Đỗ Hữu Vị

Đỗ Hữu Vị () est un officier originaire de Cochinchine et qui a combattu dans l'armée française.

Đỗ Hữu Vị

Le lieutenant Đỗ Hữu Vị et sa signature

Naissance
Cholon (actuellement un quartier de Hô Chi Minh-Ville)
Décès
Dompierre, Somme, France
Origine Cochinchine française
Allégeance France
Arme Infanterie
Grade Capitaine
Années de service 1904 – 1916
Conflits Première Guerre mondiale

Il est entré dans l'histoire car il est le premier aviateur annamite, mais également grâce à sa démonstration que l'avion est un outil militaire remarquable pour la reconnaissance.

Biographie

Origine familiale et études

Né le , Đỗ Hữu Vị est le cinquième fils de Đỗ Hữu Phương (vi), riche mandarin de Cholon (Chợ Lớn) près de Saïgon en Indochine française[1]. Ce dernier donne à ses fils une éducation occidentale et les envoie faire leurs études à Paris, au lycée Janson-de-Sailly puis en classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand[2] .

Đỗ Hữu Vị entre à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr le [2] et intègre la promotion Centenaire d'Austerlitz. Il est le quatrième Indochinois à porter le casoar.

Les campagnes d'Afrique du Nord

Promu en 1906 sous-lieutenant d'infanterie du premier régiment de la légion étrangère[1], il entre dans l’armée et participe aux campagnes d’Afrique du Nord. Il est affecté au Maroc à Oujda, Casablanca puis à Haut-Guir de 1907 à , avant de se battre contre les guérillas à la frontière entre l'Algérie et le Maroc[1]. Il a été nommé à la tête de sa section. Promu lieutenant, il apprend à piloter, inspiré par l'exploit de Blériot[2]. Il se passionne aussi pour les aéroplanes et obtient, en 1911, le brevet de pilote no 649 délivré par l'aéroclub de France[3]. Il revient au Maroc au début de l'année 1912 jusqu'en 1913 comme pilote militaire. Il est donc considéré comme un des pionniers de l'aviation militaire au Maroc[1]. Grâce à des informations transmises rapidement, il démontre que l'avion est un moyen de reconnaissance remarquable en permettant le dégagement d'une colonne bloquée par des rebelles[3]. Il réalise aussi la première liaison Casablanca-Marrakech[4].

Au début de 1914, il retourne en Indochine pour faire des essais d'hydravions Lambert sur le Mékong et définir les bases d'une aviation dans les colonies[1].

Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale éclate et, le , Đỗ Hữu Vị demande de rejoindre ses camarades en France pour combattre. Il participe alors à de nombreux vols de reconnaissance. En , l'aviateur est en train de revenir à la base après avoir atteint le but de sa mission quand il est pris dans une bourrasque et s’écrase[1]. Đỗ Hữu passe neuf jours dans le coma au Val-de-Grâce, bras gauche cassé, la mâchoire et la base du crâne fracturées. Il ne pourra plus piloter[3]. Il devient observateur, accompagne des raids de bombardiers, notamment dans les avions pilotés par Marc Bonnier[1].

« Il faut être doublement courageux, car je suis Français et Annamite » aurait dit Đỗ Hữu qui demande à revenir dans l'infanterie[3]. Il obtient le commandement de la 7e compagnie dans la Légion étrangère en tant que capitaine[1].

Mort au combat

Lors de sa participation à la bataille de la Somme, le , il mène ses hommes à l’assaut du boyau de Chancelier, entre Belloy-en-Santerre et Estrée. Vers seize heures, il meurt frappé de plusieurs balles[4],[1],[5],[6].

Il est d'abord enterré dans la Somme, près de Dompierre[7], avec cette épitaphe : « Capitaine-aviateur Do Huu, Mort au champ d’honneur, Pour son pays d’Annam, Pour sa patrie, la France »[4],[8].

En 1921, son frère, le colonel Đỗ Hữu Chấn[8], ramène sa dépouille pour qu’il repose dans le jardin des ancêtres[3] près de Cholon.

Grades

  • Sous-lieutenant : 1906
  • Lieutenant-pilote : 1911
  • Capitaine : 1916

Honneurs

Décorations et citations

  • Chevalier de la légion d'honneur[5]
  • Médaille du Maroc[2],[9]
  • Médaille Coloniale[2],[9]
  • « Officier courageux et plein d’entrain, est glorieusement tombé en entraînant sa compagnie à l’assaut des tranchées allemandes », est-il écrit dans la citation qui lui sera attribuée à titre posthume [5]

Divers

Une rue à Casablanca a été nommée en son honneur[3],[8].

Une rue à Laffaux a été nommée en son honneur[10].

Une rue à Lái Thiêu, Tx. Thuận An au Viêt Nam porte son nom[11].

En 1930, un timbre à son effigie a été produit pour lui rendre hommage[3],[8].

Liens externes

    Notes et références

    1. « Do Huu Vi », sur earlyaviators.com (consulté le ).
    2. « Le capitaine-aviateur annamite Do-Huu-Vi - Forum PAGES 14-18 », sur forum.pages14-18.com (consulté le ).
    3. « DO HUU VI », sur freresdarmes (consulté le ).
    4. « Histoires 14-18 : Do Huu Vi, premier aviateur annamite », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le ).
    5. « Somme 1916-2016 - La volonté d'en découdre à tout prix du capitaine Do Hüu Vi », sur Zone Militaire, (consulté le ).
    6. « HISTOIRE : il y a cent ans, le R.M.L.E. et les combats de Belloy-en-Santerre du 4 au 9 juillet 1916 », sur FSALE (consulté le ).
    7. « Faire une recherche - Mémoire des hommes », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
    8. « Biographie », sur cdg.pagesperso-orange.fr (consulté le ).
    9. « Escadrille n° 1 d'Indochine », sur albindenis.free.fr (consulté le )
    10. « Rues, plan et adresse de Laffaux - Mairie de Laffaux et son village », sur www.annuaire-mairie.fr (consulté le )
    11. « Đỗ Hữu Vị », sur Google Maps (consulté le ).
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