(524522) 2002 VE68

(524522) 2002 VE68 est un astéroïde découvert le [4] par l'astronome américain Brian A. Skiff[4] à l'observatoire Lowell[4] (699), en Arizona, dans le cadre du programme LONEOS.

(524522) 2002 VE68
Caractéristiques orbitales
Époque (JJ 2456200,5)[1]
Établi sur 457 observations couvrant 2947 jours, U = 0
Demi-grand axe (a) 108,3×106 km
(0,7237 ua)
Périhélie (q) 63,83×106 km
(0,4267 ua)
Aphélie (Q) 152,6×106 km
(1,020 ua)
Excentricité (e) 0,41036
Période de révolution (Prév) 224,8566 j
(0,62 a)
Inclinaison (i) 9,006°
Longitude du nœud ascendant (Ω) 231,584°
Argument du périhélie (ω) 355,463°
Anomalie moyenne (M0) 202,882°
Catégorie Aton, cythérocroiseur, quasi-satellite de Vénus
Caractéristiques physiques
Dimensions 234 - 518 m[2]
Période de rotation (Prot) 0,56 j
(13,5 h)
Magnitude absolue (H) 20,334
Albédo (A) 0,25 - 0,05
Découverte
Date
Découvert par LONEOS[3]
Nommé d'après (désignation provisoire)

Considéré, depuis 2004[5], comme le premier quasi-satellite d'une planète du Système solaire à avoir été observé[6], 2002 VE68 est plus connu sous le nom de quasi-lune de Vénus, avec laquelle il coorbite autour du Soleil.

2002 VE68 est aussi un astéroïde géocroiseur de type Aton[7] qui est considéré comme un objet potentiellement dangereux[8], bien qu'il ne pose aucun danger pour la Terre dans un proche avenir[9]. Le diamètre de 2002 VE68 est d'environ 300 mètres (taille comparable aux quasi-satellites que possède la Terre).

Recherche d'un compagnon de Vénus

En 1645, l'astronome italien Francesco Fontana déclara avoir découvert un satellite autour de Vénus. Cassini affirma l'avoir observé deux fois, en 1672 et 1686. Lagrange affirma l'avoir aperçu en 1761 et Jean-Henri Lambert calcula son orbite présumée en 1773. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la communauté astronomique semblait persuadée de l'existence de ce satellite qui reçut un nom, Neith. On sait depuis qu'il n'existe pas.

Un quasi-satellite

Parce que son orbite est centrée sur le Soleil, 2002 VE68 n'est pas un véritable satellite de Vénus comme l'est la Lune pour la Terre. Toutefois, il est en résonance orbitale 1:1 avec Vénus, autrement dit coorbital de la planète. Cette résonance se traduit par une révolution orbitale en autant de temps que Vénus, soit environ 224 jours. Plus spécifiquement, dans un référentiel héliocentrique en corotation avec le mouvement orbital de Vénus, 2002 VE68 semble se déplacer autour de Vénus. Pour ces raisons, il est appelé quasi-satellite.

Vénus possède un autre quasi-satellite, désigné (322756) 2001 CK32[10].

Orbite

Même s'il est extrêmement lié à la planète Vénus, 2002 VE68 frôle les orbites de la Terre et celle de Mercure. C'est donc un astéroïde herméocroiseur, cythérocroiseur et géocroiseur mais aussi un astéroïde Aten et apohele. 2002 VE68 est le compagnon de Vénus depuis 7000 ans et ne sera éjecté que dans 500 ans[11]. Son orbite est donc éphémère comme ceux des autres quasi-satellites. 2003 YN107 a, par exemple quitté son orbite autour de la Terre en 2006.

Effet Yarkovsky

Le , l'équipe des Northolt Branch Observatories ont réobservé l'astéroïde, qui avait été vu pour la dernière fois en 2015. L'effet Yarkovsky a alors été détecté pour cet objet, ce qui a été confirmé lors d'une nouvelle observation deux jours plus tard. Au , le paramètre d'accélération transverse non gravitationnelle, qui mesure l'amplitude de l'effet Yarkovsky, est évalué par le Jet Propulsion Laboratory à (−5,78 ± 0,40) × 10−14 unité astronomique par jour carré[12].

Les premiers calculs indiquent que la stabilité orbitale de l'astéroïde n'est pas affectée et qu'il quittera son orbite de quasi-satellite dans environ 500 à 600 ans pour devenir un objet troyen temporaire de Vénus, comme il avait été prédit auparavant[13].

Notes et références

  1. « AstDyS: 2002VE68 »
  2. « Glossary », sur CNEOS.jpl.nasa.gov
  3. « List Of Aten Minor Planets (by designation) », sur minorplanetcenter.net
  4. (en) Timothy B. Spahr (MPC), « MPEC 2002-V52 : 2002 VE68 » [html], mis en ligne le 11 novembre 2002 (consulté le )
  5. (en) Seppo Mikkola et al., « Asteroid 2002 VE68, a quasi-satellite of Venus », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 351, no 3, , p. L63-L65 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2004.07994.x, Bibcode 2004MNRAS.351L..63M, lire en ligne [[GIF]], consulté le )
    Les coauteurs de l'article sont, outre Seppo Mikkola, Ramon Brasser, Paul Wiegert et Kimmo Innanen.
  6. (en) Cristian Andrés Giuppone et al., « Dynamics of two planets in co-orbital motion », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 407, no 1, , p. 390-398 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.16904.x, Bibcode 2010MNRAS.407..390G, arXiv 1004.0726, lire en ligne [html], consulté le )
    Les coauteurs de l'article sont, outre Cristian Andrés Giuppone, C. Beaugé, T. A. Michtchenko et S. Ferraz-Mello.
  7. (en) Centre des planètes mineures, « List of Aten minor planets (by designation) » [html], mis à jour le 7 décembre 2014 (consulté le )
  8. (en) Centre des planètes mineures, « List of the potentially hazardous asteroids (PHAs) » [html], mis à jour le 7 décembre 2014 (consulté le )
  9. « P.G.J. - Nouvelles du Ciel de Novembre 2002 », sur pgj-new.pagesperso-orange.fr
  10. (en) Hans Scholl, Franceso Marzari et Pasquale Tricarico, « Instability of Venus Trojans », The Astronomical Journal, vol. 2 0, no 6, , p. 2912 (DOI 10.1086/497572, lire en ligne).
  11. (en) Asteroid 2002 VE68, a quasi-satellite of Venus
  12. (en) Caractéristiques et simulation d'orbite de 2002 VE68 sur la page Small-Body Database du JPL. [java]
  13. « Daniel Bamberger », sur www.facebook.com

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’astronomie
  • Portail des planètes mineures et comètes
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.