Abbaye Saint-Vigor-le-Grand
L'abbaye Saint-Vigor est une ancienne abbaye pré-normande, devenue prieuré, située sur la commune française de Saint-Vigor-le-Grand. De l'ancienne abbaye, la conciergerie fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [2].
Abbaye Saint-Vigor | |
Présentation | |
---|---|
Culte | Catholique romain |
Type | Abbaye puis prieuré |
Début de la construction | VIIe siècle |
Protection | Classé MH (1908) |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Ville | Saint-Vigor-le-Grand |
Coordonnées | 49° 16′ 47″ nord, 0° 41′ 19″ ouest [1] |
Historique
Fondation
D'après la Vita Vigoris, Saint Vigor, évêque de Bayeux, se voit attribuer par le roi Childebert II le site païen du mont Phène (mons Phœnus)[3]. Il y établit vers 525[4] un monastère dédié à Saint-Pierre et rebaptise l'endroit Mont Chrismat (Mons Chrismatus)[3]. À sa mort, il est enterré dans l'abbaye. Théodomir lui aurait succédé à Vigor[5].
Des fouilles ont attesté sur le site une présence gallo-romaine ainsi que des sépultures mérovingiennes[3].
En 981, Avicien de Bayeux qui fuit les Normands emporte les ossements de Saint Vigor dans l'abbaye de Saint-Riquier en Picardie[6]. L'abbaye est rasée[7].
Restauration
Au XIe siècle, le domaine devient la propriété de la cathédrale de Bayeux[3]. Vers 1063, Odon de Bayeux entreprend de restaurer l’abbaye, avec des moines issus du Mont-Saint-Michel et à sa tête Robert de Tombelaine[7]. Mais l'opération échoue[3], par la retenue de Robert auprès du pape Grégoire VII jusqu’à sa mort en 1085 et la capture d’Odon par le roi Guillaume[7]. L'abbaye devient prieuré et se trouve rattaché à Saint-Bénigne de Dijon[3], à la suite de la visite d'Odon à Jarenton lors de son voyage pour se rendre au concile de Clermont[4]. La donation est confirmée par Robert de Normandie en 1096 et par plusieurs papes en 1097, 1102, 1127.
Le , la chute d'une tour de l'église provoque la ruine du bâtiment[7]. Elle est réédifiée par le chanoine de Bayeux et prieur Charles Marguerye.
Barthélémi Robin, profès de l'Abbaye Saint-Corneille et abbé de Sorèze y introduit la Congrégation de Saint-Maur[7]. Vers 1712, le prieuré est affranchi de tous les droits que l'abbé de Saint-Bénigne se réservait[7].
Le prieuré Saint-Gabriel, fondé en 1049/1066 par Richard, fils de Turstin, seigneur de Creully, devient un bénéfice simple et se trouve réuni au prieuré de Saint-Vigor[8].
En 1791 a lieu la vente de « maisons, église, cour, enclos et ferme du prieuré de Saint-Vigor-le-Grand » pour la somme de 156 000 francs[9].
Il reste du prieuré en 1914, une entrée, une grange et un corps de logis[10].
Liste des prieurs
Liste fournie dans l'ouvrage de Jacques-François Faucon, op. cit., p. 132-142.
Abbés:
- Saint Vigor
- Théodomir
Prieurs réguliers:
- Robert de Tombelaine, religieux profès du Mont-Saint-Michel
- Richard de Cremelle 1074-1106, il devient abbé de Préaux
- Guillaume Ier
- Guillaume II
- Gui de Reims
- Gérard vers 1250
- Simon vers 1260
- Renier 1270
- Pierre de Besanchon 1303-1315
- Bernard 1351-1360
- Gaillard du Solier 1372
- Pierre d'Angueville 1382
- Aymar de Gumin 1406
- Francçois d'Auvillers 1415
- Jacques Le Boucher 1415-1444
[Jean Delaunay[11] économiste]
Prieurs commendataires:
- Hugues Cuilleret 1446-1450
- Guillaume de Bissezelles 1450-1465
- Renaud de Colligny appelé Dandelost 1474-1478
- Louis de Tinteville 1479-1490, administrateur perpétuel[12].
- Jean de Monreaut 1491-1519[13]
- René de Brèche 1520-1523, abbé de Flavigny, de Bussière, de Saint-Bénigne et Saint-Étienne de Dijon.
- Jacques de Courbary 1523-1537
- Bertrand de Kavernignan 1539-1543
- Claude de Selve 1544-1554
- Georges Amiot 1555-1559
- Jean Cornet 1560-1576, seigneur de Saint-Sulpice.
- Jacques-Charles de Marguerie 1576-1600, chanoine de Cambremer de la cathédrale de Bayeux.
- Nicolas Le Roux 1600-1615
- Noël Faron 1616-1633, licencié de lettres, chanoine et grand-vicaire de Paris.
- Bartélémi Robin 1634-1654, docteur en théologie, abbé de Sorèze, prédicateur, aumônier et conseiller du roi.
- Julien-Cyprien Beaugeard 1654-1670, religieux profès de l'abbaye de Vendôme.
- Michel Cassagnet de Tilladet 1670[évasif], évêque de Mâcon[14].
- Charles-Maurice Le Tellier, archevêque de Reims et abbé de Saint-Étienne de Caen.
- Martin Brimont 1671-1673, religieux profès de l'abbaye Saint-Faron de Meaux.
Depuis la réforme de Saint-Maur:
- Colomban de Lesdo 1658-1660
- Vallery Parent 1660-1666
- Polycarpe Trouque 1666-1669[15]
- Pierre Richer 1669-1675
- Bonaventure Le Cocq 1675-1678
- Jean Ledier 1678-1684[16]
- Adrien Le Clerc 1684-1687
- Pierre Lengigneur 1687[17]
- Gui Bailleul 1688-1691
- Pierre Poujaud 1693-1694
- Pierre Thibault 1695-1700
- Michel Housset 1700-1702
- Joseph Le Paulmier 1702-1704[18]
- Louis Fillastre 1705-1710
- Jacques-Pompone-Auguste de Sainte-Marie 1711-1720
- Matthieu Hue 1720[19]
- Charles de Camusat 1721-1722
- Mathurin Larcher 1723-1729
- Thomas Billouët 1729-1733[20]
- Jean-Louis Lefebvre 1733-1734
- Honoré-Étienne Lemeré 1734-1736
- Charles Renault 1736-1742
- Pierre-François Boudier 1742-1754
- Jacques Wilson 1754-1760 (1)
- Charles de Mezanges 1760
- Joseph Fallon 1760
- Pierre Faudemer 1760-1763
- Jacques Wilson 1763-1772 (2)
- Luc-Pierre-Jacques du Bois 1772-1778 (1)
- Louis-François d'Albignac 1778-1781
- Louis Valaincourt 1781
- René Duclot 1782-1783
- Luc-Pierre-Jacques du Bois 1783-1788 (2)
- Jacques-François Travers 1788-1790
Architecture
La porterie. Vue extérieure. La chapelle. Vue ouest. La chapelle. Vue sud. La nef de la chapelle. Le logis. Panneau d’information.
Notes et références
- Géoportail
- Notice no PA00111725, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Lucien Musset, Monachisme d'époque franque et monachisme d'époque ducale en Normandie : le problème de la continuité dans « Aspects du monachisme en Normandie : actes du Colloque scientifique de l'Année des abbayes normandes, Caen, 18-20 octobre 1979 » / IVe – XVIIIe siècles : Colloque scientifique de l'Année des abbayes normandes, J. Vrin, Paris, 1982, ( (ISBN 978-2-7116-2034-0)), p. 65.
- Jacques-François Faucon, Essai historique sur le Prieuré de Saint-Vigor-Le-Grand, A. Delarue, Bayeux, 1861.
- Il serait lui aussi enterré dans l'abbaye. Une inscription funéraire existait encore au XVIIIe siècle selon plusieurs auteurs. Son épitaphe se voyait à la porte du cloître.
- Le prieuré recevra plus tard comme relique de son fondateur une omoplate.
- Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia christiana), E. Repos, Paris, 1864-1873, p. 175-178.
- J. Laffetay, Histoire du diocèse de Bayeux, XVIIe et XVIIIe siècles, A. Delarue, Bayeux, 1855, p. XXVI.
- Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de Bayeux, Volume 7, Paris et Bayeux, 1839, p. 157.
- Jean-Martial Besse et Charles Beaunier, Abbayes et prieurés de l'ancienne France, tome 7, Ligugé et Paris, 1914, p. 138-139.
- Nommé par l'évêque de Bayeux Zanon de Castiglione.
- Il occupe également la fonction d'abbé de Saint-Bénigne.
- C'est sous son abbatiat qu'eut lieu la bénédiction dans l'église abbatiale de Jean Ouenne, abbé de Longues
- Il remet la même année sa position à l'abbé de Saint-Bénigne.
- Il meurt à la suite de sa chute d'une mule alors qu'il se rend au Bec.
- Il fait partie des religieux envoyés de Caen à Saint-Pierre-sur-Dives pour y introduire la réforme mauriste.
- Il est transféré peu de temps après son arrivée à Saint-Évroult.
- Il devient plus tard prieur de l'abbaye Saint-Étienne de Caen.
- Il se retire peu après comme simple moine de l'abbaye de Lyre dont il avait été prieur.
- À la fin de son tiennat, il se retire comme simple religieux à Saint-Étienne de Caen.
Bibliographie
- Jacques-François Faucon, Essai historique sur le Prieuré de Saint-Vigor-Le-Grand, A. Delarue, Bayeux, 1861, lire sur Google Livres.
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