Îles Aléoutiennes

Les îles Aléoutiennes (en anglais : Aleutian Islands, en russe : Алеутские островa, ou Alieoutskiye ostrova) forment un archipel situé dans le Sud-Ouest de l'Alaska. Il est composé de 300 îles volcaniques s'étirant entre la péninsule d'Alaska en Amérique du Nord à l'est, et le Kamtchatka en Asie à l'ouest. Les îles Aléoutiennes appartiennent actuellement aux États-Unis (État de l'Alaska). Elles se prolongent vers l'ouest par les îles Komandorski (îles du Commandeur), situées en Russie.

Îles Aléoutiennes
Aleutian Islands / Алеутские острова 

Carte des îles Aléoutiennes.
Géographie
Pays États-Unis
Localisation Mer de Béring (océan Pacifique)
Coordonnées 52° N, 175° O
Superficie 17 666 km2
Nombre d'îles 300
Île(s) principale(s) Unimak, Unalaska, Umnak, Attu, Atka
Point culminant Mont Shishaldin (2 857 m sur Unimak)
Géologie Arc volcanique
Administration
État Alaska
Borough et région de recensement Aléoutiennes orientales et Aléoutiennes occidentales
Démographie
Population 8 162 hab. (2000)
Densité 0,46 hab./km2
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC-10
Géolocalisation sur la carte : Alaska
Îles Aléoutiennes
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
Îles Aléoutiennes
Géolocalisation sur la carte : océan Pacifique
Îles Aléoutiennes
Archipels aux États-Unis
Îles Aléoutiennes.

Géographie

Ces îles s'étendent sur environ 1 765 kilomètres selon un axe semi-circulaire approximativement est-ouest depuis la péninsule d'Alaska jusqu'au cap Wrangell, dans l'île d'Attu. Elles ferment l'accès au sud reliant l'océan Pacifique à la mer de Béring.

Les îles Aléoutiennes font partie de la ceinture de feu du Pacifique. Elles forment un arc d'îles volcaniques qui ont surgi lors de la subduction de la plaque pacifique sous la plaque nord-américaine. Elles sont fortement sismiques et comportent 57 volcans.

À l'extrême sud-ouest de l'archipel se trouvent les Îles Andreanof, qui s'étendent sur environ 440 kilomètres et comportent des îles volcaniques (Tanaga, Gareloi) et de petits îlots inhabités (Petite Tanaga, Chisak).

Histoire

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la Russie a été fortement impliquée dans le commerce de la fourrure de zibeline. Le tsar Pierre Ier le Grand souhaitait développer cette activité en trouvant de nouvelles populations à chasser. Les chasseurs russes s’installèrent de plus en plus loin en Sibérie jusqu’au Kamtchatka, presqu’île riche en zibelines, mais où l'on trouvait aussi des loutres de mer. En 1741 et 1742, Vitus Béring et Alekseï Tchirikov furent chargés par le gouvernement russe d’explorer le Pacifique nord et de tracer une route maritime vers l’Amérique à partir des nouvelles possessions russes d’Extrême-Orient. Lors de leur hivernage 1741-1742, les équipages récoltèrent des peaux de loutre. En 1742, les survivants de l’expédition (Béring était mort) revinrent en Russie avec 900 peaux de loutres, qui intéressèrent vivement les marchands de fourrure. Avec jusqu'à 170 000 poils par centimètre carré, la fourrure de loutre de mer est particulièrement dense et soyeuse. Ce fut le début de la grande chasse.

Les îles furent cartographiées de façon précise en 1778, lors du troisième voyage autour du monde du Britannique James Cook.

La colonisation russe de l'Amérique

Les Russes envoyèrent de nombreux bateaux chasser la fourrure de loutre. Après l’épuisement des populations nord-asiatiques de loutres, la prise des îles Aléoutiennes puis de l’Alaska par la Russie fut largement motivée par la volonté d’étendre les territoires de chasse à la loutre, devenue une activité particulièrement rentable. La fourrure de loutre se vendait en effet non seulement en Europe, mais aussi à prix d'or sur les marchés chinois.

En 1784, les Russes établirent des comptoirs de traite sur les îles Aléoutiennes et sur la côte de l'Amérique, en Alaska. Des postes côtiers furent construits à Attu, Agattu et Unalaska, dans les îles Aléoutiennes, ainsi que dans l'Île Kodiak, au large de l'embouchure du golfe de Cook (Alaska). Dix-huit mois plus tard, une colonie fut établie sur le continent, en face de l'anse Cook.

Avant l'arrivée des Européens, les îles étaient peuplées par les Aléoutes. Les populations indigènes furent souvent férocement traitées. Des Aléoutes furent réduits en esclavage, et d’autres auraient été pris en otages pour forcer la population indigène à chasser la loutre pour le compte des marchands russes. On comptait environ 25 000 Aléoutes avant l’arrivée des Russes, ils n’étaient plus que 3 892 en 1885[1].

Les habitants de la zone administrative des Aléoutiennes (qui inclut une partie de la péninsule de l'Alaska) étaient 8 162 au recensement de 2000, dont 4 283 sur l'île principale d'Unalaska. Les personnes se déclarant Native Americans étaient en tout 2 150. Dans les catégories des recensements américains, les Natives Americans sont les descendants des populations originelles, dans le cas présent, les Aléoutes. Le nombre des personnes ayant une origine au moins partiellement aléoute est sans doute plus important.

L'achat de l'Alaska en 1867

Après l'épuisement des populations de loutres de mer, l'Alaska et les Aléoutiennes perdirent leur intérêt pour l'Empire russe, qui les revendit aux États-Unis en 1867.

La Seconde Guerre mondiale

Certaines îles (Attu et Kiska) furent occupées par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, et furent le théâtre d'une âpre bataille entre le Japon et les Alliés, la seule qui eut lieu sur le territoire américain.

Aujourd'hui, les îles Aléoutiennes appartiennent toutes à l'État de l'Alaska, à l'exception des îles du Commandeur, qui dépendent du kraï du Kamtchatka, en Russie.

Économie

Les ressources halieutiques de cette zone de l'océan Pacifique Nord sont importantes. En 2007, 353 000 tonnes de produits de la mer ont transité par les quais de Dutch Harbor, premier port de pêche des États-Unis. Dutch Harbor n'est pas vraiment une ville, plutôt une zone industrielle avec quelques petits immeubles de bureaux et d'habitations, située sur la petite île d'Amaknak dépendant de la ville d'Unalaska et reliée à l'île principale d'Unalaska par un pont[pas clair]. De plus en plus d'étrangers viennent travailler dans les usines de conditionnement de poisson.

L'économie est essentiellement dépendante de la présence de l'armée et des garde-côtes. L'agriculture est confinée à la subsistance, avec des cultures de pommes de terre et l'élevage de poulets en intérieur. Le tourisme (essentiellement tourné vers les amateurs d'ornithologie) est peu développé.

Références

  1. Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, p. 93.

Lien externe

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