Abraham Serfaty

Abraham Serfaty né le à Casablanca et mort le à Marrakech, est un indépendantiste et militant politique marocain. Opposant au régime du roi Hassan II, il passe plus de 17 ans en prison et témoigne de ce qu'il y a vécu. Il a été parfois surnommé « le Mandela marocain »[1].

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Biographie

Issu d'une famille juive tangéroise, militant communiste marocain dès 1944 et lors de son séjour en métropole dans les rangs du Parti communiste français (PCF) de 1945 à 1949, il s'engage ardemment pour l'indépendance de son pays, ce qui lui vaut d'être emprisonné en 1950, et placé en résidence surveillée en 1956.

Ingénieur des mines de formation[2], il participe ensuite à la mise en place des institutions de l'État marocain, à des postes plus techniques que politiques, dont celle de l'enseignement à l'École Mohammadia d'ingénieurs[3]. En 1970, il rompt avec un Parti communiste marocain (actuel PPS Parti du progrès et du socialisme) qu'il considère comme trop sclérosé et contribue à la fondation de l'organisation d'extrême gauche Ila Al Amame (En avant, actuellement La Voie démocratique, An-nahj Ad-dimoukrati). Arrêté et torturé par le régime de Hassan II en 1972, Abderrahim Berrada a pris sa défense. Serfaty entre ensuite dans la clandestinité. Arrêté de nouveau en 1974, il restera emprisonné dix-sept ans, jusqu'en septembre 1991. Il est alors privé de sa nationalité marocaine à cause de sa position à l'égard de la « Marocanité » du Sahara Marocain et son soutien au séparatistes sahraoui lui vaut d'être expulsé du territoire marocain. En , il est autorisé par le nouveau roi Mohammed VI à rentrer au pays, et sa nationalité marocaine est reconnue officiellement.

Abraham Serfaty, comme d'autres juifs séfarades, par exemple Ilan Halevi ou Henri Curiel, se veut antisioniste. Dans Écrits de prison sur la Palestine, il écrit « Le sionisme est avant tout une idéologie raciste. Elle est l'envers juif de l'hitlérisme [...] Elle proclame l'État d'Israël "État juif avant tout", tout comme Hitler proclamait une Allemagne aryenne. »[4]

Il meurt le , à l'âge de 84 ans dans une clinique de Marrakech[5].

Bibliographie

  • (avec Mikhaël Elbaz) L'Insoumis, Juifs, Marocains et rebelles, Desclée de Brouwer, 2001, (ISBN 978-2-220-04724-9)
  • Le Maroc du noir au gris, Syllepse, 1998, (ISBN 978-2-907993-89-0)
  • La Mémoire de l'autre, Stock, 1993, (ISBN 978-9954-419-00-7)
  • Dans les Prisons du Roi - Écrits de Kénitra sur le Maroc, Éditions Messidor, Paris, 1992, (ISBN 978-2-209-06640-7)
  • Écrits de prison sur la Palestine, Éditions Arcantère, 1992, (ISBN 978-2-86829-059-5). Éditions Rahma, Alger,1992.
  • Lutte anti-sioniste et Révolution Arabe (Essai sur le judaïsme marocain et le sionisme), Éditions Quatre-Vents, 1977, ISBN

Notes et références

  1. Marianne, 19 novembre 2010
  2. École des mines de Paris, promotion 1945.
  3. Abraham Serfaty sur Bibliomonde
  4. Abraham Serfaty, Écrits de prison sur la Palestine, éd. Arcantère, 1992, p. 35
  5. Mort d'Abraham Serfaty, l'un des plus célèbres opposants marocains à Hassan II AFP, 18 novembre 2010

Sources

  • Lotfi Chawqui, Abraham Serfati. Itinéraires politiques d'un militant révolutionnaire, La courte échelle-Édition Transit, 2001
  • Abraham Serfaty, sur Bibliomonde

Liens externes

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