Östen Sjöstrand

Östen Sjöstrand, né le à Göteborg, décédé le , est un poète et traducteur suédois, membre de l’Académie suédoise depuis 1975, rédacteur en chef du magazine culturel Artes (1975-1988).

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Biographie

Östen Sjöstrand fait ses débuts en 1949 avec le recueil Unio, dont l’étymon latin signifie « en union avec Dieu ». Cette œuvre, marquée par l'angoisse du temps, s'inscrit dans la rupture du Senmodernismen ou « modernisme tardif[1] » avec la tendance plus matérialiste qui l'a précédé. En réalité, comme l'affirme un spécialiste de la période :

« Dans les années 1950, la littérature suédoise semble entrer dans une période de réflexion et de refus. Si la conscience des problèmes sociaux forme encore la base de l'esthétique militante de poètes [...] ou de romanciers comme Sara Lidman (née en 1923), Stig Claesson (né en 1928), c'est un refus de l'idéologie qui se manifeste. [...] La tradition symboliste ou surréaliste nourrit l'inspiration d'une nouvelle école avec Tomas Tranströmer (né en 1931) »[2].

Si, en poésie, ce mouvement de rupture est surtout représenté par Lars Forssell et Tomas Tranströmer, prix Nobel de littérature en 2011, la conversion de Sjöstrand à la religion catholique en 1953, — en un pays où « le luthéranisme demeure solidement enraciné dans la vie courante, les usages, la culture », où « littérature et actes lui sont intimement associés[3] » —, contribue à donner une direction nouvelle à son inspiration. Pour lui, il s'agit moins de refuser une idéologie imposée que d'embrasser une nouvelle forme de pensée et un nouvel éventail de symboles fondés sur une dogmatique originale et minoritaire volontairement adoptée.

En 1975, il fonde la revue Artes[4] dont il devient rédacteur en chef. Revue littéraire, artistique et musicale, Artes est soutenue par l'Académie royale de Musique, par l'Académie des arts et l'Académie suédoise qui ont collaboré à sa création. On lui reconnaît le sérieux, la profondeur analytique et un rôle culturel éminent sur le plan international, notamment dans les pays anglo-saxons. Éditée par Horace Engdahl, secrétaire perpétuel de l'Académie suédoise, elle disparaît en 2005 à cause de graves difficultés économiques.

Tout particulièrement inspiré par la poésie française, en collaboration avec Gunnar Ekelöf[5] Östen Sjöstrand a publié une Berömda Franska berättare, (Anthologie des prosateurs français célèbres). En compagnie du poète chilien Sergio Badilla Castillo il écrit sur la littérature latino-américaine. Il est aussi traducteur de poésie en langue suédoise[6], comme le sont la plupart des poètes suédois, souvent linguistes hors pair[7].

Sjöstrand a également écrit quelques opéras mis en musique par Sven-Erik Bäck, dont le livret de Gästabudet en 1962, ainsi que le livret de Vid havets yttersta gräns[8] dont la première a été donnée en à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle salle Berwald[9] sous la direction de Herbert Blomstedt.

Il a obtenu de grandes distinctions : en 1963, alors marié à Ella Hillbäck (sv)[10], il reçoit le prix de littérature Aftonbladet (sv), décerné chaque année depuis 1957 à des poètes suédois. En 1967, il est lauréat du prix Bellman[11]. Puis, en 1975, Östen Sjöstrand succède au fauteuil de Pär Lagerkvist dont il a fait l'éloge dans son discours d'entrée à l'Académie suédoise. Jesper Svenbro lui a succédé au fauteuil 8. En 1978, il obtient le grand prix ou Litteraturfrämjandets stora pris[12].

Poétique d'Östen Sjöstrand[13]

Avec celles de Majken Johansson (en), de Bo Setterlind (sv), de Birgitta Trotzig et de Tomas Tranströmer, la poésie d'Östen Sjöstrand se développe autour d'une métaphysique de la Création avec pour point d'orgue l'énigme du créé. Cependant, si les écrits d'Östen Sjöstrand sont puisés dans la pensée mystique chrétienne, il ne manque jamais de distinguer poésie et mystère[14]. Pour lui, le mysticisme s'accompagne d'abandon et de silence, seules voies capables de nous élever à la Transcendance ; la poésie, elle, doit être un moyen d'expression efficace, précis et intelligible[15]. Dans ces conditions, le poète dirige son lecteur avec douceur mais ténacité. Poète empreint de gravité, il a toujours refusé d'être considéré comme le plus ésotérique des poètes suédois. Il devient guide par l'usage de mots appropriés sans doute trop peu signifiants, trop peu forts pour décrire l'indicible. Imprégné de thomisme, l'essentiel pour lui est dans l'aide, le secours, l'accompagnement et l'engagement[16].

Toujours en quête de la plénitude du sens, conscient d'un possible dévoiement du signifiant, d'une altération du signifié, notamment par glissement lexical et sémantique ou par inflation de signification[17], l'écriture devient pour Östen Sjöstrand le centre d'un projet de restauration qui ressortit à une entreprise artisanale patiente et laborieuse[18]. En outre, chez Sjönstrand qui a traduit les livrets de nombreux opéras de Gluck à Stravinsky, musique et poésie sont indissociables et le travail poétique consiste à traduire la musique en mots. La musique vient en renfort de la langue notamment par le recours à des rythmes savants et variés dont participent pauses et respirations.

Les derniers poèmes n'ont plus de ces sortes de fausses hésitations rythmiques. Plus puissants, plus serrés ils n'en seront que plus impitoyables. C'est le cas de ce récit ininterrompu, Sur le chemin du retour de Jasna Góra (1987), où l'« on discute ferme sur la terre[19] ».

Éloge d'Östen Sjöstrand par son successeur Jesper Svenbro

L'Académie royale de Suède en 2006.

Carl Otto Werkelid, auteur du sommaire de ce discours de réception[20] commence par rappeler l'importance de l'apport lyrique d'Östen Sjöstrand à la poésie suédoise contemporaine. Puis il retrace les temps forts de l'éloge du poète prononcé par son successeur lors de sa réception à l'Académie suédoise.

Jesper Svenbro débute par l'évocation des liens qui unissent Östen Sjöstrand à Paris. Chercheur comme lui au CNRS, il se demande pourquoi cette capitale au « cœur rugissant », décrite dans le poème Route dès 1953 est devenue l'objet de son « immense vénération ». Pour l'Académicien, Östen Sjöstrand considérait la France comme une anti-Suède dont il s'est éloigné pour échapper à la claustrophobie due à la rigueur du climat et aussi à l'ostracisme dont le fit souffrir une patrie rationaliste opposée à son catholicisme[21]. Sjöstrand pendant 25 des 50 dernières années du siècle adopta Paris pour devenir, par lui-même[22], un érudit achevé. Outre Mauriac, Bernanos, Camus et Céline, il s'imprégna des poètes catholiques comme Pierre Jean Jouve et Pierre Emmanuel qui imprimèrent fortement son esprit. Mais c'est surtout la découverte de Paul Valéry — et la musique de Debussy — qui s'est avérée cruciale dans le parcours lyrique de Sjöstrand.

Sjöstrand se met en quête de l'idéal de Valéry. Nourri de sciences environnementales pendant ses études secondaires, Svenbro rappelle que dans ses recueils figurent des textes sur les fossiles, sur les mouvements planétaires, sur les météores et sur les baleines. En fait, selon Sjöstrand, il n'est pas de vraie culture sans consentement personnel, loin des carcans institutionnels :

« Bildning är inte bokstavsvärld
inte boklig förhävelse
Bildning är att andas fritt »
Hemlöshet och hem, 1958[23].

Comme Valéry, Sjöstrand a longtemps hésité entre deux cultures : les sciences naturelles et les sciences humaines[24]. Soucieux d'écologie, il a posé l'exigence d'une responsabilité à la fois personnelle, sociale et universelle vis-à-vis du Tiers monde. Dans son poème « Chaque atome contient l'activité terrestre tout entière », il adopte une posture volontariste qui ressemble à un défi que Svenbro traduit par « la rencontre des deux cultures, la situation écologique, la pauvreté dans les pays sous-développés, la construction d'une société nouvelle ». Et il ajoute : « Sa poésie devient ainsi le condensé de son christianisme dans lequel s'enracine son optimisme[25]. L'humaniste Sjöstrand fait ici l'apologie des poètes autodidactes, suédois ou non, issus des classes populaires et qui lancèrent le Sunmodernism : Erik Asklund (sv), Artur Lundkvist et Gustav Sandgren (sv), tous venus du monde paysan ou ouvrier, comme plus tard Tomas Tranströmer. Tous, poètes et savants, restent socialement et politiquement engagés, l'engagement social faisant partie intégrante de leur univers littéraire[26]. »

Est-ce pour cette raison que, nommé au fauteuil 8 de l'Académie, Östen Sjöstrand a eu tant de mal à s’accoutumer aux travaux académiques ? Toujours est-il, rappelle Jesper Svenbro, que le nouvel élu de 1975, tout comme Lars Gyllensten, pourtant secrétaire perpétuel, se mit volontairement à l'écart, notamment à partir de « la ligne Rushdie[27] de 1989[28] ».

Bibliographie

L’œuvre d'Östen Sjöstrand

est assez peu connue en France. Très peu de titres ont été traduits en français. Les transcriptions françaises des titres suédois ne présentent donc pas un caractère officiel. Lorsque la référence ISBN nous est connue, nous la fournissons. Sinon, nous utilisons le classement fourni par la Bibliothèque nationale de Suède sous la forme : [référence LIBRIS-ID : 1427344][29].

  • Unio 1949 (En union[30]).
  • Invigelse 1950 (Initiation[31]).
  • Återvändo 1953 (Le revenant[32]).
  • Ande och verklighet 1954 (Esprit et réalité[33]).
  • Dikter mellan midnatt och gryning 1954 (Poèmes entre minuit et l'aube[34]).
  • Främmande mörker, främmande ljus 1955 (Ombres et lumières d'ailleurs[35]).
  • Dikter 1949-1955, 1958 (Poésie 1949-1955[36]).
  • Hemlöshet och hem 1958 (Au dehors et au dedans[37]).
  • Världen skapas varje dag 1960 (Le Monde est créé chaque jour[38]).
  • De gåtfulla hindren och andra dikter 1961 (Mystérieux obstacles et autres poèmes[39]).
  • En vinter i Norden 1963 (Hiver en Scandinavie[40]).
  • I vattumannens tecken 1967 (Le Signe du verseau), Sous le signe du verseau, traduit en français par Carl Gustaf Bjurström, préfacé par Pierre Emmanuel, éd. P. Belfond, 1984, (ISBN 978-2-7144-1675-9)[41].
  • Ensamma stjärnor, en gemensam horisont 1970 (Étoile solitaire, un horizon commun[42]).
  • Drömmen är ingen fasad 1971 (Le rêve n'est pas de façade[43]).
  • Fantasins nödvändighet : synvinklar och ståndpunkter 1971 (Nécessaires images : Positions et perspectives[44]).
  • Pär Lagerkvist 1975 (Pär Lagerkvist) (ISBN 91-1-753291-4)[45].
  • Strömöverföring 1977 (Transmission de force) (ISBN 91-0-040387-3)[46].
  • Dikter 1981 (Poésie) (ISBN 91-0-045181-9)[47].
  • Strax ovanför vattenlinjen 1984 (Juste au-dessus de la ligne de flottaison)  (ISBN 91-0-046178-4)[48].
  • På återvägen från Jasna Góra 1987 (Le chemin du retour de Jasna Góra)  (ISBN 91-0-047084-8)[49].
  • Sprickorna i stenen 1994 (Des fissures dans la pierre (ISBN 91-0-055595-9)[50].
  • Alphabet en flammes, Traduit du suédois par Malou Höjer, Alain Bosquet, Marc de Gouvenain, éd. P. Belfond, 1992, (ISBN 978-2-7144-2790-8)[51].

En collaboration

Östen Sjöstrand a aussi été le rédacteur en chef de la Revue multilingue Artes[52]

  • Stockholm, Norstedt, 1975-1976 (1975, un seul volume)
  • Stockholm, Forum, 1977-1991 (bimestriel de 1977 à 1988, puis trimestriel)
  • Stockholm, Natur och kultur, Nature et culture, 1991-2005 (ISSN 0345-0015).
En français
  • La Nouvelle Revue Française, N° spécial 482 sur les « Écrivains suédois », , 72 pages[53].
  • Jean-Clarence Lambert, Anthologie de la poésie suédoise. Des stèles runiques à nos jours, Edition 2000, Somogy (éditions D'art), , 398 pages, (ISBN 2-85056-406-0).
En anglais
  • Spirit vol. 39, n° 2, « Five Swedish Poets », 1972, 84 pages[54].

Individuelle

  • Toward the solitary star : selected poetry and prose of Osten Sjostrand, Provo, Utah, Center for the Study of Christian Values in Literature, College of Humanities, Brigham Young University, 1988, 441 pages (ISBN 0-939555-02-6)[55].

Ouvrages sur Östen Sjöstrand

  • Staffan Bergsten, Östen Sjöstrand, New York, Twayne Publisher, 1974, 174 pages[56].
  • Paul Åström, Östen Sjöstrand och antiken, (Östen Sjöstrand et l'Antiquité), Åström,cop., Göteborg, 1995. (ISBN 91-7081-093-1)

Références et notes

  1. En réalité, le mot est danois mais traduit mieux la réalité que Svensk modernism, trop ambigu. En effet, le modernisme suédois a débuté avant la Première Guerre mondiale avec de grands noms comme Pär Lagerkvist, qui, dès 1913, voulait une littérature « professionnelle ». Deux poètes finno-suédois ont exercé une influence majeure dans ce mouvement : Gunnar Björling et Elmer Diktonius (sv).
  2. Article « Suède » de l'Encyclopédie Larousse, Larousse.fr, société Éditions Larousse, Directeur de la publication : Isabelle Jeuge-Maynart, site hébergé par la société Hachette Livre - Département Informatique Groupe Livre (DSI).
  3. Daniel-Rops, Histoire de l'Église du Christ, VI- L'Église des révolutions, 3- Ces Chrétiens nos frères, Paris, Fayard, 1965, 796 pages, p. 115.
  4. Sur l'histoire de la revue Artes, on peut consulter l'article Artes (sv) sur Wikipedia en suédois ou Artes (en) en anglais.
  5. Gunnar Ekelöf était aussi un traducteur prolifique. Le lectorat suédois lui doit notamment la découverte en langue locale de Robert Desnos et Arthur Rimbaud.
  6. Wahlström & Widstrand consacre la majeure partie de sa ligne éditoriale à la traduction de poètes étrangers en langue suédoise depuis près de 125 ans. Constatant récemment que les grands éditeurs avaient pratiquement cessé de publier des poèmes traduits, ce qui constitue à ses yeux une entorse à la tradition littéraire suédoise, ils ont décidé de faire collaborer poètes suédois et universitaires étrangers à la publication d’une vaste collection de poésie internationale. Ils veulent ainsi pallier une situation paradoxale : d’une part, une mondialisation qui rapproche peuples et individus, servie par une diversité linguistique, des compétences poétiques et une communication facilitée par les nouvelles techniques et d’autre part, un goût de plus en plus prononcé du lectorat pour le reconnaissable et le familier aux dépens de l’étranger et de l’inconnu. Ce grand œuvre a débuté en novembre 2009 avec le poète mexicain Gloria Gervitz et le Chinois Chuan Xi (W & W, article numérique en suédois du 5 février 2009).
  7. Le groupe de recherches EA 4398 PRISMES de l'Université Sorbonne nouvelle travaille depuis des années sur les relations entre la poésie, la linguistique et la traduction. Des spécialistes de poésie métaphysique, moderniste et contemporaine consacrent leurs études à la traduction et à la traductologie. Sans trop entrer dans les détails, notons que le groupe « Réflexion sur la pratique de la poésie dans le champ contemporain » s'intéresse notamment à l'Irlandais Seamus Heaney, dont Östen Sjöstrand a prononcé le discours de présentation pour le prix Nobel (Axe de recherche : Poésie, traductions, ré-écritures de Primes EA 4398.
  8. Traduction personnelle du titre : « À l'extrême limite de la mer » (ISBN 978-91-85953-02-8). Enregistrement sonore, Östen Sjöstrand auteur et narrateur, Stockholm, Bokbandet, 1 CD en suédois de 36 min.
  9. La salle Berwald Berwald est une salle de concert de Stockholm construite en 1976-1979 pour la radio suédoise qui y a installé l'Agence suédoise de l'Orchestre Symphonique. Elle peut accueillir 1 300 spectateurs et la scène, jusqu'à 100 musiciens.
  10. Ella Hillbäck (1949-1974), écrivain et critique littéraire.
  11. Prix institué en 1920 par M. et Mme Emma et Anders Zorn pour honorer « un poète suédois vraiment exceptionnel ». Le prix est aujourd'hui de 250 000 SEK.
  12. Prix doté de 25 000 ou 50 000 SEK pour « promouvoir la littérature de grande valeur ». Aujourd'hui fondation, la Boklotteriet était à l'origine une loterie créée par Carl-Emil Englund pour financer des bourses d'études annuelles. Le prix n'existe plus depuis 1992
  13. D'après Magnus Florin Article « Skrivandet som restaureringsprojekt », Svenska Dagbladet, mai 2006.
  14. Cette question avait été engagée en France par les trois livres successifs de l'abbé Bremond, La Poésie pure (1925-1926), Prière et poésie (1926), Racine et Valéry (1930). Pour le critique, toute poésie procède du divin à la condition sine qua non qu'elle atteigne au niveau des « musiques du silence » qui sont d'une tout autre nature que « le bruit des mots ». Cependant, Sjöstrand rejoint Bremond sur un point : la poésie reste un phénomène littéraire assurant une communication effective (contrairement à l'expérience mystique). Le concept de « poésie pure » sera repris par Paul Valéry qui en fera son idéal. Selon lui, la poésie doit être un moyen de transmettre « l'état poétique qui engage tout l'être sentant », par le son, par le rythme, par les rapprochements physiques de mots (Commentaire de Charmes).
  15. En cela Östen Sjönstrand rejoint les poètes catholiques français du début du siècle qui n'ont eu de cesse de s'opposer aux surréalistes pour lesquels « Tout vrai langage est incompréhensible » (Antonin Artaud, Ci-Gît, 1947).
  16. Une conception très thérésienne du langage poétique. Comme l'écrit Bernard Bonnejean : « Pour Thérèse [de Lisieux], aussi éloignée que possible de l'art pour l'art, la poésie ne peut constituer une fin en soi. Intégrée à sa mission carmélitaine, c'est un instrument, un vecteur, ou pour reprendre son vocabulaire, une arme. [...] Elle est donc, avant toute chose, un témoignage et un enseignement » (La Poésie thérésienne, éd. du Cerf, 2006, pp. 10-11).
  17. Pour approfondir cette question, on peut se reporter à la bibliographie de l'article Sémantique.
  18. « Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté » (Confucius cité par Chine Information.
  19. Östen Sjöstrand, Strax ovanför vattenlinjen, (Un peu au-dessus de la ligne de flottaison), « À l'époque de l'exil », 1984.
  20. Jesper Svenbro, Östen Sjöstrand: inträdestal i Svenska akademien, Norstedts akademiska förlag, 2006, 37 p. (ISBN 917227512X et 9789172275126).
  21. D'après les statistiques officielles, 80 % de la population suédoise adhèrent à l'Église nationale évangélique-luthérienne appelée Église de Suède. Jusqu'en 1952, chaque Suédois devenait obligatoirement membre à sa naissance de l'Église de Suède qui n'a perdu son statut d'Église d'État qu'en 2000, lors de la séparation de l'Église et de l'État.
  22. Une des caractéristiques essentielles des poètes modernistes suédois héritée de l'Humanisme de la Renaissance : la connaissance et la science acquise par un travail personnel considérable. Le cas Sjöstrand, rédacteur en chef d'une revue culturelle, paraît quelque peu différent. Mais, lui non plus, n'a pas acquis sa science littéraire dans les facultés.
  23. Traduction personnelle : « On n'apprend rien sur le monde, littéralement parlant, par le biais de l'enseignement livresque arrogant. L'instruction a besoin de respirer librement. »
  24. À 22 ans, Valéry, entré en relation avec Mallarmé, Pierre Louÿs et André Gide, traverse une crise profonde qui le fait hésiter entre les mathématiques et la poésie. Il se dira plus tard incapable « de rompre avec un moi qui ne savait pas pouvoir ce qu'il voulait ni vouloir ce qu'il pouvait » (Revue Europe, Centenaire de Paul Valéry, « La Poésie et la raison », article de Jacqueline Fastout, juillet 1971). Désigné dès 1921 par la revue Connaissance comme le plus grand poète français contemporain, élu à l'Académie française au fauteuil d'Anatole France le , il fréquentera le laboratoire de Marie Curie, se fera faire une expérience de vision à distance par le physicien Hollwach et s'entourera de savants autant que d'artistes.
  25. De ce point de vue, son discours de présentation du prix Nobel de littérature 1995, le poète irlandais Seamus Heaney, paraît assez révélateur. Il commence par décrire le poète comme le poète des tourbières, car, dit-il, « Heaney voit les tourbières d'Irlande comme un symbole de son identité, tout comme la pomme de terre symbolise sa souffrance au cœur du 19e siècle ». Puis après avoir honoré l'éminent professeur qu'il fut à Harvard, il relie ses origines modestes à son érudition puisée aux sources du catholicisme fondateur : « Seamus Heaney est issu d'un humble milieu agricole. En même temps nous reconnaissons en lui un poète savant et érudit qui fit connaître la langue et la littérature celtique pré-chrétienne et catholique ». « The Nobel Prize in Literature 1995 - Presentation Speech ». Nobelprize.org. 1 Apr 2012 ainsi que l'enregistrement sonore. Lund,Btj, 2010, 1 CD-R (1 h 10 min).
  26. On pense à Jan Fridegård, à Moa Martinson et à Ivar Lo-Johansson.
  27. En 1989, l'Académie suédoise avait officiellement refusé de soutenir l'auteur des Versets sataniques. Depuis, le climat s'est apaisé entre l'institution et l'écrivain. Salman Rushdie a répondu favorablement à l'invitation de l'Académie pour une conférence exceptionnelle à Stockholm sur « la liberté d'expression et la violence aveugle », le . Mais il s'agissait une nouvelle fois pour l'Académie de se défendre des critiques dont elle avait été l'objet pour son manque de soutien envers l'auteur du roman-enquête Gomorra, Roberto Saviano, ennemi de la Camorra, la mafia napolitaine, contraint à l'exil.
  28. Discours de réception de Jesper Svenbro en hommage à Östen Sjöstrand, résumé de Carl Otto Werkelid paru dans Svenska Dagbladet, du 30 mars 2007.
  29. Pour retrouver l'ouvrage, il suffit de passer par le lien
  30. Stockholm, Bonnier, 1949, 67 pages, [référence LIBRIS-ID : 1427345] ou http://libris.kb.se/bib/1427345.
  31. Ibid., 1950, 67 pages [référence LIBRIS-ID : 1427344]. Le terme invigelse, terme ancien pratiquement inusité, est difficile à traduire en français. Il a le sens d'« inauguration solennelle », de « scène inaugurale » et/ou de « voyage [très probablement] initiatique » (sans doute à relier avec la conversion en cours de l'écrivain).
  32. Stockholm, Bonnier, 1953, 94 pages [référence LIBRIS ID : 645562].
  33. Ibid., 1954, 129 pages [référence LIBRIS-ID : 1447549]
  34. Göteborg, Isacson, 1954, 34 pages [référence LIBRIS-ID : 1447550].
  35. Stockholm, Bonnier, 1955, 78 pages [référence LIBRIS-ID : 1447551].
  36. Enregistrement sonore. Johanneshov : TPB, 2009, 1 CD-R (4 h 33 min) ; Livre édité chez Stockholm, Bonnier, 1958, 160 pages [référence LIBRIS-ID : 12539]
  37. Stockholm, Bonnier, 1958, 76 pages [référence LIBRIS-ID : 1505607].
  38. Ibid., (Essai), 1960, 109 pages, [références LIBRIS ID : 1793570].
  39. Ibid., 1961, 79 pages [référence LIBRIS-ID :305493].
  40. Ibid., 1963, 107 pages, [référence LIBRIS-ID : 1793562].
  41. Version originale suédoise : Stockholm, Bonnier, 1967, 102 pages [référence LIBRIS-ID : 645187]
  42. Stockholm, Bonnier, 1970, 104 pages, [références LIBRIS ID : 111726].
  43. Ibid., 1971, 59 pages, [référence LIBRIS-ID : 10376).
  44. Göteborg, Författarförl. ; [Solna] : [Seelig], 1971 ;(Uddevalla  : Bohusläningen), 137 pages, [référence LIBRIS-ID : 10377].
  45. Stockholm, Bonnier, 1975, 49 pages.
  46. Ibid., 1977, 51 pages.
  47. Ibid., 1981, 251 pages.
  48. Ibid., 1984, 112 pages.
  49. Ibid., 1987, 69 pages. Enregistrement sonore. TPB, 2007, 1 CD-R (1 h 4 min)
  50. Poèmes, interprétations et essais d'Östen Sjöstrand collectés par Ulf Linde, Stockholm, Bonnier, 1994, 333 pages.
  51. Le titre original nous est inconnu.
  52. Artes : « Kvartalsskrift för konst, litteratur och musik », (publication trimestrielle d'art, de littérature et de musique).
  53. Contient des textes de : Lars Foresell, Stig Larsson, Klas Ostergren, Östen Sjöstrand, Birgitta Trotzig, Göran Tunström, Mats Wägeus...
  54. Revue britannique qui contient des poèmes de Tomas Transtörmer, Gunnar Harding, Ella Hillback, Östen Sjöstrand, Goran Sonnevi, traduits du suédois par Robin Fulton, [Série: Esprit: South Orange, 0038-7584, 39 (1972): 2].
  55. Textes choisis d'Östen Sjöstrand, traduction de Robin Fulton. Existe en suédois et en anglais.
  56. Biographie uniquement en anglais. (ISBN 0-8057-2844-9)
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