Île d'Achill

L'île d'Achill (en anglais : Achill Island /ˈækəl/, en irlandais : Acaill, Oileán Acla) dans le comté de Mayo est la plus grande île d’Irlande. Elle est située au large de la côte ouest. Sa population est de 2 700 habitants. Achill est rattachée à la terre par le pont Michael Davitt, entre les villages d’Achill Sound et de Polranny. C’est un pont tournant qui permet le passage de petits bateaux. Le pont a été construit en 1886 et remplacé par la structure actuelle après la Seconde Guerre mondiale.

Achill
Acaill (ga)

vue satellite (NASA) de l'île
Géographie
Pays Irlande
Localisation Océan Atlantique
Coordonnées 53° 58′ 01″ N, 10° 00′ 00″ O
Superficie 146 km2
Côtes 128 km
Point culminant Croaghaun (688 m)
Administration
Province Connacht
Comté Mayo
Démographie
Population 2 700 hab. (2006)
Densité 18,49 hab./km2
Autres informations
Géolocalisation sur la carte : Irlande
Achill

Outre Achill Sound, les principaux villages sont Keel, Dooagh, Dooega et Dugort. De nos jours la plupart des équipements publics de l'île ont été transférés sur le « continent » à Polranny.

L’île est recouverte à 87 % de tourbières. La paroisse d’Achill inclut également la péninsule de Corraun. Les habitants de Corraun se considèrent comme des gens d’Achill, et la plupart des natifs d’Achill se réfèrent à cette aire comme étant « dans Achill ».

Géographie

Sites touristiques

Vue des pentes du Croaghaun, sur la côte sud de l'île.

Malgré un développement récent du tourisme de masse, l’île a gardé une nature d’une beauté impressionnante.

  • Les falaises du Croaghaun sur la côte nord-ouest de l’île sont les troisièmes plus hautes falaises maritimes d’Europe mais sont inaccessibles par la route.
  • À la pointe ouest de l’île, près d’Achill Head, la baie de Keem est une des plus belles plages de la côte ouest de l’Irlande. La baie est surmontée par la pointe de Moyteoge sur laquelle se trouve encore un ancien poste d’observation anglais datant de la Première Guerre mondiale et qui servait à empêcher les Allemands de livrer des armes aux mouvements séparatistes irlandais.
  • Au-dessus de la baie, se trouvent les ruines de la maison du capitaine Boycott. Ce grand propriétaire terrien a habité pendant 20 ans l’île avant de partir dans le Connemara et a été le premier à être boycotté en 1880.
  • La grande plage de Keel est très prisée par les touristes et les surfeurs.
  • Slievemore est le deuxième plus haut sommet de l’île (671 m). Sur ses pentes, on trouve un village abandonné (« le village déserté ») par ses habitants lors de la grande famine (1847-51).

Histoire

On considère qu’à la fin du Néolithique (autour de 4 000 ans av. J.-C.), Achill était peuplée d’environ 500 à 1 000 habitants. Une pagaie datant de cette période a été retrouvée au crannog près de Dookinelly. L’île était couverte de forêts jusqu’à ce que ses premiers habitants commencent à cultiver la terre. La colonisation de l’île s’est accrue durant l’Âge de pierre et la présence de nombreux fortins le long des côtes démontre la nature belliqueuse de cette époque.

Au XVIe siècle, Grace O'Malley une femme pirate célèbre en Irlande, a possédé un château à Kildownet.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’île est très marquée par la migration de nombreuses personnes en provenance des autres régions de l’Irlande et tout particulièrement de l’Ulster en raison des nombreux troubles politiques et religieux. À tel point que deux dialectes gaéliques ont coexisté sur l’île pendant un certain temps. Pour cette raison, de nombreuses cartes donnent des noms différents pour le même endroit. Le gaélique d’Achill continue de nos jours à compter quelques traces du gaélique d’Ulster.

Controverse

En novembre 2019, une controverse a éclaté à Pollagh après que les habitants ont commencé une manifestation sans interruption pour empêcher treize femmes demandeuses d'asile d'être hébergées temporairement à l'hôtel Achill Head[1] du village[2].

À la suite de la manifestation, le ministère de la Justice et de l'Égalité, responsable des réfugiés et des demandeurs d'asile, a décidé que, dans ces conditions, rester à Pollagh n'était pas dans l'intérêt supérieur des treize réfugiées concernées, qui auraient alors risqué d'être vulnérables pendant que l'on statuait sur leur sort. Le magazine irlandais Image (en) a relevé à ce sujet que refuser d'accueillir treize femmes réfugiées était « encore pire » lorsque ce refus se cachait derrière l'excuse de protéger leur vulnérabilité[3],[4].

Le ministère de la Justice a ensuite annoncé que le plan d'hébergement initialement prévu à l'hôtel ne serait pas poursuivi, du fait de la manifestation qui se déroulait depuis une semaine[5].

De son côté, un comité d'accueil local a déclaré que les gens étaient très déçus que les migrants ne viennent pas sur l'île et ne s'installent pas comme prévu. L'archevêque de Tuam, Michael Neary, a déclaré que le peuple d'Achill avait une réputation mondiale en tant que peuple accueillant, qui avait déjà recueilli par le passé des personnes de l'étranger[6].

Économie

L’économie dépend largement du tourisme. Les subventions des gens d’Achill vivant à l’étranger, en particulier en Angleterre, en Écosse et aux États-Unis ont permis à beaucoup de personnes de rester vivre sur place lors des XIXe et XXe siècles.
L’agriculture représente une ressource mineure même avec les subsides européennes. Le fait que l’île soit avant tout une tourbière n’aide pas l’agriculture qui est principalement de l’élevage de moutons. Si, dans le passé, la pêche était une des activités principales des îliens, elle est aujourd’hui marginale. À une certaine époque, les pêcheurs de l’île étaient connus pour pêcher le requin pèlerin.
Le tourisme a connu une fulgurante expansion dans les années 1960 et 1970. Depuis le pic des années 1970, le tourisme sur l’île décline lentement. Les infrastructures hôtelières n'ont guère évolué en 30 ans.

Références

  1. (en) « Achill Head Hotel », Achill Head Hotel
  2. (en) « Protests continue against the acceptance of asylum seekers on Achill Island – where the taxpayer continues to pay sizeable accommodation costs to an empty CO MAYO hotel », The Irish Times
  3. (en) « Achill residents insist they are not opposed to asylum seekers but have safety concerns », The Irish Times
  4. « The refusal to welcome 13 vulnerable women to Achill is worse when it's dressed up as concern », IMAGE.ie
  5. (ga) « Díomá ar ghrúpa in Acaill nach bhfuil teifigh ag teacht  », RTÉ, (lire en ligne)
  6. (ga) « "Daoine fáilteacha iad muintir Acla" - Ardeaspag Thuama », RTÉ, (lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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