Île-des-Sœurs

L'île-des-Sœurs est un quartier de référence de l'arrondissement de Verdun de la ville de Montréal.

Ne doit pas être confondu avec Île des Sœurs.

L'Île-des-Sœurs

Profil de l'Île-des-Sœurs
Administration
Pays Canada
Province Québec
Municipalité Montréal
Statut Quartier de référence
Arrondissement Verdun
Constitution 2002
Démographie
Population 18 315 hab. (2011)
Densité 4 897 hab./km2
Langue(s) parlée(s) Français
Géographie
Superficie 374 ha = 3,74 km2
Divers
Site(s) touristique(s) Archipel d'Hochelaga, fleuve Saint-Laurent, Pont Champlain
Localisation

    Géographie

    L'île accueille le pied montréalais du pont Samuel-de-Champlain, qui est relié à l'île de Montréal par deux autres ponts, le pont de l'Île-des-Sœurs et le pont Clément.

    L'île est essentiellement une banlieue résidentielle à forte densité, principalement en raison de sa proximité du centre-ville de Montréal. Principalement composée de tours à condos de luxe et de maisons unifamiliales, l'île est reconnue pour être une banlieue cossue de l'agglomération montréalaise. L'île comprend aussi un secteur de bureaux d'affaires et de commerces près de l'accès autoroutier dont le secteur nord de l'île, où siège actuellement le siège social de la compagnie Bell Canada. Les services communautaires sont regroupés autour du centre Elgar, vers le centre de l'île, qui comprend une bibliothèque, un centre communautaire et une église.

    Parc Vancouver à L'Île des Sœurs - en arrière-plan, on remarque la première tour d'habitation de Mies van der Rohe

    Le patrimoine architectural de notoriété du quartier inclut trois tours d'habitation et un poste d'essence signés Ludwig Mies van der Rohe.

    Le patrimoine naturel comprend le boisé Saint-Paul, milieu humide qui accueille une population importante d'oiseaux migrateurs mais qui a été grandement rongé par le développement immobilier et qui est toujours menacé. Les espaces verts aménagés comprennent un golf écologique, une dizaine de parcs de voisinage de taille variable et des aires gazonnées.

    Histoire

    D'abord dénommé île Saint-Paul en l'honneur du fondateur de Montréal Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, l'île fut concédée en 1634 par Jean de Lauzon, futur gouverneur de la Nouvelle-France, comme partie de la vaste seigneurie de La Citière sur la rive sud de Montréal[1]. En 1664, il concède l'île en trois fiefs égaux à trois citoyens marquants de Ville-Marie : Jacques Le Ber, sieur de Saint-Paul et Senneville ; Claude Robutel de Saint-André, sieur de La Noue et Jean de la Vigne. Ce dernier transfère sa portion à Marie Le Ber, sœur de Jacques, en 1668 ; elle le vend ensuite à son frère, et l'île est divisée entre les seigneuries de Saint-Paul et La Noue.

    Les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame font acquisition du fief de La Noue en 1706. À la suite de la conquête de la Nouvelle France, l'autre fief est vendu aux enchères en 1769 et les sœurs l'achètent à son tour, devenant seules propriétaires de l'île pendant les prochains 250 ans[2]. Elles sont à l'origine du nom officieux de l'île, attesté depuis le début du XIXe siècle[3].

    Les sœurs implantent des opérations agricoles et font construire habitations et granges ; elles engagent également des femmes pour les aider avec l'élevage du bétail. À la suite d'une dispute entre la congrégation et la municipalité de Verdun concernant les impôts fonciers, l'île, qui n'a toujours aucun lien fixe avec l'île de Montréal, est érigée en municipalité (L'Île-Saint-Paul) en 1899.

    Les sœurs continuent leurs activités agricoles jusqu'en 1956, quand elles vendent l'île à la société Quebec Home and Mortgage[4]; par la suite le gouvernement du Québec la fusionne avec la cité de Verdun[1]. La dénomination d'« île Saint-Paul » ayant passé d'usage, le nom île des Sœurs est officialisé. Les sœurs la quittent à jamais en 1957.

    L'ouverture du pont Champlain en 1962 donne le coup d'envoi pour l'urbanisation intensive de l'île, prise en main par la société Metropolitan Structures de Chicago sous un plan directeur de la société américaine Johnson, Johnson & Roy[1]. En particulier, quatre bâtiments sont signés par l'architecte moderniste proéminent Ludwig Mies van der Rohe : trois tours d'habitation et une station d'essence Esso, qui, classée édifice historique, est aujourd'hui réaffecté comme centre intergénérationnel. Depuis lors, la construction continue presque sans relâche.

    Administration

    Circonscriptions

    Comme tout Verdun, l'île des Sœurs fait partie de la circonscription provinciale de Verdun et la circonscription fédérale de Ville-Marie—Le Sud-Ouest—Île-des-Sœurs.

    Démographie

    Évolution de la population de L'Île-des-Sœurs sur 40 ans - 1971 à 2011

    Au cours des 40 dernières années, les recensements de Statistique Canada témoignent de la croissance soutenue du quartier de L'Île-des-Sœurs. En 1971 l'île ne comptait que 3 925 résidents. En 2011, 18 315 personnes y vivent.

    À titre de comparaison, l'île de Montréal a connu une progression de 1,7 % entre le Recensement de 2006 et celui de 2011. Au cours de cette même période intercensitaire, L'Île-des-Sœurs a vu sa population croître au rythme fulgurant de 13 %.

    Alors qu'en 2006, l'Île-des-Sœurs représentait 25 % de l'arrondissement de Verdun, la population de ce quartier poursuit sa progression ascendante pour atteindre 28 % en 2011.

    En 2011, la population de l'île représente 139 % du décompte officiel de 2001.

    Avec l'évolution de grands projets résidentiels comprenant des tours atteignant jusqu'à 30 étages, le développement immobilier poursuit son rythme de croissance dans les secteurs de la Pointe Nord, la Pointe Sud et sur le Chemin du Golf.

    Controverses

    Évolution de la population

    Depuis 2005, le maire de Verdun a soutenu que la population ultime de L'Île-des-Sœurs ne dépasserait pas 23 000 personnes. À la séance du Conseil d'arrondissement du mardi , à la suite d'une question d'un membre de l'exécutif de l'Association des propriétaires et résidents de L'Île-des-Sœurs (APRIDS), cette information a été confirmée par le maire Claude Trudel. Le procès-verbal de la séance du Conseil d'arrondissement du , indique que certains citoyens ont de nouveau questionné l'exactitude de cette prévision.

    En , la prévision passe à 25 000. Le Magazine écrit :

    • « Le directeur général de l'arrondissement de Verdun, Gilles Baril, soutient que les prévisions des urbanistes sont exactes et que la population de L'Île-des-Sœurs, au terme de son développement, ne dépassera pas 25 000 habitants. »
    • « M. Baril contredit ainsi les affirmations de certains citoyens qui expriment des doutes sur ces prévisions. »
    • « Les données de l'arrondissement sont basées sur un taux d'occupation moyen de 1,8 personne par logement et M. Baril affirme que celui-ci est très réaliste. Il explique que les analyses des urbanistes s'appuient sur des données précises, établies sur plusieurs années et constamment actualisées; elles tiennent également compte des différentes catégories de logements que comptent construire les promoteurs. »

    La deuxième école

    Vue sur le parc de la Fontaine à L'Île-des-Sœurs - François Boucher, septembre 2011.
    En arrière-plan, on remarque deux tours des Verrières sur la rue Berlioz

    L'emplacement de la deuxième école primaire fait partie des enjeux récents (2011-2015) concernant l'aménagement urbain. L'arrondissement de Verdun proposait un zonage parcellaire afin d'implanter une deuxième école primaire dans le seul parc aménagé de la portion Nord de l'île, soit le parc de la Fontaine. Les défenseurs du patrimoine ont invité les instances décisionnels à considérer un site alternatif pour la construction de cette deuxième école.

    En , Line Beauchamp ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport MELS annonçait l'octroi de 10,5 millions $ [5] pour la construction de la deuxième école à la condition que l'arrondissement s'engage à fournir le terrain. Au cours des six mois, le maire a présenté le parc de la Fontaine comme étant « le SEUL site disponible »[6],[7],[8]. La communauté insulaire s'est mobilisée en formant le Comité de protection du parc de la Fontaine. Il s'ensuivit une vive opposition des 1 570 signataires d'une pétition issus des huit zones contiguës totalisant 1 842 logements [9],[7]

    Parc Elgar - Ancien passage se terminant en cul-de-sac sur une barrière « Frost » derrière laquelle se trouve la plus récente expansion (2008) du bâtiment de l'école primaire L'Île-des-Sœurs

    Au fil des ans, après de multiples agrandissements, le site de la première école, le parc Elgar, a été progressivement envahi pour accueillir les nouveaux locaux et classes[10]. Les résidents acceptent mal que les terrains s'envolent année après année au profit des promoteurs et reprochent aux élus un manque flagrant de planification urbaine citant la « forêt de condos » à titre d'exemple[10].

    Par un vote de 747 voix (trois fois le nombre requis par la loi) lors de la tenue d'un registre le , la grande majorité des électeurs, 28 % [11] a refusé que le parc de la Fontaine subisse le même sort que le parc Elgar, site de la première école.

    Le maire a abandonné son projet controversé plutôt que de tenir un référendum[12]. Selon le maire, il apparaît antidémocratique que 4 % de la population puisse sceller le sort d'une école ou d'une institution à L'Île-des-Sœurs ou ailleurs[13]

    Octobre 2011 - Tract signé par le député provincial de Verdun, Henri-François Gautrin, l'arrondissement de Verdun et la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.
    Distribué aux résidents des zones contiguës quelques jours avant le registre.

    Localement, le député provincial de Verdun, les élus de l'arrondissement de Verdun et la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) se sont liés dans une campagne concertée demandant à la population de ne PAS exercer son droit démocratique lors de la tenue du registre menant au référendum. Les répercussions se sont manifestées jusqu'à l'Assemblée nationale du Québec.

    À la demande conjointe du maire Claude Trudel et de Gérald Tremblay et appuyé par le député libéral Henri-François Gautrin, c'est en qu'une modification de l'article 89.1 de la Charte de la Ville de Montréal[14] était amendée pour y inclure la mention « établissement d'enseignement public » (une école primaire ou secondaire). Le dossier a été piloté par le ministre libéral Laurent Lessard du Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire (MAMROT).

    Notes et références

    1. "L'île des Sœurs." Grand répertoire du patrimoine bâti de Montréal. Visualisé le 2 juillet 2011.
    2. "Histoire de l'île des Sœurs." Ville de Montréal: Arrondissement de Verdun. Visualisé le 3 juillet 2011.
    3. Fiche descriptive: Île des Sœurs. Commission de toponymie du Québec. Visualisé le 2 juillet 2011
    4. Acte de vente, 26 janvier 1956, Par LES SŒURS DE LA CONGRÉGATION DE NOTRE-DAME DE MONTRÉAL à QUÉBEC HOME & MORTGAGE CORPORATION LTD. devant Me Robert DESY, notaire, Sous sa minute 14 026, Publié au registre foncier du Québec, Bureau de la publicité des droits de Montréal, sous le numéro 1 183 864.
    5. « Verdun Archives / Journal Métro », sur Journal Métro (consulté le ).
    6. « Controverse autour de la construction d'une école à l'Île-des-Soeurs », sur canada.ca, Radio-Canada, (consulté le ).
    7. http://ici.radio-canada.ca/regions/montreal/2011/09/07/003-ile-soeurs-ecole.shtml
    8. « Projet d'école : il reste peu d'options », sur Journal Métro, (consulté le ).
    9. http://noranet.com/sauvonsnotreparc/media.shtml
    10. (en) « Rapport de la consultation publique sur le projet de construction d’une école primaire à l’Île des Soeurs », sur OCPM, (consulté le ).
    11. « Verdun Archives / Journal Métro », sur Journal Métro (consulté le ).
    12. « Verdun largue le projet d'école dans un parc », La Presse, (lire en ligne, consulté le ).
    13. https://www.ledevoir.com/politique/montreal/334664/pas-de-nouvelle-ecole-a-l-ile-des-soeurs Jeanne Corriveau le 28 octobre 2011]
    14. Gouvernement du Québec, « Charte de la Ville de Montréal », sur Publications du Québec (consulté le )

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

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