Œuvre d'art totale

L'œuvre d'art totale (de l'allemand Gesamtkunstwerk) est un concept esthétique issu du romantisme allemand et apparu au XIXe siècle en Europe.

Particulièrement discuté et variable, il concerne l'idée d'associer plusieurs techniques, plusieurs disciplines ou plusieurs médias, en plus d'englober le spectateur et ses sens, dans un projet utopique de fusionner la vie et l'art[1].

Caractéristiques

Une œuvre d'art totale se caractérise par l'utilisation simultanée de nombreux médiums et disciplines artistiques, et par la portée symbolique, philosophique ou métaphysique qu'elle détient. Cette utilisation vient du désir de refléter l’unité de la vie[2].

Le projet d'œuvre d'art totale (Gesamtkunstwerk) avait été déjà élaboré par le romantique Otto Philip Runge. Richard Wagner est le premier à avoir réalisé une œuvre d'art totale, notamment à Bayreuth. Notons que l'ambition d'une réunion harmonieuse de tous les arts au sein d'un même et unique spectacle n'est pas née avec Wagner. Il s'agirait plutôt d'un motif réccurent dans l'histoire des arts en occident. Ainsi, et par exemple, cette même idée est le fondement de la Tragédie lyrique telle qu'élaborée deux siècles plus tôt, en France, par Jean-Baptiste Lully.

Le concept a été transposé dans un courant architectural pour lequel l’intégration d’œuvres d’art, la décoration intérieure, le mobilier, la conception des espaces ou des jardins revêtent autant d’importance que le bâtiment lui-même. Un exemple est la Villa Cavrois à Croix dans le département du Nord, conçue par l'architecte Robert-Mallet Stevens.

Dans les années 1950, les artistes du Black Mountain College ont remis au goût du jour l'idée d'œuvre d'art totale par le truchement de la performance et des happenings où danse, théâtre, musique et arts plastiques se déclinaient simultanément dans un temps unique.

Plus récemment, la série des Cremaster de Matthew Barney a également suivi les grandes lignes d'une œuvre d'art totale : cinéma, sculpture, performance, dessin s'y agencent conjointement à chaque étape de l'œuvre.

Le groupe de rap québécois Dead Obies a également utilisé le concept pour son album Gesamtkunstwerk, sorti en 2016.

Référence

  1. Voir la quatrième de couverture de Jean Galard, Julian Zugazagoitia, Antoine Compagnon, et. al., L'oeuvre d'art totale, sous la dir. de Jean Galard et Julian Zugazagoitia, Paris, 2003 (4e de couv.).
  2. L'Œuvre d'art totale à la naissance des avant-gardes

Articles connexes

Bibliographie


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