisme

L'adventisme est un mouvement chrétien lancé au XIXe siècle dans le contexte du Second grand réveil aux États-Unis. L'expression se réfère à la doctrine de la deuxième venue de Jésus-Christ, aussi appelée « le retour du Christ ».

Le mot « adventisme » ou « adventisme du septième jour » désigne aussi ce qui touche à l'histoire, les croyances, la mission, l'organisation et la sociologie de l'Église adventiste du septième jour, la plus grande dénomination adventiste.

L'histoire et l'identité spirituelle du mouvement adventiste prennent leurs sources différentes dans la réforme luthérienne, le baptisme, le piétisme, le méthodisme et les réveils. Un intérêt pour l'étude des textes prophétiques de la Bible abordant la question de la venue en gloire du Christ est très attesté tout au long de l'histoire protestante. À partir du XVIIIe siècle en Europe, cet intérêt devint plus profond et inspira la prédication revivaliste, ainsi que celle de William Miller. Ellen G. White proposa sa version de l'adventisme dans son livre La tragédie des siècles (1911).

Histoire

À l'origine, l'adventisme regroupe une partie de ceux qui adhérèrent à l'enseignement du prédicateur baptiste William Miller, aussi appelés les millerites. Miller avait annoncé le retour du Christ pour le . Après la "grande déception", le mouvement se trouva désorienté. Un petit groupe d'adventistes adopta alors le sabbat du septième jour, réinterpréta les événements de 1844 et devint finalement l’Église Adventiste du septième jour qui ne fut formellement organisée qu'en 1863[1].

La mission et l'évangélisation mondiale sont des priorités de l’Église Adventiste du septième jour. En conséquence, celle-ci connaît un déploiement mondial exceptionnel dans plus de 200 pays, à tel point que, malgré ses racines nord-américaines, cette dénomination est aujourd'hui à plus de 92 % constituée de membres résidant en dehors des États-Unis. L’Église possède et gère de nombreuses institutions: plus de 6000 écoles (du jardin d'enfants à l'université), 720 hôpitaux et établissements de soins, des maisons d'éditions, des fabriques d'aliments diététiques et des medias (télévision et radio par satellite)[1].

Églises adventistes

ÉgliseFondationIssue à l'origineFondateursMembres
Christadelphe1844John Thomas60 000
Église de Dieu (Oregon, Illinois)1850Millérisme5 690
Conférence évangélique américaine1858MillérismeJoshua Himes, Josiah LitchN'existe plus
Église de Dieu (Septième Jour)1858Gilbert Cranmer300 000
Église des adventistes chrétiens1860MillérismeJonathan Cummings25 000
Église chrétienne de l'Avent primitif1860MillérismeCharles Hudson, George Storrs427
Église adventiste du septième jour1844MillérismeJoseph Bates, James White, Ellen White19 126 447 (31 Déc. 2015)
Union de l'Avènement et de la vie1863MillérismeN'existe plus
Adventistes de l'âge à venir1885MillérismeN'existe plus
Église de Dieu de la foi abrahamique19217 630
Adventistes du septième jour, Mouvement de réforme1925Adventisme du 7e jourJohann Wick35 000
Adventistes davidiens du septième jour1929Adventisme du 7e jourVictor Houteff
Église de Dieu mondiale1933Herbert Armstrong63 000
Frères unis du septième jour1947
Branche des davidiens1955Adventistes davidiensBen et Lois Roden

L'Église Adventiste du septième jour est la principale église adventiste. George Knight soutient que l'émergence des adventistes du septième jour s'explique par la compréhension prophétique qu'ils ont de leur mouvement[réf. nécessaire].

Doctrines

La doctrine prémillénariste du second retour du Christ, visible et universelle (se produisant avant les mille ans d'Apocalypse 20), est le point commun des diverses Églises adventistes. Sinon, leurs théologies diffèrent en ce sens que certaines acceptent, et d'autres pas, certaines doctrines comme l'immortalité conditionnelle, l'annihilationisme, l'historicisme ou le sabbat.

La plus importante de ces dénominations, les Adventistes du septième Jour, est restée, dans sa structuration doctrinale, fidèle aux principes de Miller en matière d'interprétation biblique, comme aussi à son eschatologie de base. Ainsi, ils croyaient au retour du Christ sur les nuées des cieux avant le millénium. Donc ils conservèrent la doctrine centrale du millérisme. À la fin de 1846, les notions du sabbat du septième jour (célébré le samedi) et du ministère en deux phases du Christ dans le sanctuaire céleste furent plus largement acceptés. Une autre doctrine fondamentale sera la compréhension prophétique du message des trois anges d'Apocalypse 14 et leur lien avec le ministère de Christ dans le Saint des Saint du sanctuaire céleste comme étant le début de l'œuvre du jugement devant précéder le retour de Jésus et la fin du monde. La compréhension de la question de l'immortalité conditionnelle sera aussi au centre de l'identité doctrinale de cette Église naissante. George R. Knight, dans son ouvrage phare "En Quête d'identité", résumera l'identité doctrinale initiale des Adventistes du septième Jour comme étant: 1- le retour personnel et visible de Jésus avant le millénium; 2- le ministère en deux phases du Christ dans le sanctuaire céleste; 3- la perpétuité du sabbat du septième jour; 4- le concept que l'immortalité n'est pas inhérente mais qu'elle nous est accordé par le Christ[2].

Pour des raisons éthiques autant que théologiques[3], les adventistes se doivent de pratiquer un style de vie sain, avec un régime alimentaire équilibré (souvent végétarien) et l'abstention de toute drogue, alcool et tabac.

Concernant la Trinité, un aspect intéressant des origines adventistes est leur position antitrinitaire d'origine (ou plutôt non trinitaire). Dans le livre Adventiste À la recherche d'une identité. Développement des doctrines adventistes fondamentales du professeur George R. Knight (ADV Editions, 2004, p. 13,14), on retrouve ce passage intéressant : la plupart des pionniers adventistes aujourd'hui auraient du mal à rejoindre l'église s'ils exprimaient leur consensus sur le vingt-sept points doctrinaux de la dénomination. Pour entrer dans les détails, ils ne pouvaient accepter le point numéro 2 concernant la doctrine de la Trinité. Pour Joseph Bates, la Trinité représentait une doctrine non biblique, tandis que James Springer White l'appelait ce vieux non-sens trinitaire et pour M.E. Cornell c'était le fruit de la grande apostasie, avec d'autres fausses doctrines telles que l'observance du dimanche et l'immortalité de l'âme. De même, la plupart des fondateurs auraient été mal à l'aise avec le point 4, qui soutient que Jésus a une nature éternelle et est aussi vraiment Dieu. Pour J.N. Andrews le Fils de Dieu ... avait Dieu comme son Père et, à un moment indéterminé d'un passé éternel, ses jours ont commencé. Mais les personnages les plus connus de l'adventisme n'auraient même pas souscrit au point 5 relatif à la personnalité du Saint-Esprit. Uriah Smith, par exemple, a non seulement nié la Trinité et l'Éternité du Fils, comme beaucoup de ses frères, mais toujours comme eux, il a décrit le Saint-Esprit comme cette émanation divine et mystérieuse à travers laquelle le Père et le Fils réalisent leur travail formidable et infini. À une autre occasion, il a défini le Saint-Esprit comme une influence divine et non comme une personne comparable au Père et au Fils.[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. « Eglise adventiste du septième jour », sur le site du Conseil Œcuménique des Églises (consulté le )
  2. George R. Knight, En Quête d'identité, Les grandes étapes de l'histoire des croyances adventistes, Dammarie-Lès-Lys, Vie et Santé, , 242 p. (ISBN 978-2-85743-305-7)
  3. "La préparation au service de communion implique examen de conscience, repentance et confession. Le Maître a prescrit le lavement des pieds pour symboliser une purification renouvelée, exprimer une disposition au service mutuel dans une humilité semblable à celle du Christ, et unir nos cœurs dans l’amour. Le service de communion est ouvert à tous les chrétiens." « la doctrine / 22. L'éthique chrétienne », sur Église adventiste du Septième jour de la Guadeloupe (consulté le )

Sources

  • Handbook of Denominations in the United States, 12e édition.
  • George Knight, The Fat Lady and the Kingdom, Boise, Pacific Press, 1993.
  • Portail du protestantisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.