Abdallah d'Asbonne

Abdalla Dasbune, nom plus tard francisé en Abdallah d'Asbonne[1], né le à Bethléem (Syrie ottomane) et mort le à Melun (Seine-et-Marne), est un mamelouk qui a servi à la Garde impériale de Napoléon Ier. En 1834, il est nommé consul de France à Mascara auprès de l'émir Abd el-Kader et reste en poste jusqu'en 1837.

Abdallah d'Asbonne
Abdalla Dasbune

Gravure de F. Barrias parue pour illustrer sa nécrologie.

Naissance
Bethléem, Syrie ottomane
Décès  83 ans)
Melun, Seine-et-Marne
Origine Syrien
Allégeance Empire ottoman
 République française
Empire français
 Royaume de France
 Empire français (Cent-Jours)
 Royaume de France
 Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade Chef d'escadron
Années de service 1798 – 1832
Conflits Campagne d'Égypte
Guerres napoléoniennes
Conquête de l'Algérie par la France
Faits d'armes Bataille d'Héliopolis
Bataille d'Austerlitz
Bataille de Golymin
Bataille de Dresde
Bataille de Hanau
Distinctions Chevalier de l'ordre de Saint-Louis
Officier de la Légion d'honneur
Autres fonctions Gouverneur de la place d'Arzew
Consul de France à Mascara

Biographie

Origine

Abdalla Dasbune est né à Bethléem le dans une famille catholique, et est baptisé en l'église Sainte-Catherine le [2]. Il est le fils de Michel Dasbune, « homme de lettres et propriétaire à Bethléem » et d'Eloy Hanouche. Bien que sur tous les premiers documents officiels le concernant son nom soit toujours orthographié Dasbune, on considère généralement qu'il appartient à la famille Hazboun. Son prénom est toujours orthographié Abdalla, son nom de famille évoluant de Dasbune en Dasbonne puis d'Asbonne.

Campagne d'Égypte

Abdalla a sans doute appris le français, et se trouve en Égypte à l'arrivée de Napoléon Bonaparte. Il s'engage dans l'armée française à 21 ans le 15 thermidor an VI () comme guide-interprète à l’état-major général de l'armée d'Orient. Il participe aux combats de la campagne d'Égypte et de Syrie. À la bataille d'Héliopolis, il est gravement blessé et a son premier cheval tué sous lui. Incorporé en 1800 dans les janissaires syriens, il arrive en France en novembre 1801 avec les troupes françaises retirées d'Orient, et entre dans le nouveau corps des mamelouks de la Garde consulaire, caserné à Melun.

Au corps des mamelouks

Le 25 germinal an X () il est promu sous-lieutenant, et membre de la Légion d'honneur dans les toutes premières promotions, le 25 prairial an XII (). Il est de toutes les batailles. Le , il se distingue à la bataille d'Austerlitz en chargeant sur le plateau de Pratzen parmi les 48 mamelouks de la Garde impériale : son cheval tué, il en prend un autre pour repartir à l'assaut des Russes. Le 27 frimaire an XIV, il est promu lieutenant en premier. Il a encore un cheval tué sous lui à la bataille d'Eylau, et un bras cassé. Le , il est blessé de 7 coups de sabre à Golymin et a encore un cheval tué sous lui.

En 1812, il est de la campagne de Russie, en 1813 de la campagne de Saxe où le 27 août, à Dresde, il est blessé à nouveau par un boulet qui tua son cheval. Un mois plus tard, le , à Altenbourg, il est blessé d'un coup de lance en sauvant la vie de son chef, le colonel Kirmann. Encore un mois plus tard, le , il reçoit un autre coup de lance à Weimar, puis est blessé par balle le à la bataille de Hanau, où il a encore un cheval tué sous lui. Le il a un cheval tué sous lui à Brienne.

Cent Jours et Restauration

En 1814, quand l'escadron des mamelouks est dissous et ses éléments arabes mis pour la plupart à la demi-solde à Marseille, Abdalla d'Asbonne est incorporé avec son grade de chef d'escadron au Corps royal des chevau-légers lanciers de France, un régiment constitué en grande partie de Hollandais. Il fait partie de l'armée royale qui tente d'interdire à l'Empereur l'accès à Paris : le , deux jours avant la fuite de Louis XVIII, il est fait chevalier de l'Ordre de Saint-Louis.

Pendant la période des Cent-Jours, son régiment sert à la bataille de Waterloo. Abdallah y était-il? Ses états de service établis sous la Restauration ne mentionnent pas cette campagne, mais sa nécrologie sous Napoléon III dit qu'il a combattu à Waterloo. Sous la Restauration, il réside à Melun comme chef d'escadron en demi-solde, dans la ville où il était cantonné au temps des mamelouks de la Garde impériale. Il tente sans succès de revenir au service actif dans l'armée de la Restauration, et fait sans doute dès 1816 des offres de service au Royaume de Sardaigne, restées sans suite. Le naît à Melun son troisième fils, Charles-Alfred. En 1830, il reprend un temps du service lors de la conquête de l'Algérie, comme interprète attaché à l’état-major de l'armée expéditionnaire d'Afrique. Deux ans plus tard, il est promu officier de la Légion d'honneur.

Consul de France

Il revient vivre un temps à Melun et, en 1833, revient en Algérie comme commandant de la place d'Arzew. En 1834, il est nommé par Louis-Philippe consul de France à Mascara auprès de l'émir Abd el-Kader, qui vient de signer avec la France le traité Desmichels. Il reste en poste jusqu'en 1837, et n'est remplacé que quand les relations de la France avec Abd el-Kader commencent à se détériorer.

Abdalla d'Asbonne vit ensuite à Paris puis à Melun, où il meurt le à 83 ans, au 11 boulevard Saint-Ambroise[3]. Il y est aujourd'hui enterré, avec son second fils Alphonse et sa seconde épouse Cécilia[4].

Références

  1. Dans l'état civil français, notamment sur son acte de décès à Melun.
  2. Une copie de son acte de baptême à Bethléem se trouve dans son dossier de Légion d'honneur et est consultable en ligne en cliquant ici.
  3. Registre d'état civil de la ville de Melun, année 1859, consultable en ligne page 123/155, Archives départementales de Seine-et-Marne.
  4. http://www.culture.gouv.fr/documentation/merimee/PDF/sri11/IA77000461.pdf

Bibliographie

Sépulture familiale d'Abdallah d'Asbonne, Melun, cimetière nord.

Informations sur la famille Hazbun :

  • Abdallah Naaman, Histoire des Orientaux de France du Ier au XXe siècle, Paris, Ellipses, , 429 p..

Informations concernant son rôle comme consul de France à Mascara :

  • Augustin Bernard, Histoire des colonies françaises : l'Algérie, t. 2, Paris, (lire en ligne).

Liens externes

Les archives personnelles d'Abdallah d'Asbonne ont été acquises en par le musée de Melun :

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