Île Nouvelle

L’île Nouvelle ou île Bouchaud est l'une des îles de l'estuaire de la Gironde. Partagée entre les communes de Blaye et de Saint-Genès-de-Blaye, en région Nouvelle-Aquitaine, elle est la propriété du Conservatoire du littoral depuis 1991. Celui-ci est à l'origine de la transformation du site en réserve naturelle classée « Espace naturel sensible »[1].

île Nouvelle

L'île Nouvelle émergeant de la brume, vue depuis la citadelle de Blaye
Géographie
Pays France
Localisation Estuaire de la Gironde
Coordonnées 45° 09′ 17″ N, 0° 41′ 12″ O
Superficie 2,65 km2
Point culminant 4 m
Géologie Île continentale
Administration
Statut Réserve naturelle

Région Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Commune Blaye; Saint-Genès-de-Blaye
Démographie
Population Aucun habitant (Depuis 1970)
Autres informations
Découverte XVIIIe siècle
Fuseau horaire UTC+01:00
Géolocalisation sur la carte : France
île Nouvelle
Îles en France

L'île nouvelle, dont la superficie avoisine les 265 hectares, accueille notamment des roselières fréquentées par plusieurs espèces ornithologiques protégées.

Formation

L'île nouvelle appartient à un archipel de huit îles et îlots situées au cœur de l'estuaire, entre les côtes du Blayais et du Médoc. Elle-même est issue de la réunion de deux îlots apparus au XVIIIe siècle : l’île Sans-Pain et l’île Bouchaud.

Comme toutes les îles de l'estuaire, ces dernières se sont formées par suite de l'accumulation d'alluvions issues des deux fleuves formant l'estuaire de la Gironde, la Dordogne et la Garonne, et de sables marins en provenance de l'océan Atlantique.

Formant initialement deux bancs de sable, les îles Sans-Pain et Bouchaud sont mentionnées pour la première fois sur une carte marine en 1825. Dès cette époque, les bancs de sable se sont fixés et couverts de joncs et de roseaux, les îles se développant peu à peu par suite de l'accumulation croissante de sédiments.

Historique

Les îles Sans-Pain et Bouchaud sont colonisées par l'homme dès la seconde moitié du XIXe siècle : des digues y sont installées afin de les rendre propices à la culture de la vigne. En 1849, le premier vignoble est planté sur l'île. Dix ans plus tard, un cordon d'enrochement est construit afin d'augmenter la surface cultivable. C'est ainsi que peu à peu, les deux îles en viennent à n'en constituer qu'une seule, baptisée île Nouvelle.

Les premiers habitants s'installent sur l'île à la fin du XIXe siècle, y construisant deux villages dont quelques bâtiments subsistent toujours aujourd'hui. Ces derniers comprenaient, outre les maisons d'habitation, des écoles et une église. Une micro-société se développe, vivant principalement de l'exploitation de la vigne et du maraîchage, notamment de la production d'artichauts. Dans les années 1920, l'île compte jusqu'à 120 habitants baptisés « Îlouts ».

Cependant, la crise vinicole des années 1950 entraîne la ruine des habitants, contraints d'arracher leurs ceps de vigne. Alors que la population décline, les habitants restants se reconvertissent dans la maïsiculture.

Dans les années 1970, les derniers « Îlouts » quittent une terre qui ne leur permet plus de survivre.

L'île est rachetée en 1991 par le conservatoire du littoral, qui en confie l'exploitation à la commune de Blaye et au conseil général de la Gironde[2]. Depuis les années 90, plusieurs tempêtes successives ont entamé les digues qui n'ont volontairement pas été reconstruites pour laisser rentrer l'eau au gré des marées.

Flore

L'abandon récent de la maïsiculture n'a pas encore permis la résurgence de la végétation originelle. Ainsi, une grande partie du territoire de l'île est couvert de friches herbacées. Des espèces telles que la baldingère, la nivéole d'été ou la laîche tendent cependant à se répandre.

Des plantes rares et protégées, telles l'œnanthe de Foucaud (Œnanthe foucaudii) ou l'angélique à fruits variés (Angelica heterocarpa), trouvent également sur l'île un terrain propice à leur épanouissement.

Quelques bosquets couvrent une partie de l'île. Les arbres les plus fréquemment rencontrés sont l'orme, le chêne pédonculé, le saule blanc et surtout le frêne.

Enfin, les berges sont couvertes de roselières.

Faune

Les principales espèces animales présentes sur l'île sont les oiseaux, du fait de sa situation sur un axe migratoire important entre l'Europe du Nord et l'Afrique. 108 espèces y ont déjà été observées, dont des milans, des busards des roseaux, des butors, des torcols fourmiliers, des hérons pourprés ou des canards siffleurs.

Parmi les mammifères ayant élu domicile sur l'île, les campagnols et les ragondins sont prépondérants. D'autres espèces animales ont également été aperçues, dont des loutres, des visons d'Europe ou des renards[3].

Visites

Au sud de l'île, certains milieux sont ouverts au public pour lui permettre de découvrir la faune (aviaire notamment) et les effets de la renaturation, avec des guides. Le nord reste inaccessible pour limiter le dérangement des espèces et laisser la biodiversité sauvage s'épanouir, faisant aussi de ce site un laboratoire à ciel ouvert et grandeur nature pour les spécialistes qui suivent l'évolution de cet écosystème[4].

Notes et références

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