Adolphe Steinheil

Édouard Charles Adolphe Steinheil né à Paris le et mort dans la même ville le est un peintre français.

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Il doit sa notoriété à la vie aventurière de son épouse Marguerite Steinheil, et au meurtre dont il fut victime dans des conditions mystérieuses, l'affaire Steinheil.

Biographie

Son père est le peintre verrier Auguste Steinheil[1], restaurateur des vitraux de la cathédrale de Strasbourg et de la Sainte-Chapelle, et son oncle le peintre Ernest Meissonier.

Artiste sans grand succès, il gagne sa vie en réalisant des miniatures à la manière de Meissonier, ainsi qu’en exécutant des fresques et en restaurant des vitraux dans les églises, à l’exemple de son père.

Le , il épouse Marguerite Japy, née en 1869. Elle est quelque temps son modèle, mais elle aspire à une existence plus intense, et ouvre dans leur villa du 6 bis, impasse Ronsin, proche de Montparnasse, un salon bientôt fréquenté par le Tout-Paris. Conjuguant ambition et tempérament, elle passe tour à tour dans les bras de différents amants influents et généreux. Marguerite, toujours soucieuse de la carrière de son époux, lui obtient en effet des commandes de tableaux de ses protecteurs, ce qui permet d'autant plus facilement à Adolphe d'accepter ses infortunes conjugales.

Sa liaison avec le président de la République, Félix Faure, vaut à son compréhensif époux une commande officielle pour un tableau monumental représentant La Remise des décorations par le président de la République aux survivants de la catastrophe de la Redoute Ruinée (8 août 1897), qui est exposé au Salon de 1898[2], ainsi que la croix de la Légion d’honneur la même année.

Assassinat

La villa, théâtre du double meurtre de l'affaire Steinheil, 6 bis, impasse Ronsin à Paris, photographiée en 1909.

Le , Adolphe Steinheil meurt étranglé lors du cambriolage de son domicile parisien, qui coûte également la vie à sa belle-mère[3]. Les circonstances de ce que les gazettes appellent le « crime de l’impasse Ronsin » sont aussi troublantes que l’attitude de sa femme qui est retrouvée ligotée dans sa chambre.

Un temps soupçonnée d'avoir commandité le meurtre de son époux et de sa mère pour pouvoir se remarier par la suite, Marguerite Steinheil est traduite devant les assises en avant d'être acquittée faute de preuves, sans que les faits soient jamais élucidés. Le couple eut une fille, Marthe Adèle Jenny (1891-1931)[4], qui épousa en premières noces, le 25 juillet 1911, l’artiste peintre Raphaël Séraphin del Perugia (1887-1915)[5].

Œuvres

  • Paris, musée d'Orsay : L'Atelier d'Albert Dürer, huile sur bois, 20 × 17 cm[6].
  • Localisation inconnue : La Remise des décorations par le président de la République aux survivants de de la catastrophe la Redoute Ruinée (8 août 1897), Salon de 1898, huile sur toile[2].

Notes et références

  1. Strasbourg, 1814 - Paris, 1885.
  2. Le Salon de 1898, Goupil & Cie, (lire en ligne), p. 27.
  3. « Le Plan du théâtre du crime », Le Petit Parisien, Paris, , p. 3 (ISSN 0999-2707, lire en ligne sur Gallica).
  4. Sylvie Lausberg (chap. XX indiquant la mort de Marthe Steinheil durant l'été 1931), Madame S. : roman historique, Paris, Slatkine, (ISBN 978-2-88944-087-0, lire en ligne), p. 287.
  5. « Marthe Steinheil - « pierfit » - Geneanet », sur gw.geneanet.org (consulté le ).
  6. « L'Atelier d'Albert Dürer », notice sur musee-orsay.fr.

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