Abyss (film)

Abyss (The Abyss) est un film de science-fiction américain écrit et réalisé par James Cameron, sorti en 1989, mettant en vedette notamment Ed Harris, Mary Elizabeth Mastrantonio et Michael Biehn.

Pour les articles homonymes, voir Abyss et Abysses.

Abyss
Titre québécois L'Abysse
Titre original The Abyss
Réalisation James Cameron
Scénario James Cameron
Acteurs principaux
Sociétés de production 20th Century Fox
Lightstorm Entertainment
Pacific Western
Steve Johnson's XFX Inc. (effets spéciaux)
Pays d’origine États-Unis
Genre Science-fiction
Durée 139 minutes (cinéma)
163 minutes (version longue)
171 minutes (director's cut)
Sortie 1989


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Quand un sous-marin américain coule dans l'Atlantique, une équipe de recherche et de récupération des États-Unis (les SEAL) travaille avec l'équipage d'une plate-forme pétrolière, faisant la course contre les navires soviétiques, pour retrouver le navire. Au fond de l'océan, ils rencontrent une nouvelle et mystérieuse espèce.

Le film est un huis clos assez oppressant dû à l'isolement physique de l'équipage (se trouvant à plusieurs centaines de mètres de fond), à l'impossibilité pour quiconque de s'échapper (sans possibilité de remonter car il y a un délai de trois semaines de décompression pour remonter, ainsi qu'une tempête à la surface), à la présence des militaires à bord dont un est atteint de folie, et à l'apparition de phénomènes inexplicables et inquiétants au fond de l'eau.

Le film a été un échec commercial à sa sortie en Amérique, malgré de bonnes critiques. Le tournage a été éprouvant pour les acteurs. Les effets visuels, innovants à l'époque, présentent pour une des premières fois des effets spéciaux sur des liquides ; le film a d'ailleurs remporté l'Oscar des meilleurs effets visuels lors de la cérémonie des Oscars 1989 et a récolté trois autres nominations.

Résumé

L’USS Montana, un sous-marin nucléaire lanceur d'engins de l'US Navy, coule après une collision fortuite avec un objet immergé non identifié. Il repose par 274 mètres de profondeur, non loin du bord de la fosse des Caïmans (7 686 mètres de profondeur).

Alors que des navires de l'Union soviétique convergent vers la zone, la marine américaine décide de prendre les soviétiques de vitesse pour tenter de sauver en premier l'équipage du Montana, tandis qu'un ouragan est en train de se former en surface. L'US Navy imagine une opération de sauvetage en introduisant une équipe de commandos SEAL à l'intérieur de Deepcore, une plate-forme de forage sous-marine expérimentale, réquisitionnée pour l'occasion. La plate-forme, qui se trouve près de la zone du naufrage, repose à 518 mètres au-dessous du niveau de la mer.

Lors de l'opération, le docteur Lindsey Brigman, conceptrice de la plate-forme, insiste pour accompagner l'équipe SEAL sur Deepcore même si son ex-mari, Virgil « Bud » Brigman, s'y trouve aussi en tant que contremaître. L'équipe SEAL, avec à sa tête le lieutenant de vaisseau Hiram Coffey, embarque avec Lindsey à bord d'un bathyscaphe qui les entraîne dans les profondeurs sous-marines vers la plate-forme. Cependant, lors de la descente, Coffey commence à éprouver un syndrome nerveux des hautes pressions (SNHP), mais cache son état aux autres membres de l'équipe.

Arrivés à la station Deep Core, une mission de sauvetage est rapidement mise en place pour se rendre sur l'épave du Montana ; composée de l'équipe des SEALs, elle est secondée par les ouvriers de la plate-forme dirigés par Bud. Mais, malgré les recherches sur place, les hommes de Brigman ne trouvent aucun survivant. De leur côté, les militaires récupèrent les codes d'activation des missiles nucléaires du sous-marin.

Alors qu'ils explorent l'épave, l'un des hommes de Bud est témoin d'un phénomène lumineux inconnu. Pris de panique, il dérègle par accident (lors d'un choc) le mélange d'oxygène de sa bouteille de plongée et entre en convulsion. Lindsey, qui suit la mission à bord d'un sous-marin de poche resté aux alentours du Montana, assiste également au phénomène lumineux, qui s'attarde quelques secondes auprès d'elle puis s'éloigne à une vitesse incroyable vers la fosse des Caïmans. Revenus à la plateforme avec l'équipe, Lindsey fait part de ce qu'elle a vu. Les militaires évoquent la possibilité d'un engin militaire russe. Coffey décide alors de retourner secrètement au sous-marin avec son équipe, pour ramener une ogive appartenant aux missiles Trident du Montana, puis de l'armer.

En surface, un cyclone se déchaine sur la zone et provoque la chute d'une grue du Benthic Explorer, le navire qui relie la station Deepcore à la surface. En coulant, la grue s'écrase sur la station, endommageant sa structure. L'eau s'infiltre alors, menaçant de noyer la station, mais Bud et ses hommes parviennent de justesse à juguler l'inondation. À la suite de l'incident, les communications sont coupées avec la surface, l'équipe de forage se retrouvant isolée. Coffey devient alors de fait le responsable militaire le plus gradé, mais cette tension soudaine fait aggraver son SNHP, le rendant instable et paranoïaque.

Alors que le renouvellement en oxygène avec la surface est rompu, Lindsey, tandis qu'elle va récupérer des citernes de réserve à l'extérieur de la station, croise à nouveau le phénomène lumineux. Lorsqu'elle en fait part aux autres, ceux-ci sont sceptiques. Afin d'obtenir des preuves, elle équipe un robot sous-marin d'une caméra vidéo, dans l'espoir de filmer le phénomène, mais ne l'envoie pas immédiatement. C'est alors que le phénomène inconnu se manifeste de nouveau, prenant cette fois-ci la forme d'une longue « colonne d'eau vivante » qui explore Deepcore, traversant la station jusqu'à arriver dans la zone où se trouve l’équipage et les militaires. Coffey, en proie à la panique à la vue de la colonne, ferme une porte étanche sur son trajet, la coupant net, celle-ci chutant en une masse d'eau au sol. Du fait de ce nouvel incident, et sous l'influence de son syndrome maintenant devenu trop voyant, Coffey craque et met les civils aux arrêts, croyant à tort à une menace. Il décide ensuite d'attacher au robot sous-marin l'ogive nucléaire récupérée dans le Montana, et d'envoyer le tout au fond de la fosse afin de détruire ce qui s'y trouve.

Emprisonnés par Coffey dans une cabine, Bud et ses hommes sont ensuite libérés par l'ouvrier victime de l'accident de plongée dans l'épave du Montana, qui est sorti du coma à l'insu de tous. Rattrapant Coffey parti en sous-marin, Bud et Lyndsey engagent un combat avec lui par le biais de leur engin. Après une lutte acharnée, le véhicule de Coffey va s'échouer dans la fosse et est détruit par la haute pression, mais le robot détenant l'ogive qu'il retenait s'échappe et file vers les abysses, avec sa charge nucléaire scotchée dessus. Dans le même temps, le sous-marin de Bud et Lindsey, endommagé par le combat, prend l'eau. N'ayant plus qu'un seul masque de plongée opérationnel, Lindsey choisit de se laisser noyer volontairement pour tomber en hypothermie, comptant sur Bud (meilleur nageur qu'elle) pour la ramener à temps à la station et la réanimer, ce que fait Bud. Après un massage cardiaque intense effectué par Bud et son équipe, Lyndsey est sauvée.

Bud se dévoue ensuite pour se rendre au fond de la fosse des Caïmans, afin de retrouver l'ogive et la désamorcer. Pour ce faire, il utilise un scaphandre expérimental amené par l’équipe SEAL pour la plongée en grande profondeur, alimenté en oxygène par ventilation liquidienne. S'enfonçant dans les profondeurs de la fosse marine, Bud réussit à atteindre l'ogive et à la désamorcer ; mais sa quantité d'oxygène restante est insuffisante pour qu'il espère remonter vivant à temps. C'est alors qu'une créature lumineuse  dont la bioluminescence rappelle celle des béroés  vient jusqu'à lui et le conduit dans un étrange vaisseau sous-marin qui se trouve au fond de la fosse.

Pendant ce temps, en surface, de gigantesques vagues menaçantes, hautes de plusieurs centaines de mètres, se forment aux abords des côtes du monde entier, mais disparaissent subitement sans faire de dégâts. Il s'avère que ces vagues sont dirigées par les créatures extra-terrestres qui ont sauvé Bud, et sont comme un message pour prévenir l'humanité sur sa propre destruction et « l'éduquer » sur la voie de la sagesse.

Peu après, le vaisseau sous-marin extra-terrestre remonte vers la surface, ramenant avec lui Bud ainsi que la station Deepcore tout entière. Pendant la manœuvre, l'équipage et les SEAL restants sont surpris de constater que cette remontée rapide des profondeurs océanes ne leur occasionne pas un accident de décompression qui devrait leur être fatal, au vu de la profondeur où ils se trouvaient précédemment. Finalement, Bud, sortant du vaisseau extra-terrestre se porte à la rencontre de Lindsey qui court vers lui, se précipitant l'un vers l'autre pour s'embrasser.

Fiche technique

Distribution

Source et légende : version française (VF) sur Voxofilm[3]

Production

Tournage

Pour le tournage du film, le réalisateur James Cameron a rempli une cuve d'une centrale nucléaire en construction de milliers de litres d'eau chlorée, ce qui occasionna bien des désagréments aux acteurs (Ed Harris dut porter des lentilles de contact durant toutes les parties du film se déroulant dans l'eau).

Le tournage fut d'ailleurs difficile, tant pour les comédiens que pour l'équipe technique, qui rebaptisèrent rapidement le film en « The Abuse » (l'Abus), le faisant même imprimer sur les tee-shirts portés par la production[4].

Effets spéciaux

Les effets visuels du film, innovants à l'époque, présentent pour une des premières fois des effets spéciaux sur des liquides.

Deux des trois modules de sous-marin de poche utilisés pour le film existent réellement et sont fonctionnels.

Par ailleurs, le fluide respiratoire employé dans le film pour plonger en grande profondeur existe réellement. De même, la scène où un rat est emprisonné dans une cage et respire du liquide n'est pas truquée. Cela a attiré les foudres des associations de protection d'animaux ; cette scène a même été supprimée de la version sortie au Royaume-Uni[5].

Après l'immense succès du film Terminator 2 (1991) réalisé également par James Cameron, un accord entre Lightstorm Entertainment (la société de Cameron) et la Fox fut conclu. Dans cette somme, 500 000 dollars furent attribués pour achever les effets spéciaux d’Abyss, qui furent inclus en 1993 dans une version director's cut de 163 min[6].

Version longue

Cette version longue approfondit les personnages secondaires et les relations entre Ed Harris et Mary Elizabeth Mastrantonio et réintroduit surtout la séquence du tsunami dont l'absence rendit la version cinéma peu claire pour le public[6].

Dans la version longue, les créatures sont appelées « non-terrestres » (non-terrestrial intelligence ou NTIs). Ce pourrait être alors des créatures intraterrestres des abysses océaniques : une espèce peut-être antérieure à l'humanité terrestre, intelligente et possédant la maîtrise complète de l'eau, des climats et des tsunamis.

Le film laisse volontairement ouverte la question de leur origine.

Bande originale

The Abyss:
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de Alan Silvestri
Sortie 1989
Durée 47:07
Genre Classique
Producteur Alan Silvestri
Label Varèse Sarabande

Liste des pistes :

No Titre Durée
1. Main Title 1:30
2. Search the Montana 1:56
3. The Crane 2:01
4. The Manta Ship 6:23
5. The Pseudopod 5:37
6. The Fight 1:47
7. Sub Battle 3:19
8. Lindsey Drowns 4:45
9. Resurrection 1:58
10. Bud's Big 6:10
11. Bud on the Ledge 3:14
12. Back on the Air 1:41
13. Finale 6:46
47:07

Accueil

Critique

Sur le site agrégateur de critiques Rotten Tomatoes, Abyss obtient un score de 89 % d'avis positifs, sur la base de 46 critiques collectées et une note moyenne de 7,23/10 ; le consensus du site indique : « Les effets spéciaux absolument magnifiques éclipsent souvent le fait que Abyss est également un thriller claustrophobe totalement captivant, avec une équipe de personnages intéressante »[7].

Sur Metacritic, le film obtient une note moyenne pondérée de 62 sur 100, sur la base de 14 critiques collectées ; le consensus du site indique : « Avis généralement favorables »[8].

Les critiques figurant sur ce deux sites concernent à la fois la sortie en salles et l'édition spéciale.

Box-office

Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
États-Unis 54 461 047 $
(toutes exploitations)[9]
France 1 990 271 entrées[10]
Monde 90 000 098 $[9]

À sa sortie initiale en [9], Abyss rencontre un échec commercial avec seulement 54 222 310 $ de recettes engrangées sur le territoire américain, pour un budget de production de 69,5 millions de dollars. Lors de sa ressortie en dans la version « Special Edition », il engrange 238 737 $ supplémentaires, portant le total de l'exploitation dans ce pays à 54 461 047 $[9].

Les recettes internationales atteignent les 35 000 000 $, permettant au film de totaliser 90 000 098 $ de recettes mondiales[9].

Distinctions

Récompense

Nominations

Novélisation

Orson Scott Card, un auteur de science-fiction, a écrit une novélisation du film. Le roman, également appelé Abyss, raconte les événements du film tout en extrapolant sur le passé et les pensées des personnages humains, et sur les intentions des créatures abyssales, ici décrites comme des extraterrestres.

Notes et références

Notes
  1. La 20th Century Fox a estimé le budget officiel d'Abyss (1989) à 43 millions de dollars. Cependant, d'autres estimations placent le coût réel entre 45 et 47 millions de dollars, tandis que le site The Numbers a estimé qu'il coûtait 70 millions de dollars (sources : The Numbers).
Références
  1. (en) « THE ABYSS (1989) », sur AFI Catalog (consulté le ) : « Various contemporary sources provided conflicting information about the budget, including a 6 Aug 1989 LAT article that claimed the film was originally budgeted at $33 million but climbed to $43 million, and a 16 Jul 1989 LAT “Outtakes” column that estimated the production costs at $47 million, with an additional $15 million for prints and advertising. »
  2. www.filmratings.com
  3. « Fiche de doublage VF du film » sur Voxofilm, consulté le
  4. http://www.allocine.fr/article/dossiers/cinema/dossier-18592599/?page=10
  5. « Les secrets de tournage du film Abyss » [vidéo], sur Allociné (consulté le ).
  6. « Silence, on coupe ! », sur Allociné (consulté le ).
  7. (en) « The Abyss (1989) », Rotten Tomatoes.com (consulté le ).
  8. (en) « The Abyss Reviews » [archive du ], sur Metacritic.com (consulté le ).
  9. http://www.boxofficemojo.com/movies/?id=abyss.htm
  10. « The Abyss (1989) - JPBox-Office », sur jpbox-office.com (consulté le ).

Liens externes

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