Acheta domestica

Grillon domestique / grillon comestible

Le grillon domestique ou grillon comestible (Acheta domestica) est une espèce d'orthoptères appartenant à la famille des Gryllidae, utilisée dans l'alimentation humaine et animale. On le rencontre dans toute l'Europe occidentale où il ne peut durablement se maintenir que dans les habitations ou dans des stations du métro[1]. Consommé par l'homme dans de nombreuses régions du monde, il est particulièrement riche en protéines, en vitamine B12 et pauvre en lipides. En Occident, il est notamment utilisé sous forme de farine de grillon tandis qu'en Asie il est couramment consommé entier. En dehors des grands élevages industriels, il s'élève également très facilement à petite échelle, dans de petites structures familiales ou individuelles.

Description

Le grillon comestible est un animal de taille modeste (de 16 à 20 mm) et de couleur marron clair tirant sur le brun sur le dessus. Les femelles se distinguent des mâles par la présence d'un oviscapte, tube long et fin à l'arrière de l'abdomen qui sert à déposer les œufs dans le sol.

Comportement

Originaire semble-t-il d’Afghanistan, le grillon dit domestique arrive en Europe au Moyen Âge, probablement apporté par le commerce des épices. Recherchant la chaleur, son refuge privilégié dans les régions les plus septentrionales est initialement les fours à bois des boulangers puis avec leur disparition, les maisons et les voies ferrées du métro, notamment celles du métro parisien[2].

Le grillon domestique vit principalement le jour, durant lequel il profite de la chaleur. Il peut tout de même être actif en début et fin de nuit, surtout quand les températures sont élevées.
Il creuse des galeries dans la terre où il se réfugie en cas de danger.

Cette espèce – comme la plupart des grillons – se nourrit principalement d'herbes mais est opportuniste et peut consommer à peu près tous les aliments. Les combats entre mâles sont fréquents.

Reproduction

La reproduction se déroule dès le printemps, et se poursuit durant tout l'été, les femelles étant en mesure de pondre de nombreuses fois.

Les mâles attirent les femelles en stridulant, un son produit par le frottement de leurs ailes (élytres). Elles pondent de nombreux œufs dans la terre humide.

Les petits sont identiques aux adultes, et mesurent moins d'un millimètre. Ils grandissent rapidement pour atteindre leur taille adulte au bout d'environ deux semaines. Cette croissance passe par des mues successives, lors desquelles l'animal sort de son ancienne carapace chitineuse. Il est alors mou et très vulnérable durant le temps que met la chitine pour durcir.
Ces grillons peuvent vivre plus d'un mois.

Élevage et consommation

En Asie, cette espèce de grillon gagne fortement en popularité, son goût étant très apprécié des consommateurs, il remplace de plus en plus les espèces locales de grillons[3].

En plus de son utilisation dans l'alimentation humaine, cette espèce est fréquemment élevée commercialement ou par des particuliers pour servir de base à l'alimentation de nombreux insectivores, les reptiles en particulier.

Disparition

Le grillon traditionnellement présent dans le métro parisien a tendance à y disparaître[réf. nécessaire]. Selon une association constituée en 1992, la Ligue de protection des grillons du métro parisien (LPGMP), cette disparition est provoquée par le remplacement du ballast par des poutres en béton, mais aussi par les grèves des conducteurs qui feraient chuter la température[4]. Aux côtés d'une amicale parlementaire pour le soutien aux grillons du métro, la LPGMP dénonce aussi la loi Évin, interdisant de fumer dans le métro, qui aurait privé le grillon d'une « importante source de nourriture, le mégot de cigarette »[réf. nécessaire]. Mais selon des entomologistes, il est peu probable que les grillons se nourrissent de bouts d'acétate de cellulose (un plastique industriel) imprégnés de nicotine (un violent poison pour les insectes). Certains commentateurs ont d'ailleurs fait remarquer que la protection du grillon pouvait n'être qu'un prétexte pour s'opposer aux grèves des cheminots et pour réclamer la fin de l'interdiction de fumer dans les lieux publics[5]. Ce que reconnaissent d'ailleurs volontiers certains des fondateurs de l'amicale parlementaire[6].

Notes et références

  1. Gilbert et Julien Cousteaux, « Les grillons », Insectes, no 129, , p. 29 (lire en ligne)
  2. Gilbert et Julien Cousteaux, op. cité, p. 28
  3. Here's Why You Should Start Eating (More) Bugs https://www.huffingtonpost.com/2014/02/10/eating-bugs-food_n_4726371.html?slideshow=true#gallery/310345/0 « https://web.archive.org/web/20180210232500/https://www.huffingtonpost.com/2014/02/10/eating-bugs-food_n_4726371.html?slideshow=true »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?),
  4. « Pourquoi n’entend-on presque plus de grillons dans le métro parisien ? », sur labelleecole.fr,
  5. David Dufresne, « De la sifflette », Libération, (lire en ligne)
  6. Marie-Thérèse Guichard, « Croisade pour les grillons », Le Point, (lire en ligne)

Annexes

Liens externes

  • Portail de l’entomologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.