Étienne-Jules Marey

Étienne-Jules Marey, né le à Beaune et mort le à Paris, est un médecin, un physiologiste et un inventeur français.

Pour les articles homonymes, voir Marey (homonymie).

Considéré à son époque comme un touche-à-tout[1] atypique, il est l’un des premiers, à partir de 1871, à étudier méthodiquement ce qu’il « nomme d’un terme magnifique, “la machine animale” »[2], c’est-à-dire les mécanismes des différents modes de déplacement et de leurs diverses allures, aussi bien des animaux que des êtres humains.

Biographie et travaux

Marey fait ses études secondaires à Beaune, puis ses études de médecine à Paris, de 1849 à 1859. De 1869 à 1904, il est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d'Histoire naturelle des corps organisés. En 1859[3], il met au point le sphygmographe, qu’il présente à l’Académie des sciences en 1860, avec son collaborateur, Auguste Chauveau (1827-1917). L'appareil enregistre les battements artériels, grâce à un kymographe sur papier noirci à la fumée ; c'est une amélioration du dispositif inventé en 1853 par l’Allemand Carl Ludwig (1816-1895)[4].

Dans les années 1870, il commence à étudier la « locomotion terrestre » et d’abord celle de l’homme. Il imagine des dispositifs pneumatiques fixés à des chaussures préparées spécialement à cet effet qu’il appelle des « chaussures exploratrices ». Des tuyaux conduisent la pression exercée sur ces dispositifs jusqu’à un enregistreur à stylet et noir de fumée. L’étude porte sur la marche, puis sur la course, déterminant ainsi les trois données de ces mécanismes : « sa durée, ses phases et son intensité ». Il enregistre également ce qu’il appelle les « réactions ». « Sous ce nom, nous désignerons les mouvements que l’action des jambes imprime à la masse du corps. »[5] Le déplacement du centre de gravité, l’amplitude des oscillations verticales et horizontales du haut du corps sont examinées et enregistrées méthodiquement, y compris en faisant porter les enregistreurs par les expérimentés eux-mêmes [6].

Séquence animée du Cheval Annie G. au galop, réalisée en 2006 à partir de la planche 626 publiée par Muybridge dans Animal Locomotion de 1887.
Cheval au galop, dessin (erroné) du général Rouen.

Enregistrées par des appareils semblables, ce sont ensuite les allures des quadrupèdes, notamment du cheval, qui sont déterminées, et Marey comprend que le galop, allure rapide difficilement observable dans ses détails par l’œil humain, est mal interprété, y compris par les milieux savants, erreur que les peintres reproduisent dans leurs tableaux équestres quand ils montrent des chevaux au galop les quatre membres en extension au-dessus du sol. Des représentations « absolument invraisemblables. »[7]

En 1874, l'ouvrage de Marey La Machine animale avait été traduit en anglais et l’ancien gouverneur de Californie Leland Stanford s'intéresse à ses figures représentant le cheval au trot et au galop, inspirées à Marey par les résultats de la méthode graphique. Comme l'écrit le britannique Eadweard Muybridge en , « la lecture [du] célèbre ouvrage sur le mécanisme animal a inspiré au gouverneur Leland la première idée de la possibilité de résoudre le problème de la locomotion à l’aide de la photographie. M. Stanford me consulta à ce propos et, sur sa demande, je résolus de le seconder dans sa tâche »[8]. En 1878 , Muybridge démontrera (animation ci-contre à gauche), dans une expérience devenue célèbre avec la méthode photographique qu’il mettra au point, que Marey avait raison en affirmant que le cheval au galop n’a jamais les quatre fers en l’air au cours des phases d’extension et qu'il ne quitte effectivement le sol que lorsqu'il regroupe ses jambes sous lui. Lors de sa visite à Paris en 1881, Stanford peut alors faire remarquer au peintre Ernest Meissonier, chargé de peindre son portrait, que la représentation d'un cheval au galop dans l'un de ses tableaux est inexacte.

Marey s’intéresse aussi à la locomotion aérienne et il commence par construire des « insectes artificiels », reproduisant le mécanisme des battements d’ailes, vérifiant par ce moyen la formation d’une sustentation (force de bas en haut s’opposant au poids de l'insecte). Il entreprend de répondre à trois questions fondamentales :

« 1° Quelle est la fréquence des mouvements de l’aile chez les insectes ?

2° Quelles sont les différentes positions successives que l’aile occupe pendant sa révolution complète ?

3° Comment se développe la force motrice qui soutient et transporte le corps de l’animal ? »[9]

Il imagine et fabrique ensuite divers dispositifs qui permettent de la même façon de simuler le vol des oiseaux. Il détermine ainsi le fondement du vol aérien : « Tout corps mince qui est courbé, tend à glisser sur l’air suivant la direction de sa propre courbure. »[10] Il fait fabriquer un « manège » pour étudier le vol de véritables oiseaux (pigeons, buses, faucons) que l’on maintient dans ce dispositif tout en leur laissant la liberté de voler selon un grand cercle. Pour qu’ils puissent se sentir « en liberté », le manège est construit suivant un diamètre de 6 à 7 mètres. « Attelé, en quelque sorte, à l’extrémité d’un long bras qui tourne sur un pivot central, l’oiseau doit être, autant que possible, libre d’exécuter des mouvements d’oscillation verticale… Pourvu que l’oiseau, même entravé dans des mouvements, batte des ailes avec l’intention de voler, nous pourrons étudier ses actes musculaires avec leurs caractères, de force, d’étendue, de durée. » [11]

Plaque au 11 boulevard Delessert à Paris.

Marey est rejoint en 1874 par un assistant, Victor Tatin (1843-1913), qui comme lui est fasciné par les possibilités du vol mécanique et fabriquera d’ailleurs en 1879 l’un des premiers aéroplanes sans pilote, propulsé par un moteur à air comprimé[12]. Il rencontre aussi Alphonse Pénaud (1850-1890), qui lors d'une conférence à la Société française de navigation aérienne, fin 1873, pour l'étude théorique du vol des oiseaux, imagine un appareil photographique qui pourrait prendre plusieurs épreuves à quelques centièmes de seconde d’écart l’une de l’autre[13].

En 1878, Marey devient membre de l'Académie des sciences au fauteuil de Claude Bernard. Son intérêt pour l'étude du mouvement chez les êtres vivants est aussi vif et, après la découverte des travaux d'Muybridge, qu'il rencontre en 1881, il utilise la photographie comme outil principal de ses recherches. Il est à l'origine de l'Institut portant son nom[14],[15]. En 1888, il assure la présidence de la Ligue nationale de l'éducation physique créée cette même année à l'instigation de Paschal Grousset.

« E.-J. Marey (1830-1870) appartient, comme Paul Bert, à la génération des physiologistes qui ont fait leur apprentissage au milieu du siècle, alors que la physiologie avait conquis son indépendance et trouvé son style. On doit à Marey d'avoir repris, modifié et développé en France, les techniques d'inscription graphique mises au point par Carl Ludwig, et d'avoir importé, en physiologie, les techniques de la photographie instantanée déjà utilisées par les astronomes comme Jules Janssen, inventeur du révolver photographique, pour l'étude du transit de Vénus à Nagasaki en 1874[16]. On a vu que l'hémodynamomètre de Poiseuille avait fourni à Ludwig un des éléments du kymographe. Inversement, c'est le sphygmographe de Karl Vierordt (1853), construit par composition du sphygmomètre et de l'enregistreur graphique de Ludwig, qui est l'ancêtre des appareils de Marey. Associé à Chauveau (1827-1917), Marey a utilisé le sphygmographe comparatif à l'étude des mouvements de la circulation (Physiologie médicale de la circulation du sang, 1863). C'est aussi en collaboration avec Chauveau que Marey a construit et utilisé la sonde cardiaque pour l'enregistrement des pulsations du cœur (Appareils et expériences cardiographiques, 1863). Les travaux de Marey sur la locomotion humaine et animale étudiée selon la méthode graphique sont résumés dans La Machine animale (1873). Des travaux sur le même sujet, selon la méthode chronophotographique et qui font de Marey un des pères du cinématographe, sont réunis dans Le Mouvement (1894). », Georges Canguilhem [17]. Lié au monde de la photographie naissante, Marey est nommé président d'honneur de la Société française de photographie en 1894[18].

Il vit entre 1881 et 1904 au 11 boulevard Delessert (16e arrondissement de Paris). Une plaque lui rend hommage.

Étienne-Jules Marey meurt le , à l'âge de 74 ans, dans le 16e arrondissement de Paris[19]. Quatre ans après, une souscription est lancée pour édifier à Beaune un monument à son honneur.

Chronophotographie

Sur plaque de verre

Pélican volant, chronophotographie sur plaque fixe, 1887.

En 1882, Marey crée la station physiologique du Parc des Princes à Boulogne-sur-Seine, subventionnée par l'État : le ministère de la Guerre s'est intéressé aux travaux de Marey sur la « méthode de marche » de l'armée allemande, vainqueur de la guerre franco-allemande de 1870[20],[21]. Toute l'attention de Marey est tendue vers ce but : comment fonctionne la « machine animale ? »

« Cette connaissance ne pouvait être acquise par l’observation simple, car l’attention la plus soutenue, concentrée sur l’action d’un seul muscle, a grand’peine à en saisir les phases d’activité et de repos, même dans l’allure la plus lente. Comment alors pourrait-on espérer de saisir à la fois l’action de tous les muscles des membres à toutes les phases d’une allure rapide[22]? »

En 1882, Marey invente la photochronographie renommée chronophotographie le , procédé encore utilisé de nos jours, en s'inspirant du revolver astronomique de Janssen de 1874. Cette technique consiste  contrairement aux méthodes de Muybridge qui utilise plusieurs appareils et autant d'objectifs  à prendre en rafale des instantanés sur une même plaque fixe de verre enduite de gélatinobromure, avec un appareil de prise de vues muni d'un seul objectif, placé dans une chambre photographique mobile, qui opère sur des sujets clairs disposés devant un fond noir afin de pouvoir analyser avec précision les différentes positions des corps au cours d'un mouvement[23]. La plaque de verre est exposée plusieurs fois très brièvement grâce à un obturateur rotatif tournant devant l’objectif, qui laisse passer le faisceau de lumière par intermittence[20]. Marey présente cette technique le à l'Académie des sciences[24].

Fusil photographique de 1882 adapté à la pellicule en 1888, Musée des Arts et Métiers.

Quelques mois auparavant, à Naples où il réside une partie de l’année, il avait mis au point entre janvier et février 1882[16] le fusil photographique envisagé depuis décembre 1878[25],[26],[27], avec le fabricant d'obturateurs parisien Otto Lund, un appareil qui peut photographier en douze poses d'1/720e de seconde chacune, voire plus de poses d'1/1440e de seconde, un sujet « sur nature » en épaulant comme avec un vrai fusil, permettant ainsi de suivre un mouvement particulièrement rapide. Cet appareil, chargé de petites plaques de verre circulaires ou octogonales[28], dont le pourtour se présente derrière l'objectif comme les balles dans le barillet d'un revolver, a l'avantage d'être léger et mobile. Ensuite, « si l'on dispose des photographies d'oiseaux sur un phénakistiscope, on reproduit bien l'apparence des mouvements du vol »[26],[25]. Il fait une démonstration de ses résultats à l'Académie des sciences le [16],[29], puis le 10 avril, des images en série du vol de la mouette et de la chauve-souris y sont présentées[25],[30].

Parmi ses nombreuse études réalisées selon ces deux techniques, complétées par l'utilisation du zootrope, et d'autres comme celle qui, le , utilise un miroir tournant pour l'étude des poissons[31], Marey fait le une communication à l'Académie des sciences sur Le mécanisme du vol des oiseaux étudié par la Photochronographie et une autre le sur Des mouvements de la natation de l'anguille, étudiés par la Chrono-photographie.

Il modifie plusieurs fois son fusil photographique, principalement en 1889 pour lui adapter un nouveau support : le film souple en nitrate de cellulose inventé par l'américain John Carbutt et commercialisé par George Eastman, support qu'il fait diffuser en Europe et à Paris par Paul Nadar et Balagny, après l'avoir présenté à l'exposition universelle de 1889 avec son appareil Kodak N°1 (versions des musées de Beaune[32] et des Arts et Métiers et celle (N°5) conçue entre 1896 et 1899 conservée à la Cinémathèque, pour bandes de 35 mm de large et 20 m de long, qui constitue la première caméra portative[33]).

Sur pellicule papier et celluloïd

En 1888, Marey abandonne la plaque de verre, lui préférant le support de papier sensible, qu'il adopte avec succès pour ses prises de vues ultrarapides, et dont il présente le premier exemplaire à l'Académie des sciences le 29 octobre 1888, au moment ou Louis Aimé Augustin Le Prince réalise également ses premiers essais sur ce support.

« Pour compléter les recherches dont j'ai entretenu l'Académie dans les dernières séances, j'ai l'honneur de lui présenter aujourd'hui une bande de papier sensible sur laquelle une série d'images a été obtenue, à raison de 20 images par secondes. L'appareil que j'ai construit à cet effet déroule une bande de papier sensible avec une vitesse qui peut atteindre 1m,60 par seconde. Cette vitesse excédant mes besoins actuels, je l'ai réduite à 0m,80. Si l'on prend les images pendant que le papier se déroule, on n'obtient aucune netteté ; on peut seulement apprécier les changements d'attitude du sujet en expérience. Mais, si au moyen d'un dispositif spécial basé sur l'emploi d'un électro-aimant, on arrête le papier pendant la durée de l'éclairage 1/5000e de seconde, les images prennent toute la netteté désirable[34]. »

Dans le courant de l'été 1889, il réalise d'autres bandes « sur un papier sensible, se déroulant à la vitesse de 1 m par seconde et donnant 25 images dans le même temps », publiées par le Commandant Bonnal dans son traité d'équitation, dont en planche VII, 14 des 21 clichés de l'allure du Saut en hauteur en partant du trot par la jument "Niniche"[35] et en planche V, l'allure du Petit trot marché en tenant les hanches par la jument "Fanfreluche"[36]. Thomas Edison, qui après une traversée d'un douzaine de jours vient en France le à l'occasion de l'exposition universelle, assiste au banquet du Figaro donné en son honneur le avec les principaux scientifiques français et son guide n'est autre que Marey, qui lui fait visiter l'Exposition française de photographie, à laquelle participent entre autres Nadar et les frères Lumière, en lui montrant les résultats qu'il avait obtenu avec son chronophotographe, puis il l'accueille dans son laboratoire. C’est après avoir rencontré Marey qu’Edison devait rédiger sa quatrième motion picture caveat, qui réorienta de manière décisive les recherches entreprises par son assistant William Kennedy Laurie Dickson à Menlo Park, avec l’apparition pour la première fois du principe du film perforé[37], la quatrième, déposée le , étant relative à l'utilisation de film sensible et transparent, perforés des deux côtés « comme sur les bandes du télégraphe automatique de Wheatstone »[38].

Durant l'automne 1889, Marey se procure le support celluloïd transparent et souple d'Eastman inventé le , et réalise ses premiers essais, à l'aide d'une nouvelle caméra argentique à pellicule mobile, qu'il développe en collaboration avec son bras droit Georges Demenÿ et qu'il nomme "chronophotographe"[39] le mot "chronophotographie" sera retenu officiellement en 1889  où le support souple enduit sur une face d'une émulsion photosensible avance en synchronisme avec la fermeture d'un obturateur, puis s'immobilise pour enregistrer un photogramme, et recommence une douzaine de fois par seconde. La décomposition photographique du mouvement ne figure plus ainsi sur une même plaque, mais image après image tout au long du support celluloïd. Cette caméra photochronographique (première appellation) est brevetée le [40] et modifiée en 1890 par Georges Demenÿ[41], qui en 1894 substitue au procédé d'entraînement par cadre presseur, un procédé plus fiable par came battante (brevet du additif au brevet du ). Il réalise ensuite les premiers films scientifiques du cinéma, tels que "La Goutte d'eau tombant dans l'encre" ou le mouvement des vorticelles, microorganismes captés à l'aide d'un microscope, et invente l'accéléré pour étudier le retournement d'une étoile de mer ou le ralenti pour le retournement d'un chat.

Mais le but de Marey n'est pas de créer un spectacle, ce qui l'intéresse, c'est d'étudier la décomposition spatiale d'un phénomène ou d'un mouvement.

« Le cinéma ne doit presque rien à l'esprit scientifique... Il est significatif que Marey ne s'intéressait qu'à l'analyse du mouvement, nullement au processus inverse qui permettait de le recomposer[42]. »

Animation de Le cheval Bixio au pas, d'après 5 des 61 images du rouleau celluloïd de Marey (un demi-cycle du pas), 1890.
Animation moderne tirée des planches publiées de la séquence séquence animée originale « Je vous aime », prononcé par Demenÿ (1891), qui est utilisée pour la première projection, à l'aide d'un phonoscope, d'une séquence continue de clichés chronophotographiques[43]. Sa première présentation publique est le clou de l'Exposition internationale de Photographie de Paris de 1892[44],[45].

La Cinémathèque française conserve 416 rouleaux négatifs originaux de Marey, Demenÿ et 7 autres collaborateurs et les Archives du film du Centre national de la cinématographie en conservent 153, soit 569 au total, de 0,11 m à 4,19 m de longueur[46], incluant des fragments d'essais de 1889 (Homme en marche)[47],[48]. Les rouleaux chronophotographiques sur celluloïd conservés depuis 1890 comprennent La Vague considérée comme la première scène réussie avec des Scènes d'escrime réalisées à Naples où il possédait une résidence, aujourd'hui conservées au musée Étienne-Jules Marey de Beaune[49], outre Le Cheval Bixio monté (28 photographies), Le Cheval Bixio au pas (61 photographies, animation ci-contre) ou en 1892 Cheval attelé à une voiture boulevard Delessert (36 photographies), scène urbaine extérieure prise depuis une fenêtre du domicile de Marey, certains de ces premiers rouleaux étant conservés à la Cinémathèque. À partir de ses chronophotographies, Il fait également réaliser des sculptures en plâtre et bronze (décomposition du vol du goéland, du pigeon, de la mouette, 1887), par un sculpteur napolitain[50], scuptures qu'il installe ensuite dans une sorte de zootrope appelé miroscope.

Ces expériences, qui anticipent sur l’ère du cinéma, ne portent pourtant pas le nom de films de cinéma[51]. Ceux-ci sont tournés en 1891 par l’ingénieur électricien de Thomas Edison, William Kennedy Laurie Dickson. En effet, le procédé mécanique d’avancement alternatif de la pellicule choisi par Marey et Demenÿ, un cadre presseur intermittent qui arrête le défilement de la pellicule devant la fenêtre de prise de vues, et un ressort qui la déplace lorsque le cadre presseur se soulève, présente le défaut de parfois générer des photogrammes de largeurs variables, « ce qui engendre des problèmes d’équidistance entre les images »[52], sauf à parvenir à une vitesse de prise de vue parfaitement régulière, comme dans les pellicules Saut en hauteur en partant du trot par la jument "Niniche" ou Cheval attelé à une voiture boulevard Delessert. Toutefois, même en cas d'équidistance des photogrammes, d'autres problème technique entraînent un décalage graduel de l'image hors du champ du cadre de projection[33].

Ce défaut, renforcé par l’absence de perforations, était incompatible avec tout système de visionnement en mouvement existant en 1890. En 1892, Marey envisage alors avec Georges Demenÿ de réaliser un projecteur chronophotographique adapté à ces bandes, mais y sursoit malgré les avancées prometteuses de ses collaborateurs[53] et conclut : « Arrivé à ce point de nos recherches, nous avons appris que notre préparateur avait obtenu d'une autre façon une solution immédiate du problème, il nous a paru convenable de surseoir à de nouveaux essais »[54]. En 1893, Demenÿ avait ainsi réalisé de son côté un projecteur à bandes négatives[55]. Il s'agit probablement du procédé, développé par Demeny, auquel Marey fait allusion, lorsqu'il sursoit un temps à ses propres recherches de projecteur, alors même qu'un exemplaire de projecteur conservé au musée de Beaune provient du laboratoire de Marey, qui ne se séparera de Demenÿ que l'année suivante. Leurs divergences de vues leur interdiront ainsi de profiter de leurs avancées, en empêchant la mise en commun efficace de leurs brevets dans la compétition des années 1893-1895 qui aboutira à l'invention du cinématographe Lumière.

Marey continue alors à « étudier ses films en tirant et agrandissant chaque image, en calquant, épurant, et en les comparant avec des graphiques. »[56]

« En 1893 (Le Mouvement, Paris, G. Masson, 1894), j'avais déjà essayé d'obtenir des projections animées ; toutefois, l'insuffisance de régularité des intervalles des images me forçait à retravailler mes pellicules négatives pour placer des images à des intervalles équidistants, et cependant la bande d'images positives rendue ainsi régulière était encore soumise à des ressauts insupportables. La force des choses m'avait bien conduite à appliquer cette pellicule sur une bande de toile caoutchoutée munie de perforations latérales et fenestrées en face de chaque image ; j'avais aussi, sans connaître encore l'invention d'Edison, employé un cylindre à chevilles pour conduire cette bande, mais d'autres causes d'irrégularité détérioraient bien vite les perforations de ma bande et les saccades reparaissaient. Je m'obstinai toutefois à poursuivre l'équidistance des images et je réussis à l'obtenir en 1897 (Bulletin de la Société française de photographie, 15 février 1897), au moyen (...) de cylindres en caoutchouc légèrement déformables, suivant qu'on serre plus ou moins le lamineur[33]. »

La solution passe donc, non seulement par la projection en utilisant des perforations latérales, mais aussi par le processus symétrique de prise de vue sur une bande déjà perforée, ce qu'Edison comprend en 1889 après avoir visité le laboratoire de Marey ; tandis qu'en octobre 1888, le procédé que Charles-Émile Reynaud utilisera dans son Théâtre optique est un praxinoscope géant qui, s'il utilise une bande perforée préparée à dessein, de diapositives de gélatine peinte protégées de gomme-laque, est projetée à l'aide de jeux de miroirs par deux projecteurs distinguant le dessin animé de son fond.

Désaccord avec Demenÿ

Les premiers films, impressionnés en 1891 sur les rouleaux Eastman que l'inventeur américain Thomas Edison et son assistant William Kennedy Laurie Dickson ont dotés de perforations pour assurer une prise de vues aux photogrammes identiques et espacés régulièrement, présentent le même pas (hauteur des photogrammes) qui permet leur visionnement en continu, d'abord avec le procédé à vision individuelle mis au point parallèlement par Dickson, le kinétoscope, puis collective, avec le cinématographe des frères Lumière. Mais le seul souci de Marey est scientifique et son but est de décomposer les phénomènes trop rapides pour être perçus par l'œil humain, afin d'en analyser la succession mécanique dans l'ordre chronologique. Son refus de l'utilisation d'une quelconque machine à buts commercial et récréatif l'éloigne donc du processus qui va mener à l'invention du cinéma. À ce sujet, il est en complet désaccord avec Demenÿ qui, après des essais réalisés en 1891 à l'Institut national de jeunes sourds de Paris[57],[58] avait créé en 1892 le phonoscope à disque et une société pour l'exploiter[59]. Inspiré du zoopraxiscope de Muybridge (comme des plaques de verre circulaires du fusil photographique de 1882[26],[60]), mais où les dessins étaient remplacés par des clichés de chronophotographie, découpés et collés de la même façon sur le disque en verre rotatif, le phonoscope permettait, grâce à un obturateur, de visionner directement le mouvement sur le disque actionné par une manivelle ou d'assister à sa projection sur un écran à l'aide d'une forte lanterne oxhydrique Molteni placée derrière l'appareil. Georges Demenÿ avait ainsi procédé avec succès à la première présentation publique d'images chronophotographiques animées, lors de l'exposition internationale de Photographie de Paris de 1892[45]. Ce procédé était identique dans son principe aux jouets optiques et limité en conséquence par la durée très courte de la scène (2 à 4 secondes au maximum) et le caractère cyclique du spectacle, néanmoins renouvelable.

La commercialisation du phonoscope par la Société du Phonoscope qu'il crée en 1892 et la démarche non scientifique de Demenÿ, partisan de la recomposition du mouvement en tant que spectacle, obligent Marey à se séparer en 1894 de son collaborateur, lorsque ce dernier, ne pouvant utiliser les brevets de son employeur, met indépendamment au point une caméra chronophotographique, toujours chargée de pellicule non perforée, qui prend ensuite le nom de Biographe en 1895[61]. Mais, faute de capacités financières et techniques suffisantes, comme celles dont il bénéficiait dans le laboratoire de Marey, après avoir perdu plus d'une année avant de pouvoir convaincre des investisseurs et surtout face à la sortie d'un nouvel appareil de prise de vues plus performant qui fait aussi appareil de projection : le cinématographe, Demenÿ se résout à vendre ses brevets à Gaumont mi-1895, après avoir fait faillite, ainsi que sa production d'environ 100 films, incluant "Danseuse de French-Cancan", "Premiers pas de Bébé" ou "Passage du Train", dont une dizaine, sur bandes de 15 m, est conservée au Musée des Arts et Métiers[62]. C'est avec une version modifiée de cet appareil à bande de 60 mm de large, qu'en 1896 est réalisé "La biche au bois" par Jacques Ducom au théâtre du Châtelet, l'un des premiers grands succès du cinéma[63] et qu'Alice Guy, la première réalisatrice du cinéma, tournera ses premiers films, dont "La fée aux choux[64].

Recherches physiques et physiologiques

Appareil enregistreur de Marey.

Si le nom de Marey est bien connu dans l'histoire du cinéma pour ses recherches dans l'immobilisation photographique du mouvement, il est aussi un scientifique novateur dans plusieurs autres domaines :

En 1900, il construit la première soufflerie au monde qui lui permet d’obtenir des images photographiques de mouvements d’air. Il jette ainsi les bases de l’aérodynamique.

Cette nouvelle perception du vivant inspire encore aujourd'hui les arts visuels et numériques[65].

Influences sur les arts

Premier lightpainting au monde : signature d'Étienne-Jules Marey en 1882.

Historiquement, le premier lightpainting a été créé en [66] par Étienne-Jules Marey, il s'est amusé à signer son nom avec une boule blanche en se déplaçant devant un mur sombre et en enregistrant photographiquement toute l'opération.

Les résultats de ses travaux sur le mouvement, ses chronophotographies parfois abstraites, influencent des artistes du XXe siècle :

Publications

Étienne Jules Marey, (de) Galerie hervorragender ärzte und naturforscher, Munich, J. F. Lehmann, s.d.
  • Physiologie médicale de la circulation du sang basée sur l'étude graphique des mouvements du cœur et du pouls artériel : avec application aux maladies de l'appareil circulatoire, Paris, Delahaye (1863) (lire en ligne sur Gallica)
  • Études physiologiques sur les caractères graphiques des battements du cœur (1865)
  • Du mouvement dans les fonctions de la vie
  • « Du vol des oiseaux » La Revue scientifique 14, , et (texte en ligne)
  • La Machine animale. Locomotion terrestre et aérienne (1873-1874) (lire en ligne)
  • Physiologie expérimentale (1875)
  • Appareils & instruments de physiologie : extrait du catalogue illustré (1875) (lire en ligne sur Gallica)
  • Notice sur les titres et travaux scientifiques du Dr Marey (1876) (lire en ligne)
  • Pression et vitesse du sang (1876)
  • « Moteurs Animés. Expériences de physiologie graphique » La Nature, no 278 - et no 279 - .
  • La méthode graphique dans les sciences expérimentales et principalement en physiologie et en médecine, Paris, Masson (1878) (lire en ligne sur Gallica)
  • La Méthode graphique dans les sciences expérimentales (1878) (texte en ligne)
  • La Circulation du sang à l'état physiologique et dans les maladies (1881) (texte en ligne, lire en ligne sur Gallica)
  • Études photographiques sur la locomotion de l'homme et des animaux (1883) (lire en ligne)
  • Développement de la méthode graphique par l'emploi de la photographie, Paris, Masson (1884) (lire en ligne sur Gallica)
  • « Études pratiques sur la marche de l'homme. Expériences faites à la station physiologique du Parc des Princes » La Nature, no 608 - .
  • Station physiologique : méthodes et appareils : [photographie] , en collaboration avec Georges Demenÿ et Pagès, Paris, (1886) lire en ligne sur Gallica
  • Le vol des oiseaux (1890) éd. G. Masson (lire en ligne) - Préface publiée dans La Revue scientifique
  • « Des appareils enregistreurs de la vitesse » La Nature, no 878 - (texte en ligne)
  • « La chronophotographie : nouvelle méthode pour analyser le mouvement dans les sciences physiques et naturelles », Revue générale des sciences pures et appliquées, no 2, , p. 689-719 (lire en ligne [PDF])
  • « Mouvements de natation de la raie » La Nature, no 1029 - (texte en ligne)
  • « Le Mouvement Des Liquides Étudié Par La Chronophotographie » La Nature, no 1040 - (texte en ligne)
  • avec Georges Demenÿ, Études de physiologie artistique faites au moyen de la chronophotographie (1893)
  • « Des mouvements que certains animaux exécutent pour retomber sur leurs pieds, lorsqu’ils sont précipités d’un lieu élevé » La Nature, no 1119 - (texte en ligne)
  • Le Mouvement, Paris, G. Masson, (lire en ligne) lire en ligne sur Gallica
  • « La Station physiologique de Paris » La Revue scientifique (texte en ligne) et (texte en ligne)
  • « Analyse des mouvements du cheval par la chronophotographie », La Nature, no 1306 - (texte en ligne)

Hommages

Notes et références

  1. Titres de M. Marey
  2. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, coll. « Cinéma », , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 14.
  3. (en) Marey Max Planck Institute for the History of Science
  4. Qui est-il ? Étienne-Jules Marey (1830-1904) p. 2 à 6, par Jean-Claude Léonard et Christian Morin - Éditorial SO.F.O.P.
  5. Étienne-Jules Marey, La Machine animale : Locomotion terrestre et aérienne, Germer Baillière, , 299 p. (ISBN 0-543-94599-5), Livre deuxième, chap. II (« Locomotion terrestre (bipèdes) »), p. 116 à 129.
  6. Étienne-Jules Marey, La Machine animale : Locomotion terrestre et aérienne, Germer Baillière, , 299 p. (ISBN 0-543-94599-5), Livre deuxième, chap. III (« Des allures de l’homme »), p. 130 à 143
  7. Étienne-Jules Marey, La Machine animale : Locomotion terrestre et aérienne, Germer Baillière, , 299 p. (ISBN 0-543-94599-5), Livre deuxième, chap. VI (« Expériences sur les allures du cheval (suite) - Du galop »), p. 171 à 186
  8. Eadweard Muybridge, Photographies instantanées des animaux en mouvements, La Nature, septième année, premier semestre, n° 303, 22 mars 1879, p. 246, sur cnum.cnam.fr.
  9. Étienne-Jules Marey, La Machine animale : Locomotion terrestre et aérienne, Germer Baillière, , 299 p. (ISBN 0-543-94599-5), Livre troisième, chap. I (« Du vol des insectes »), p. 188
  10. Étienne-Jules Marey, La Machine animale : Locomotion terrestre et aérienne, Germer Baillière, , 299 p. (ISBN 0-543-94599-5), Livre troisième, chap. III (« Le Vol des oiseaux »), p. 227
  11. Étienne-Jules Marey, La Machine animale : Locomotion terrestre et aérienne, Germer Baillière, , 299 p. (ISBN 0-543-94599-5), Livre troisième, chap. V (« Des changements du plan de l’aile de l’oiseau aux différents points de son parcours »), p. 254-274
  12. (en) The work of Étienne-Jules Marey (1830-1904) p. 53, by Marta Braun
  13. Corps en mouvement p. 122, par Alain Vaillant
  14. Dibattista L. « L'Institut Marey : naissance et destin d'un rêve scientifique » Vesalius, XI, 1, p. 4-10, 2005, Texte disponible
  15. McKenzie J. S. Les origines de l'Institut Marey du Collège de France et son rôle dans l'essor de la neurophysiologie française, Texte intégral
  16. Etienne-Jules Marey, « Sur la reproduction, par la photographie, des diverses phases du vol des d'oiseaux », lettre de Marey du envoyée de Naples dans Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, 13 mars 1882, t. xciv, pp. 683-685.
  17. Georges Canguilhem : Études d'histoire et de philosophie des sciences, Paris, Vrin, p. 247
    • Quand j'étais photographe, réédition commentée par Caroline Larroche. Éditions À Propos, 288 p. 2017. (ISBN 9782915398151).
  18. Bulletin de décès dans Base Léonore
  19. La station physiologique de Paris, La Nature, onzième année, deuxième semestre, n° 535, 1er septembre 1883, pp. 226 à 230 (cf. aussi p. 217), sur cnum.cnam.fr.
  20. La station physiologique de Paris, La Nature, onzième année, deuxième semestre, n° 539, 29 septembre 1883, pp. 275 à 279, sur cnum.cnam.fr.
  21. Étienne-Jules Marey, « La Station physiologique de Paris », La Revue scientifique,
  22. Chronophotographie sur plaque fixe de Georges Demenÿ, 1890, Musée E.J. Marey de Beaune, site musees-bourgogne.org.
  23. Etienne-Jules Marey, « Analyse du mécanisme de la locomotion au moyen d'images photographiques recueillies sur une même plaque et représentant les phases successives du mouvement », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, 3 juillet 1882, t. xcv, pp. 14-16.
  24. Etienne-Jules Marey, « Emploi de la photographie instantanée pour l'analyse des mouvements chez les animaux », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, lundi 10 avril 1882, t. xciv, pp. 1013-1020.
  25. Le fusil photographique, La Nature, dixième année, premier semestre, n° 464, 22 avril 1882, pp. 326 à 330, sur cnum.cnam.fr.
  26. Appareil photo-électrique, La Nature, onzième année, deuxième semestre, n° 535, 1er septembre 1883, p. 217, sur cnum.cnam.fr.
  27. Vol d'une mouette, plaque de fusil photographique, 1882, Musée E.J. Marey de Beaune, site musees-bourgogne.org.
  28. Il est à noter que la qualité des images est moyenne, avec un pique faible, dû aux dimensions modestes des petites plaques.
  29. A noter que l'éditeur des Comptes rendus de l'Académie a confondu la plaque photographique de la mouette avec celle de la chauve-souris.
  30. Etienne-Jules Marey, « Figure de chronophotographies de poissons, présentées à l'Académie des sciences », 15 octobre 1888, sur biusante.parisdescartes.fr.
  31. Fusil photographique, 1882, Musée E.J. Marey de Beaune, site musees-bourgogne.org.
  32. Fusil chronophotographique électrique à bande pelliculaire, 1899, site cinematheque.fr.
  33. Etienne-Jules Marey, « Décomposition des phases d'un mouvement au moyen d'images photographiques successives, recueillies sur une bande de papier sensible qui se déroule », Extraits des comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, t. CVII, Paris, Gauthier-Villars et Fils, , p. 5, sur biusante.parisdescartes.fr.
  34. commandant Bonnal, « Equitation, par le Commandant Bonnal, Appendice n°2, planche VII », Paris, Librairie militaire de L. Baudoin et Cie, , p. 286, sur gallica.bnf.fr.
  35. commandant Bonnal, « Equitation, par le Commandant Bonnal, Appendice n°2, planche V », Paris, Librairie militaire de L. Baudoin et Cie, , p. 280, sur gallica.bnf.fr
  36. Gordon Hendricks, The Edison motion picture myth, Berkeley, University of California Press, 1961.
  37. Histoire de la télévision (et de quelques autres médias), André Lange, site histv.net.
  38. Chronophotographe à pellicule mobile de 90 mm de large, 1889, Musée E.J. Marey de Beaune, site musees-bourgogne.org
  39. Caméra film 60 mm non perforé, 1890, collection de la Cinémathèque française, site cinematheque.fr.
  40. Appareil chronophotographique à pellicules "A56", ouvert, 1890, collection du musée des arts et métiers, site cugnot.cnam.fr.
  41. André Bazin, Qu'est-ce que le cinéma ? Chap. 2 : Le Mythe du cinéma total, page 19, Les éditions du Cerf, Collection 7°Art, Paris, 1994, (ISBN 2-204-02419-8), 372 pages, citation de la page 19
  42. Phonoscope : visionneuse et projectionneuse de clichés chronophotographiques, 1892, collection de la cinémathèque française, site cinematheque.fr.
  43. Gaston-Henri Niewenglowski et Albert Reyner, « La Photographie en 1892, première exposition internationale de photographie, progrès de la chromophotographie, union nationale des sociétés photographiques de France, enseignement de la photographie, etc », Ch. Mendel éditeur, 1893, p. 23, sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  44. La cloison de la chambre de projection est percée de trous pour les yeux des spectateurs.
  45. Bandes chronophotographiques d'Etienne-Jules Marey, Georges Demenÿ, catalogue des restaurations et tirages de la cinémathèque française, sur cinematheque.fr.
  46. Homme en marche, fragment d'un des premiers rouleaux négatifs de Marey de 1889, in catalogue de l'exposition La machine cinéma, Laurent Mannoni, La Cinémathèque française/Lienart, 2016, p. 32, voir aussi Homme sautant, vers 1889.
  47. Reproduction des premiers films de 1889 de Marey in Laurent Mannoni, Etienne-Jules Marey, la mémoire de l’œil, Milan-Paris, Mazzotta – La Cinémathèque française, 1999.
  48. Études de mouvements humains, 1890 à 1894, films de Marey et Demenÿ, dont à 6 min 03 s des scènes d'escrime de 1890 réalisées à Naples, site youtube.com.
  49. Images de sculptures d'oiseaux en vol produites par Marey, site yahoo.com.
  50. Le mot anglais film, qui désigne une couche ou un voile, a été utilisé pour la première fois par Edison(en) William Kennedy Laurie Dickson et Antonia Dickson (préf. Thomas Edison), History of the Kinetograph, Kinetoscope and Kineto-Phonograph (facsimile), New York, The Museum of Modern Art, , 55 p. (ISBN 0-87070-038-3, lire en ligne)
  51. Laurent Mannoni, La Machine cinéma : de Méliès à la 3D, Paris, Lienart & La Cinémathèque française, , 307 p. (ISBN 978-2-35906-176-5), p. 32
  52. Beaune, Musée E.J. Marey, En savoir plus sur les collections, site musees-bourgogne.org.
  53. Le Mouvement, Paris, G. Masson, 1894
  54. Appareil chronophotographique de projection pour bandes négatives, 1893, provenant du laboratoire d'Étienne-Jules Marey, collection du Musée des Arts et Métiers, site cugnot.cnam.fr.
  55. Mannoni 2016, p. 32.
  56. "Je vous aime" prononcé par Demenÿ avec un phonoscope pour l'apprentissage de la lecture labiale par les sourds, sèrie "La Llum del Cinema", Museu del Cinema, Gérone, site youtube.com
  57. Films de Demenÿ pour l'apprentissage de la lecture labiale par les sourds, 1891-1892, site youtube.com.
  58. Phonoscope : visionneuse et projectionneuse de clichés chronophotographiques, 1892, collection de la cinémathèque française, site cinematheque.fr.
  59. Etienne-Jules Marey, « Clichés chronophotographiques d'une bande celluloïd découpée, disposés autour d'un disque pour projection ou phénakistiscope », vers 1889, sur biusante.parisdescartes.fr.
  60. Biographe : caméra de films 60 mm, 1895, collection de la cinémathèque française, site cinematheque.fr.
  61. Films de Georges Demenÿ de 1895, collection du Musée des Arts et Métiers, site cugnot.cnam.fr.
  62. Christian Canivez, « Georges Demenÿ, père oublié du cinéma », La Voix du Nord, , p. 38 (lire en ligne).
  63. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, coll. « Cinéma », , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 32 et 38.
  64. Anne Bramard-Blagny et Julia Blagny, « Etienne-Jules Marey - La science au réveil des arts », sur http://www.universcience.tv, (consulté le ) : « En s'intéressant notamment au galop du cheval, à la nage de la raie, à la marche humaine, aux tourbillons des fumées, il a induit une nouvelle perception du vivant qui inspire encore aujourd'hui les arts visuels et numériques. »
  65. Etienne-Jules Marey, « Emploi de la photographie pour déterminer la trajectoire des corps en mouvement, avec leurs vitesses à chaque instant et leurs positions relatives. Applications à la Mécanique animale », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, lundi 7 août 1882, t. xcv, pp. 267-270.
  66. https://archivesbeaune.wordpress.com/2016/08/17/le-centenaire-du-monument-marey/

Bibliographie

Portrait de Marey, d'après une photographie de Nadar.
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  • (en) ) Lawrence C., Physiological apparatus in the Wellcome Museum. 1. The Marey sphygmograph. in Medical History,  ; 22(2): 196–200. (txte disponible
  • Michel Frizot, La Chronophotographie, Chapelle de l'Oratoire, Beaune 1984. Catalogue de l'exposition, Association des Amis de Marey et ministère de la Culture.
  • Michel Frizot, Photo poche no 13 : Étienne-Jules Marey, Centre national de la photographie, Actes Sud 1990, 1re éd. 1984.
  • Collectif, La passion du mouvement au XIXe siècle : Hommage à Étienne-Jules Marey, Musée Marey, Beaune 1991. Catalogue de l'exposition.
  • Braun Marta, Picturing time - The work of Etienne-Jules Marey, 1830-1904. University of Chicago Press 1992.
  • Collectif, Marey pionnier de la synthèse du mouvement, Musée Marey, Beaune 1995. Catalogue de l'exposition.
  • Collectif, Actes du colloque Marey/Muybridge pionniers du cinéma - rencontre Beaune/Stanford, Conseil régional de Bourgogne, Ville de Beaune, Université de Stanford (Californie), colloque le, édition en 1996.
  • François Dagognet, Étienne-Jules Marey: La passion de la trace, Paris, Hazan 1997 (ISBN 978-2850251238).
  • Collectif, Aérodynes - Les débuts de l'aviation - Hommage à Marey. Musée Marey, Beaune 1999. Catalogue de l'exposition.
  • Leuba Marion, Morand Sylvain, E.J. Muybridge (1830-1904) E.J. Marey (1830-1904) Histoires parallèles. Musée Marey, Beaune, 2000. catalogue de l'exposition.
  • Michel Frizot, Étienne-Jules Marey : Chronophotographe, Paris, Nathan, Delpire 2001.
  • Collectif, Images, sciences, mouvement: Autour de Marey, Paris, L'Harmattan 2003, 346 p.
  • Font-Réaulx Dominique de, Thierry Lefebvre et Laurent Mannoni (sous la direction de), É.-J. Marey, Actes du colloque du centenaire, Arcadia Éditions, 2006 (ISBN 2913019439).
  • Collectif, Marey- Ronco Images d'un monde au travail. Musées de Beaune 2010.
  • Journal de l'exposition Dialogues mouvementés - Regards contemporains sur les travaux d'Étienne-Jules Marey: Alexandra Allard, Paolo Gioli, Cédric Klapisch, Musée des Beaux-arts de Beaune, 2011.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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