Académie des sciences de Russie

L'Académie des sciences de Russie (ASR; en russe : Российская академия наук, РАН, littéralement Académie russienne[1] des sciences) est une organisation qui regroupe des instituts scientifiques et savants situés dans toute la Fédération de Russie. Être élu membre de cette académie est un honneur. Au temps de l'Union soviétique, elle était connue sous le nom d'Académie des sciences d'URSS. Le président actuel de l'ASR est le physicien Alexandre Sergueïev (en) depuis le [2].

Pour les articles homonymes, voir Académie des sciences.

L'Académie russe des sciences, à Moscou.

L’adhésion

Il y a deux niveaux d'adhésion à l'académie des sciences : membre à part entière ou académicien, le plus haut niveau, et membre correspondant. Ces membres doivent être citoyens de la Fédération de Russie au moment de leur élection (certains membres non-Russes élus durant l'ère soviétique y sont toujours). En , il y avait 844 académiciens et 1079 correspondants. Les dernières élections ont eu lieu en .

Il existe de plus la catégorie des membres étrangers (456 membres).

Histoire

L'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg

Bâtiment de l'Académie impériale des sciences, aujourd'hui filiale pétersbourgeoise de l'Académie des sciences de Russie.

L'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg a été fondée à Saint-Pétersbourg par Pierre le grand et instaurée par un décret du sénat russe le ( dans le calendrier julien)[3], sous le nom d'Académie des sciences et des arts. Son premier président est Laurentius Blümentrost (1692-1755). Parmi les savants invités à venir y travailler, il y avait notamment les mathématiciens Leonhard Euler, Christian Goldbach, Nicolas et Daniel Bernoulli, les embryologistes Kaspar Friedrich Wolff et Karl Ernst von Baer, l'astronome et géographe Joseph-Nicholas Delisle, le physicien Georg Wolfgang Krafft et l'historien Gerhard Friedrich Müller. Mikhaïl Lomonossov y fut étudiant, puis professeur.

Sous la direction de la princesse Catherine Dachkov (1783-1796), une autre institution académique, l'académie impériale de Russie, s'est employée à compiler le dictionnaire académique de la langue russe. Ce rôle est dévolu aujourd'hui à l'institut de langue russe Vinogradov qui dépend de l'académie.

Des scientifiques de l'académie étaient également à la tête, ou parmi les participants actifs, d'expéditions destinées à explorer des territoires reculés du pays, dont la seconde expédition du Kamtchatka de Vitus Béring (1733-1743) ou l'expédition de Sibérie de Peter Simon Pallas.

Elle publie en français le Bulletin de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg.

Académie des sciences d'URSS

En 1925, le gouvernement soviétique reconnaît l'Académie des sciences de Russie en tant que « plus haute institution scientifique de l'Union » et la rebaptise Académie des sciences d'URSS. Elle s'installe à Moscou en 1934 après l'Affaire de l'Académie qui provoqua l'arrestation de centaines de savants pendant les années de la répression stalinienne. L'Académie des sciences de Léningrad, maison-mère, ne devient plus qu'une filiale de celle de Moscou.

L'Académie des sciences d'URSS a contribué à l'établissement d'académies des sciences nationales dans chacune des républiques soviétiques (à l'exception de la Russie), en y déléguant dans de nombreux cas des scientifiques de premier ordre pour y vivre et y travailler.

Académie des sciences de Russie

À la chute de l'URSS, l'Académie des sciences de Russie fut restaurée par un décret du président de la fédération de Russie du , et elle hérita de toutes les infrastructures de l'Académie des sciences d'URSS situées sur le territoire russe.

La Bibliothèque de l'Académie des sciences de Russie se trouve à Saint-Pétersbourg.

Instituts de recherche

L’Académie des sciences de Russie regroupe un grand nombre d'instituts de recherche et d'enseignement parmi lesquels :

L'Institut de physique et technologie de Moscou ne fait pas partie de l'Académie des sciences de Russie (il dépend du département de l'éducation de la Fédération de Russie), mais le système d'enseignement ("Phystech System") utilise de nombreux instituts de l'académie (ainsi que d'autres institutions) comme centres d'enseignement.

Les instituts membres de l'académie sont reliés par un réseau des sciences de l'espace russe. Celui-ci relie aujourd'hui plus de 3 000 membres, dont 57 des plus grands instituts de recherche.

Lauréats du prix Nobel

Les membres russes suivants de l'Académie des sciences furent lauréats du prix Nobel :

Sociétés savantes

Plusieurs sociétés savantes dépendent de l'Académie, comme la Société botanique de Russie et l'Institut de recherches apicoles.

Publications

Depuis 1922, l'Académie publie des articles de recherches dans la série Doklady Akademii Nauk, divisée en sept sections spécialisées depuis 1992 (biochimie et biophysique, chimie, sciences de la terre, sciences biologiques, physique, mathématiques et chimie physique)[4].

Anecdote

L'Académie des sciences de Russie est à l'origine du célèbre jeu vidéo Tetris, conçu par l'un de ses salariés Alexey Pajitnov en 1985.

Les droits d'auteurs du jeu appartenaient de facto à l'institut qui en négociait les royalties en Occident.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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