Œnographilie

L'œnographilie ou œnosémiophilie désigne la collection des étiquettes de vin. Cette collection peut être purement œnophile, le classement s'effectuant alors par région, appellation et domaine, ou bien thématique, les étiquettes étant alors classées selon qu'elles sont illustrées par des animaux, des bâtiments, des œuvres d'art, des costumes traditionnels, des véhicules.

Ne doit pas être confondu avec Œnophilie.
Étiquette de vin australien datant de 1800

Historique

Étiquettes de vins de Bordeaux de la fin du XIXe siècle

Les premières étiquettes de vin imprimées ne datent que du milieu du XVIIIe siècle. La maison de Champagne Moët et Chandon conserve des étiquettes de 1741 et de 1743, la première cuvée identifiée est celle de Dom Pérignon, dont l'étiquette porte le millésime 1811. Le Musée du Vin à Beaune expose des étiquettes datées de 1798 et la Commanderie du Bontemps et du Médoc, à Pauillac, possèdent dans ses collections des bouteilles étiquetées de 1800. Elle comportent uniquement le nom du vin, tandis que le millésime est manuscrit[1].

Étiquettes de Tokay, millesime 1910

À partir du début du XIXe siècle, grâce à l'emploi de la lithographie, apparait l'étiquette passe-partout illustrée. Son style et sa graphie vont évoluer avec son époque. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, sur l'étiquette de vin apparaît le style Art nouveau, puis celui de l'Art déco de 1920 à 1939. Sur cette lancée, en 1924, le Baron Philippe de Rothschild, qui a décidé que tous ses vins seront désormais commercialisés après une mise en bouteille au château, fait appel à Jean Carlu pour orner son premier millésime. Cette étiquette fait date dans l’histoire du cubisme[1],[2].

De plus en plus de vins étant mis en bouteille à la propriété, leur nombre va se multiplier. Pour éviter la tromperie des consommateurs par des origines fausses et frauduleuses, le baron Pierre Le Roy de Boiseaumarié, vigneron à Châteauneuf-du-Pape, crée l'INAO (Institut National des Appellations d'Origine) et dote cette institution d'un service de répression des fraudes qui, en fonction des recommandations prises par chaque syndicat d'appellation, fait respecter une réglementation stricte. Le temps où « la fantaisie tutoyait la tromperie », selon l'expression de Georges Renoy[3] est fini et l'étiquette est devenue une véritable carte d'identité illustrée du vin où se sont essayés les plus grands artistes et les graphistes les plus talentueux[1].

La collection des étiquettes de vin peut aller de la plus prestigieuse, celles du château Mouton Rothschild[4] en passant par celle très vaste des vins de pays[5], les étiquettes anciennes ou celles de grands vins à travers le monde.

Galerie photos

Notes et références

Bibliographie

  • Georges Renoy, Le livre de l'étiquette de vin, Éd. Racine, Bruxelles et Éd. Vilo, Paris, 1995.

Voir aussi

Articles connexes

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