Óscar Domínguez

Óscar Domínguez est un peintre surréaliste espagnol né le à La Laguna (îles Canaries) et mort le à Paris.

Pour les articles homonymes, voir Domínguez.

Biographie

Óscar Domínguez naît sur l'île de Tenerife. En 1927, pour surveiller les affaires de son père, riche négociant agricole, il vient pour la première fois à Paris. Il en découvre la vie nocturne, dépensant l'argent familial. En 1928, il rentre à Tenerife pour effectuer son service militaire et commence à exposer. Revenu à Paris dès 1929, il doit à la mort de son père, en 1931, gagner sa vie en réalisant des illustrations pour la publicité.

Ses premières toiles surréalistes datent de 1932. Il est, en 1934, intégré au groupe parisien dans lequel il introduit, selon André Breton, « le sifflement ardent et parfumé des îles Canaries. » L'année suivante, il est à l'origine de l'organisation d'une réunion des surréalistes dans son île, que découvrent à cette occasion Breton et ses amis. Domínguez participe jusqu'en 1940 aux expositions du groupe. Ainsi en 1938, il expose lors de l'Exposition internationale du surréalisme un phonographe représentant des parties d'un corps féminin, acquis ensuite par Pablo Picasso[1].

Sous l'Occupation, il séjourne à Marseille, à la villa Air Bel et travaille au fameux Croque fruit. Il rejoint fin 1941 son ami le poète Robert Rius à Paris et participe aux activités du groupe la Main à plume, dont il est l'un des principaux illustrateurs. Pendant cette période, il réalise sa première exposition personnelle à la galerie Louis Carré (1943, préface de Paul Éluard) où il montre une œuvre marquée de plus en plus par l'influence de Picasso. Après la guerre, cette évolution picturale lui vaut d'être écarté par Breton.

Surnommé « le dragonnier des Canaries » par André Breton, « l'ours mal léché à la tête d'hidalgo gigantesque » par le photographe Brassaï, plus simplement « Putchie » par sa maîtresse la vicomtesse de Noailles, Domínguez, personnage extrême, mythique, peut se montrer violent. Racontée par Irène Hamoir, son empoignade avec le peintre Esteban Francés en 1938 est restée célèbre dans l'histoire du surréalisme : retenu par Louis Scutenaire, Domínguez jette une bouteille au visage d'Esteban Francés, ceinturé par Victor Brauner : c'est ce dernier qui est atteint, ce qui lui fait perdre son œil gauche[2].

« La Nature, enfin morte, n'excite plus l'appétit. Elle s'ouvre grand comme une boîte de sardines de Domínguez, mais les sardines ne referont pas leur lit jusqu'à ce qu'il soit l'heure de dormir », écrit Benjamin Péret dans sa préface pour l'exposition surréaliste de 1937. La présence de la mort s'étend plus tard dans la peinture de Domínguez, notamment sous la forme de revolvers après la disparition de son ami Paul Éluard en 1952.

Provocateur, il avait présenté en , lors de la grande exposition « Surréalisme » de Bruxelles, une inscription murale géante :

« Je souhaite la mort de trente mille curés toutes les trois minutes. »

Óscar Domínguez se donne la mort en s'ouvrant les veines le dans son atelier de la rue Campagne-Première à Montparnasse[3]. Ainsi disparaît le dernier « peintre maudit » de Montparnasse.

Notes et références

  1. Roberta Bosco, « Le polisson phonographe de Picasso », Courrier International, no 1555, , traduit d'un article publié dans El País le 15 juillet 2020.
  2. Étaient également présents Éluard, Georges Hugnet, Wolfgang Paalen, Benjamin Péret et Tanguy (Irine, C'était, « Le Vocatif », n° 207, Bruxelles, mars 1980, non paginé, 8 pages).
  3. Valérie Duponchelle, « Victor Brauner, la magie d'un œil surréaliste », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », 3-4 octobre 2020, p. 34 (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Óscar Domínguez par Gérard Xuriguera, éditions Filipacchi, 1973
  • Musée Cantini, La Part du jeu et du rêve : Óscar Domínguez et le surréalisme, 1906-1957, Marseille et Paris, Musées de Marseille et éd. Hazan, 2005, 237 p. (ISBN 2-7541-0026-1)
  • Óscar Domínguez, exodio hacia el sur, ouvrage collectif en espagnol, anglais et français, IODACC, Tenerife, (ISBN 84-88594-44-5 et 978-84-88594-44-0)

Liens externes

  • Portail de la peinture
  • Portail des îles Canaries
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.