Éryxias

Éryxias (en grec Ἐρυξίας) est un dialogue socratique du pseudo-Platon sur la richesse. Une autre titre, Érasistrate est mentionné par Diogène Laërce pour ce dialogue[1]

Personnages du dialogue

Cadre

Le dialogue est rapporté par Socrate, et eut lieu sous le portique de Zeus Éleuthérios.

Authenticité

L’authenticité de ce dialogue est douteuse ; il est généralement admis que l’avis de Suidas selon lequel les dialogues sans introduction (dits « acéphales ») sont d’Eschine de Sphettos, n’est pas fiable : il y comprend entre autres l’Éryxias[5]. Aucun dialogue avec ce titre ne se retrouve à l’article que lui consacre Diogène Laërce[6]

Thèses du dialogue

  • Seul le sage est vraiment riche.
  • La richesse n’est en soi ni un mal ni un bien, mais peut le devenir.
  • La richesse est indissociable de l’utilité.
Dans l’Éryxias, Socrate admet que le bien peut être assimilé à l’utile.

Première conclusion

Il n’est de bien plus précieux que la sagesse qui assure le bonheur.. Cette conclusion ne satisfait pas Éryxias, qui déprécie les propos, et demande de poursuivre en se demandant si la richesse est un bien ou un mal[7]

Avis d’Éryxias, Socrate, puis Critias

Selon Éryxias, la prospérité matérielle est une bonne chose, avis contredit par Critias, pour qui les possessions et de l’argent ne sont pas toujours une bonne chose, et que, permettant de satisfaire les désirs, elle est source de maux. Socrate répond que l’argent n’est qu’une valeur conventionnelle[8]. Il intervient en faveur de Critias, avec pour support à sa conclusion qu’il est homme de qualité, digne de considération[9].
Selon Socrate, posséder beaucoup de biens est nécessaire pour être riche, et ces biens, pour être richesse, doivent être utiles, autrement dit il faut savoir s’en servir : le bien n’est utile qu’à celui qui sait s’en servir, c’est-à-dire au sage, le sage seul pouvant être considéré riche[10]. Si les richesses servent à assouvir des besoins, et si les besoins sont dépendants de désirs, et si les riches sont ceux qui ont le plus de désirs, l’enquête se poursuit quant à savoir si ces désirs peuvent mener au mal.

Les richesses peuvent mener au mal[11]

L’excellence est l’état où l’on éprouve le moins de désirs et le moins de besoins.

Citations

  • D’un poème d’Archiloque de Paros[12] (frag. 1332 de West) : « Le sage est sage dans tout ce qu'il fait »

Références

  1. Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne), V (Platon).
  2. Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne], I, 22.
  3. Xénophon, Helléniques [lire en ligne], II, 3, 2..
  4. Xénophon 1967, p. 57
  5. [réf. incomplète]Eichholz, The Pseudo-Platonic Dialogue Eryxias, The Classical Quarterly, Vol. 29, No. 3. (1935), pp.  129-149 et pp.  140-141.
  6. Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne), Livre II.
  7. 393-395
  8. [réf. incomplète]John Madison Cooper, D.S. Hutchinson, (1997), Plato, Complete works p.  1718. Éd. Hackett
  9. 397c-399d
  10. 403b-c
  11. 402d-405e
  12. 397e

Bibliographie

  • (fr) Luc Brisson (dir.) (trad. du grec ancien), Eryxias : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9). 
  • Pierre Chambry (dir.) et Xénophon (trad. Pierre Chambry), Œuvres complètes : Les Helléniques. L'Apologie de Socrate. Les Mémorables, t. III, Garnier-Flammarion, (1re éd. 1967). 
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