2084 : la fin du monde

2084 : la fin du monde est un roman de Boualem Sansal paru le aux éditions Gallimard et ayant conjointement reçu, avec Les Prépondérants de Hédi Kaddour, le Grand prix du roman de l'Académie française ainsi que le prix du meilleur livre de l'année 2015 par le magazine Lire[1].

2084 : la fin du monde

Hédi Kaddour et Boualem Sansal à l'Académie française pour la réception du Grand Prix du Roman.

Auteur Boualem Sansal
Pays Algérie
Genre Roman
Éditeur Gallimard
Collection Collection Blanche
Date de parution
Nombre de pages 288
ISBN 978-2-07-014993-3
Chronologie

Résumé

L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, « délégué » de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questionnement.  La religion contrôle les individus dans leur vie la plus intime. La pensée est réduite par l'instauration d'une langue unique, l’abilang, limitant la longueur des mots, mais, malgré tout, le personnage principal, Ati, va sentir en lui l'appel de la liberté et chercher à comprendre s'il existe autre chose sur la terre.

L'action se déroule dans cet empire d'Abistan, qui se prétend être toute la terre et au commencement de l'histoire, en 2084, car rien ne pouvait exister avant. Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il va découvrir l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion…

L'intrigue se noue autour de la découverte d'un village ancien par un archéologue, Nas, qui remettrait en cause l'histoire d'Abistan. La puissance d'Abi est de réécrire l'histoire pour la faire sienne et de convertir le village en lieu de pèlerinage, permettant à quelques fratries du pouvoir de s'enrichir par la venue des fidèles.

Ati, confronté à cette histoire, va entreprendre, avec son ami Koa, un voyage à travers les quartiers d'Abistan, pour s'affranchir de la soumission à l'ignorance et découvrir l'origine du Gkabul (le Livre saint), qui est le remède qui tue.

Personnages

  • Abi : délégué de Yölah sur terre
  • Ati : personnage principal, se met à douter et part à la recherche de la vérité
  • Koa : compagnon d'Ati, il l'accompagne dans sa recherche
  • Nas : archéologue qui a fait une importante découverte, menaçante pour l'histoire officielle
  • Toz : puissant dirigeant de l'Abistan, qui va aider Ati
  • Yölah : Dieu

Analyse

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Référence évidente au roman 1984 de George Orwell, le livre décrit un régime totalitaire fortement inspiré par l'islam. Toute pensée, toute action, tout déplacement doit suivre le commandement de Yölah, sous le contrôle d'Abi son délégué exclusif sur terre. C'est un monde carcéral où les croyants sont testés sur leur foi par des juges, récompensés pour leur délation et punis de mort à la moindre pensée révisionniste. L'organisation de la société repose sur la croyance en un Dieu sage et juste et le croyant parfait doit être un travailleur honnête et un frère pour chaque membre de la communauté. L'inspiration d'Orwell se retrouve dans une perpétuelle guerre contre un ennemi extérieur, entretenue par le pouvoir lui-même, et qui aide à supporter la misère ambiante des villes, la restriction des déplacements aux seuls pèlerinages et le contrôle permanent des polices religieuses.

Réception critique

Critiques positives

Pour l'Express, « Fable, parabole, pamphlet, roman total d'une dictature sans Histoire porté par une plume fantasmagorique, 2084 méduse le lecteur »[2], tandis que pour Libération, « Le lecteur finira lui aussi par être emporté par le flot de Sansal pour couler à pic dans le cauchemar que nous fait vivre 2084. »[3]. Michel Abescat dans Télérama considère que « la fable est puissante, l'humour, ravageur, le propos, glaçant. 2084 est un livre hors du commun, une mise en garde adressée par l'auteur à ceux qui, selon lui, sous-estiment le danger islamiste. »[4].

Critiques neutres

Pour l'Obs, « En tant que fable, 2084 souffre d’un didactisme qui rend le récit abstrait, et empêche de s’intéresser au sort des personnages. Le texte est en revanche porté par une joie du sacrilège »[5].

Critiques négatives

Pour Paris Match, « Dans vingt ans, quand les eaux islamophobes de France auront regagné leur lit, on se demandera comment on a pu s’emballer pour un thriller aussi lent. »[6].

Éditions

Notes et références

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