Malekula

Malekula ou Malakula (anciennement connue aussi sous le nom colonial de Mallicolo) est une île de l’archipel du Vanuatu dans le Pacifique sud. Avec une superficie de 2 041,3 km2[2], c’est la deuxième plus grande île du pays après Espiritu Santo. Elle était peuplée en 2009 de 22 902 habitants[3].

Malekula

Carte de Malekula
Géographie
Pays Vanuatu
Archipel Vanuatu
Localisation Océan Pacifique
Coordonnées 16° 18′ S, 167° 30′ E
Superficie 2 041,3 km2
Côtes 364,8 km
Point culminant 879 m
Géologie Île volcanique
Administration
Province Malampa
Démographie
Population 25 000 hab. (2010[1])
Densité 12,25 hab./km2
Plus grande ville Lakatoro
Autres informations
Fuseau horaire UTC+11
Géolocalisation sur la carte : Vanuatu
Malekula
Îles au Vanuatu

Climat

Climat à Lakatoro entre 1961 et 2008
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 23,8 24,1 24 23,5 23 22,2 21,7 21,4 21,6 22,3 23 23,3 22,8
Température maximale moyenne (°C) 30,6 30,7 30,6 29,8 28,7 27,9 27,2 27,4 27,9 28,6 29,4 30,1 29
Précipitations (mm) 258,3 244,6 273,3 220,7 59,5 141,5 118,2 84 87,7 143,4 131 143,7 1 905,9
Nombre de jours avec précipitations 17 17 19 18 16 13 13 12 10 12 11 14 172

Géographie

L'intérieur de l'île principale est montagneux, couvert de forêt, et potentiellement dangereux pour des personnes non introduites, ne serait-ce que pour les autorisations des (chefferies des) différents villages et territoires traversés.

Les côtes offrent plages et lieux de plongée, ainsi que les îles annexes : îles Maskalynes, Sakao, Uliveo, Lanur, Tomman (Urur), Wala, Vao, Atchin, Norsup, Rano, Uripiv, Uri, etc.

Îles

Les îles sont

  • à l'ouest,
    • Larambu, Ten Sticks,
  • au sud (d'ouest en est),
    • Tomman, avec les villages de Worlès et Boumhaéham,
    • Lanour,
    • Akhamb, avec les villages de Limlandr et Penbaghour,
    • Limani et Fido,
    • îles Maskelynes (en) : Avok, Awe, Wulei, Bagatelle, Kufivu, Koivu, Île de Sakao (en), avec les villages de Lutès, Peskarus, Pellonk, Asue, Tonomial, etc.,
  • à l'est (du nord au sud),
    • Île de Vao (en), avec les villages de Beterihi, Betehul, Norowre, etc.,
    • Île d'Atchin (en), avec les villages de Onma, Rowar, Melmarour, etc.,
    • Île de Wala (en), avec les villages de Serser, etc.,
    • Île de Rano (en), avec les villages de Rotora, etc.,
    • Norsup,
    • Île d'Uripiv (en), avec les villages de Vilavi, Potun, Port-Nambe,
    • Île d'Uri (en), avec le village de Selenamboro
    • Taitaka, Suaro, Sowan.

Transports

L'aéroport de Norsup est le seul à offrir des vols réguliers pour Luganville et Port-Vila. Les aéroports de Lamap (sud-est) et Southwest Bay (sud-ouest) offrent des vols sur demande. Des taxis aériens (avion, hélicoptère) sont possibles.

Un ferry relie Santo (Luganville, Malo) et Lakatoro, ainsi que divers bateaux. L'accès depuis la Grande Terre (Mainland) aux petites îles (Vao, Atchin...) se fait en pirogue ou en speed-boat (50 VUV un aller simple). Speed-boat et pirogue peuvent se louer pour des parcours côtiers plus importants.

L'état des routes est fortement dégradé, à part les radiers, et dépourvu de signalisation (encore en ). Certaines portions de routes sont en réfection, par des entreprises chinoises. L'éclairage des lieux publics est inexistant. Le pick-up reste le véhicule le plus adapté. La distribution de carburant est succincte ou peu visible. Il n'existe pas de service public ou privé de transport : tout véhicule est susceptible de transporter tout objet et toute personne, contre défraiement.

Histoire

Proue de pirogue, Ile Vao MHNT

Les côtes nord-est et les Maskelynes sont des sites à poterie Lapita ou post-Lapita : Vao, Atchin, Wala, Uripiv... La côte nord-ouest connaît l'art rupestre (dont deux datables de 2 200 à 2 100 BP). Des abris sous roche préhistoriques existent à l'intérieur de la partie nord.

L’île est connue pour héberger le site de Botco qui servit de lieu de rituels cannibales, uniquement réservés aux hommes, jusqu’en 1960[1]. Presque toute trace en a disparu.

L'anthropologue anglais John Layard a étudié à partir de 1914 la région d'Atchin, Vao, Wala et Rano. Il a écrit son œuvre majeure, Stone Men of Malekula (1942). Une partie des objets collectés est déposée au musée d'Ipswich.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'aviso Chevreuil des Forces navales françaises libres, est envoyé aux Nouvelles-Hébrides et aux Îles Banks, par le commandant de la Marine dans le Pacifique, le capitaine de frégate Cabanier, pour des missions de visite et de maintien de l'ordre. Commandé par l'enseigne de vaisseau Fourlinnie, il fait un passage à Malekula (dit alors Millicolo) entre le 10 et le [5]. Port-Vila devient une base militaire américaine importante du Pacifique.

Avant l'indépendance, un groupe d'hommes tente un développement endogène, Malnatco, ou Malekula Native Company : le chef Ati (île de Wala), Charley Raghragh Metlegh Saulidal, Paul Tamlulum (de Longana, Aoba). Les trois sont vite soupçonnés, accusés, emprisonnés.

Économie

En plus de l'agriculture vivrière, principalement pour l'auto-consommation, la production agricole concerne le cacao, la noix de coco (pour le coprah), le kava, et l'élevage bovin. La pêche est en partie consommée sur place, en partie exportée vers Santo.

Le tourisme, quoiqu'embryonnaire, y est prometteur. Le site de l'office provincial du tourisme fournit les informations essentielles : (http://www.malampa.travel/).

Personnalités

  • Oscar Newman (1907-1980), de Tisman, ballandard, planteur, exploitant, commerçant, roi de Mallicolo, déchu,
  • Raghragh Charley Meltegh Saulindal, originaire de Matanvat (Nord Malekula), de la Malnatco (Malekula Native Company,

Productions

La mer intérieure que constitue l'archipel est le lieu de cycles de voyages et d'échanges immémoriaux. Dans ce cadre, les îles Maskelynes confectionnent et donc exportent des arcs à double courbure, à partir des racines aériennes des palétuviers (rares ailleurs dans l'archipel), et les écorces de ces mêmes palétuviers utilisées en décoction pour affermir les filets de pêche neufs. (Jean Guiart 2008:81)

Langues

Malekula présente une extrême diversité linguistique. L'ouvrage Ethnologue y répertorie 25 langues vernaculaires[6] :

  1. aulua
  2. axamb
  3. Big Nambas
  4. burmbar
  5. Dixon Reef
  6. katbol
  7. labo
  8. letemboi
  9. lingarak
  10. litzlitz
  11. mae
  12. malfaxal
  13. Malua Bay
  14. maragus
  15. maskelynes
  16. mpotovoro
  17. nahavaq (ou South West Bay)
  18. nasarian
  19. port-sandwich
  20. repanbitip
  21. rerep
  22. unua
  23. uripiv-wala-rano-atchin
  24. vao
  25. vinmavis

En réalité, les linguistes John Lynch et Terry Crowley recensent 39 langues parlées à Malekula[7]; et dans un recensement plus récent, A. François et ses collègues en comptent jusqu’à 42[8].

Références

  • (en) Laura G. Dimock, A Grammar of Nahavaq (Malakula, Vanuatu), Victoria University of Wellington, , 288 p. (lire en ligne)
  • (en) Alexandre François, Michael Franjieh, Sébastien Lacrampe et Stefan Schnell, « The exceptional linguistic density of Vanuatu », dans A. François, S. Lacrampe, M. Franjieh & S. Schnell, The Languages of Vanuatu: Unity and Diversity, Canberra, Asia Pacific Linguistics Open Access, coll. « Studies in the Languages of Island Melanesia » (no 5), (ISBN 9781922185235, lire en ligne), p. 1–21
  • (en) John Lynch et Terry Crowley, Languages of Vanuatu : A new survey and bibliography, Canberra, Australian National University, coll. « Pacific Linguistics » (no 517), , 201 p. (ISBN 0-85883-469-3, présentation en ligne)
  • Barbara Helley, analyse honnête, mais hors-sol
  • James A. Michener, Tales of the South Pacific et Return to Paradise, récits romancés, peu informés,
  • André-Paul Antoine et Robert Lugeon, Chez les mangeurs d'hommes (1928)[9], le mauvais film (Guiart 2008:135),
  • Tom Harrisson, Savage Civilisation, 1937, Gollanez, Londres,
  • Dimitri Ignatieff, « Présence dans le Pacifique des navires de la France Libre : Le Chevreuil », Revue Maritime, no 484, , p. 96-99 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes

  1. « Sur les traces des tribus cannibales de Malekula », Le Monde, (consulté le )
  2. (en) « Îles du Vanuatu » (consulté le )
  3. (en) « 2009 National Population and Housing Census » [archive du ], Vanuatu National Statistics Office, (consulté le ), p. 12
  4. (en) « Weather Information for Lakatoro », Organisation météorologique mondiale (consulté le )
  5. Ignatieff 2009, p. 97.
  6. (en) « Languages of Vanuatu », SIL International (consulté le )
  7. Dimock 2009, p. 2, citant Lynch & Crowley 2001.
  8. François et al. (2015), p. 3, 20.
  9. http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/21653
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