Époque archaïque

Dans l'histoire de la Grèce antique, l’époque archaïque précède l'époque classique et succède aux âges obscurs. Ses limites chronologiques et sa définition précise diffèrent selon les auteurs, qui situent son début dans une fourchette allant du milieu du VIIIe siècle av. J.-C. à l'an 600 av. J.-C.[1],[2], sa fin étant souvent assignée à l'année 480 av. J.-C..

Pour la période américaine, voir période archaïque des Amériques.

Le monde grec antique, vers 550 avant Jésus-Christ.

Dans le contexte de l'histoire de l'art, la période archaïque proprement dite fait suite à la période orientalisante (720 à 600 av. J.-C.), elle même faisant suite à la période géométrique (900 à 720 av. J.-C.).

Les sources

L'époque classique émerge des cadres politiques et sociaux de l'époque archaïque, que l'on ne connaît que partiellement à travers les différentes sources. On trouve tout d'abord les poètes, dont Homère et ses deux textes l’Iliade et l’Odyssée. Ces deux textes sont très difficiles à utiliser pour les historiens car ils racontent une histoire se déroulant au XIIe siècle av. J.-C. et on situe leur création par l'aède (poète) entre 850 et 750 av. J.-C. Mais comme ces textes ne se fixent qu'au VIe siècle av. J.-C., certains éléments qu'on y trouve concernent la période archaïque. Les historiens doivent donc différencier les éléments qui font référence à la situation du XIIe siècle av. J.-C., ceux qui témoignent de la situation au VIIIe siècle avant notre ère et ceux qui ont été ajoutés durant la période archaïque et qui témoignent donc de cette période.

Plus aisé à utiliser, Hésiode, qui écrit au VIIe siècle av. J.-C., est l'auteur de différents ouvrages très importants pour comprendre la mythologie grecque. Ses deux œuvres majeures sont la Théogonie, qui présente une généalogie des dieux, et Les Travaux et les Jours, qui est une mine d'informations sur la conception classique grecque de l'agriculture (très liée à la pratique religieuse). On lui attribue aussi d'autres œuvres mais seules les deux mentionnées ci-dessus ne lui sont pas contestées.

Une autre source essentielle sont les historiens de l'époque classique comme Hérodote et Thucydide. Hérodote est l'homme de l'anecdote. Il a une volonté de présenter tout son savoir. L'objet principal de son œuvre est le récit des guerres médiques, guerres qui opposent des cités grecques coalisées contre l'Empire perse. Pour expliquer ce conflit, il remonte à l'époque archaïque.

Thucydide, quant à lui, écrit en réaction à l'histoire d'Hérodote. Il veut présenter une histoire dont les faits sont vérifiés et séparés du mythe. Cependant pour cela il fait un choix dans les versions qu'il nous transmet sans justifier ni présenter les autres témoignages exclus, ce qui ne nous permet pas de critiquer la version choisie. L'objet central de son œuvre est la guerre du Péloponnèse. Il est moins loquace sur la période archaïque mais nous donne tout de même de précieuses informations dans le premier livre de son œuvre.

Une autre source importante pour comprendre Athènes à l'époque archaïque est la Constitution des Athéniens, que l'on attribue à Aristote, écrite dans les années -330, qui commence par une histoire politique d'Athènes.

Nous avons enfin les sources archéologiques, qui insistent plus sur les ruptures que sur les continuités. Elles s'intéressent aux sites riches, tels que les sanctuaires urbains et les nécropoles, plus qu'aux sites pauvres, tels que les sanctuaires ruraux.

C'est à partir de ces sources que l'on peut dresser un bilan de l'époque archaïque.

Le développement du monde grec

La naissance de la cité grecque

La Grèce archaïque est essentiellement rurale : à leurs débuts, les cités (polis) sont d'abord de grosses fermes entourées d'habitations plus modestes et comportant celliers, granges et silos, le tout ceint d'épaisses murailles : ces foyers (oikos) se développent d'abord au Sud. Les dynasties qui y règnent possèdent les plaines fertiles alentour et se livrent parfois des guerres : c'est la civilisation mycénienne[3].

On a peu de sources sur l'évolution de ces foyers (oikos) en cités (polis) : le plus ancien témoignage que l'on ait est une loi datant du VIIIe siècle, trouvée en Crète indiquant : « Voilà ce qu'a décidé la cité (polis) ». Dans l’Iliade, on ne parle pas de cité, mais d'un monde structuré par les oikos, dont le chef est un aristocrate. Dans l’Odyssée, on parle de quelque chose qui ressemble à une cité. Le mot même de cité apparaît pour désigner la population et les bâtiments (l'agglomération). On parle également d'un lieu de rassemblement : l’agora. L’Odyssée est contemporaine de l’émergence des cités, au VIIIe siècle.

Comment expliquer cette naissance ? Après les « siècles obscurs », on voit apparaître une nouvelle organisation de l'espace avec une plus grande place faite aux dieux dans l'espace de la ville ou autour de la ville. Au VIIIe siècle av. J.-C., il y a un changement dans le mode de sépulture avec des jarres qui servent de tombe. Un certain nombre de facteurs ont joué dans la naissance des cités. Il y a tout d'abord le facteur démographique, qui lui-même est probablement lié aux facteurs environnementaux, plus propices à l'élevage et à l'agriculture : au VIIIe siècle av. J.-C., la population a augmenté, mais l'archéologie ne permet pas de dire dans quelles proportions. C'est surtout le VIIe siècle av. J.-C. qui est marqué par une explosion démographique dont découle le phénomène de la colonisation.

Viennent ensuite les facteurs religieux. Les cultes jouent un rôle important à l'époque archaïque. Ils servent à marquer l'existence d'une communauté. On a l'exemple du sanctuaire de l'Héraion, le plus important de la cité d'Argos, qui ne se trouve pas dans l'agglomération mais aux confins du territoire, à proximité de cités voisines et concurrentes, telle que Sparte dont elle est une grande rivale. Il se trouve à huit kilomètres de la cité d'Argos.

L'autre grand thème qui apparaît à l'époque archaïque est celui du « héros fondateur ». Les cités décident de se choisir une divinité propre, mineure pour le reste du monde grec, mais qu'elles considèrent comme leur « père ». On a l'exemple de la cité de Mégare, située entre l'Attique et le Péloponnèse, qui s'est choisie Alcathoos comme héros fondateur. Ce dernier a rendu des services à son peuple en tuant une bête sauvage qui terrorisait Mégare. De plus, il a délimité et pacifié l'espace de la cité : c'est un bienfaiteur.

Phalange sur une amphore tyrrhénienne attique du VIe siècle av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen (Munich).

On trouve enfin le facteur militaire. L'émergence de la cité grecque va de pair avec l'évolution des techniques militaires. On trouve chez Homère, dans l’Iliade, des descriptions très précises de la forme traditionnelle du combat qui consiste en un « duel aristocratique », où deux protagonistes représentent chacun sa communauté. À l'époque archaïque, on voit apparaître une nouvelle manière de combattre qui oppose non plus deux champions, mais deux régiments d'infanterie lourde l'un contre l'autre, ce qui reste sommaire sur le plan tactique. Ces régiments sont les phalanges hoplitiques. Cette phalange change les rapports sociaux car dans cette configuration, le nombre compte beaucoup : plus on est nombreux et plus on a de chances de gagner. Il faut compter avec les autres et renoncer au glorieux combat singulier pour se fondre dans la masse. Le but de l'hoplite est de rester dans sa ligne et d'avancer avec les autres : c'est une nouvelle discipline et une nouvelle éthique qui nécessite que chacun joue le jeu et éventuellement se sacrifie pour la communauté. Le bouclier, l'aspis koilè, joue un rôle essentiel. Chaque hoplite est pourvu de son bouclier qui est supporté par l'avant-bras gauche. Ainsi, il se protège, mais protège également le côté droit de son voisin. La moindre défaillance peut entraîner la chute de tout un rang.

Cette nouvelle formation proscrit les comportements individualistes et exige qu'un plus grand nombre d'hommes participent au combat. Elle les soumet à une même loi, celle d'isonomie, qui, dans la cité, se manifeste aussi par les plans hippodamiens et les habitations de taille égale.

A l'origine, les cités grecques étaient dirigées par des rois. A partir du milieu du VIIIe siècle av. J.-C., ils sont progressivement remplacés par des gouvernements oligarchiques.

La localisation initiale des cités grecques

À l'origine, il s'agit du monde égéen, qui allie la mer et la montagne. La mer est toujours toute proche et aucun point habité en permanence n'est à plus de cent kilomètres d'elle. Bien que les Grecs commercent principalement par la mer, ils ne sont pas plus marins qu'agriculteurs, artisans ou bergers : les philosophes de ce siècle parlent de l'attrait de la mer comme d'une perversion pour l'homme. En raison de la présence d'eau douce, la moyenne montagne est très importante ; il y a peu de haute montagne. L'altitude moyenne est de 500 mètres. La majorité des cités s'y est installée car l'altitude présente aussi des avantages défensifs et la possibilité de s'épargner la présence des moustiques et avec eux, celle du paludisme (véritable fléau à cette époque).

Les plaines sont rares dans le bassin égéen. La moyenne montagne permet la culture en terrasses, l'élevage extensif, l'apiculture et la chasse. Les cités ne sont pas encore de taille importante à l'époque classique. On en trouve en Grèce continentale, par exemple en Béotie, avec Thèbes qui constitue une Ligue béotienne autour d'elle. En Eubée, avec les cités de Chalcis et d'Érétrie, et dans le Péloponnèse, avec Sparte, Argos et Corinthe, cette dernière ayant été une grande cité commerçante à l'époque archaïque.

On trouve d'autres cités également dans les archipels égéens, par exemple la cité de Délos, sur l'île éponyme de 14 kilomètres carrés, célèbre pour son sanctuaire d'Apollon, ou les cités de Crète, île qui à l'époque classique est en marge du monde grec.

On trouve enfin toutes les cités qui se sont installées sur la longue côte de l'Asie mineure. Ainsi, il y a les cités d'Ionie, avec Milet qui fut regardée comme une grande cité grecque et attira la convoitise des Lydiens et des Perses, celles de Carie qui jouèrent un grand rôle au IVe siècle av. J.-C., et celles du pourtour du Pont Euxin devenu une mer intérieure grecque et principal fournisseur de blé des Grecs.

La colonisation et le commerce

Agrigente, une cité grecque de Sicile ; temple d'Héraclès

La colonisation n'est le fait que des VIIIe et VIe siècles av. J.C. On appelle par là le fait que la forme de la cité se diffuse dans l'ensemble du bassin oriental et occidental de la Méditerranée (Massalia, l'actuelle Marseille ; Nikaia, l'actuelle Nice). Ce phénomène s'arrête à la fin du VIe siècle av. J.C.

Les raisons de la colonisation sont diverses mais la principale est le manque de place et de nourriture dans les cités grecques. Cela a poussé les colons à chercher des terres fertiles comme en Sicile, en Italie du Sud ou sur les cotes de la mer noire où le froment poussait.

Une autre motivation à cette colonisation est la volonté pour les Grecs d'installer des comptoirs de commerce. Ce type de colonisation les a fait s'installer en Égypte, sur le côté de la Libye (Cyrène) mais aussi à l'ouest, en Espagne où les ressources en cuivre, nécessaire au bronze, étaient importantes. Au VIIe siècle, beaucoup de fondations ont lieu dans la mer Égée ou le Pont Euxin, comme Byzance, fondée en -660.

La Sicile fut une destination privilégiée pour les Grecs ayant accès à l'ouest de la Méditerranée, elle a été principalement peuplée par des colons de Chalcis et de Corinthe. Les côtes de la mer Noire ont été colonisées par la cité de Milet qui y a fondé près des 75 cités, dont celle de Théra. On sait par le poète Archiloque que cette colonisation ne s’est pas toujours faite pacifiquement, mais avec des combats : les Thasiens, les habitants de Thasos, ont dû combattre les indigènes pour s’imposer. Dans d'autre cas comme à Massalia, la colonisation se fit en douceur, la légende raconte l'amour partagé entre le commandant de la flotte phocéenne Protis et la fille du chef gaulois Gyptis et l'alliance qui en suivit.

Pour fonder une colonie, le procédé est toujours le même. On demande son avis à l’oracle de Delphes et on part sur la route conseillée, sous le commandement de celui qui a demandé l'oracle. Ainsi, la colonie de Cyrène a été fondée par celle de Théra. Hérodote a recueilli les deux versions, qu’il faut compléter avec une inscription, « Le serment des fondateurs ». Ce fut une fondation très difficile qui n’a réussi qu’après plusieurs tentatives pour trouver le chemin de l’Afrique. Sous la direction de l’œciste Battos, les gens de Théra sont partis « entre hommes », et ont trouvé les femmes sur place. Les Serment des fondateurs montre que les choses se sont faites dans la douleur. On tire au sort pour le départ un colon ainsi qu'un fils dans toute famille ayant plus de deux héritiers mâles, avec l'interdiction formelle de revenir sous peine de lapidation. La cité de Cyrène est devenue très riche grâce aux céréales, aux chevaux, la laine et les bœufs.

Ces fondations ont plusieurs conséquences. Tout d'abord, cela entraîne la prospérité grâce au commerce. Par exemple, la cité d'Égine, qui n'a pas fondé de colonie, devient très puissante en commerçant avec les colonies d'occident et de la mer Noire.

La fondation de ces nouvelles cités que sont les colonies se fait de manière rationnelle. Les Grecs ont souvent créé des cadastres pour répartir les terres de manière égalitaire. Cette égalité fut aussi un moyen de garantir la solidarité entre les citoyens face à des autochtones potentiellement hostiles. Les colonies ont ainsi parfois eu une longueur d'avance sur les cités d'origine en termes d'organisation. Cet égalitarisme terrien peut aussi s'expliquer par le fait que l'absence de terres avait déjà été la raison du départ.

Une autre conséquence de la colonisation, c'est l'acquisition de l'alphabet. Dans le paragraphe 58 du livre V, Hérodote rapporte que l'alphabet vient des Phéniciens et que les Grecs l'ont adopté. L'inscription la plus ancienne date de 750700 av. J.-C. et se trouve sur une coupe à boire, à Ischia, dans la baie de Naples. Cette écriture a été d'emblée utilisée dans un cadre séculier et pas exclusivement sacré. On voit apparaître la poésie écrite, des traités de réflexion et les premiers textes de loi dans cette écriture. À Athènes, en 621--620 av J.-C., Dracon fait transcrire un code de loi (législation criminelle), utilisé par la suite par les Athéniens. Enfin, les textes peuvent être transmis d'une génération à l'autre.

Enfin, la dernière conséquence de la colonisation est l'apparition de la monnaie, qui n'est pas une invention grecque, mais lydienne de l'époque de Crésus, qui a été étroitement en contact avec les cités grecques au VIe siècle. Il est vaincu en -546 par le roi perse Cyrus, mais son innovation est adoptée par les cités grecques qui frappent chacune sa propre monnaie pour marquer sa puissance économique et politique. À l'époque archaïque, les cités grecques frappent monnaie de manière irrégulière selon leurs besoins, militaires par exemple, lorsqu'il faut payer des mercenaires. Chaque cité appose un signe particulier sur la monnaie qu'elle frappe, l'épicène, qui permet de la reconnaître. Pour Athènes, c'est une chouette. La monnaie est utilisée comme étalon de valeur et comme solution à la crise des valeurs du VIIIe et du VIIe siècle av . J.-C. Cela explique la fortune de cette institution dans toute l’histoire grecque.

Ces cités sont traversées par des conflits. La création des premières constitutions est un héritage de l'époque archaïque.

Les problèmes sociaux des cités grecques

Ces cités sont traversées par de graves conflits internes. Ce monde est en crise pour une raison simple. Aux VIIIe et VIIe siècles, il y a trop de bouches à nourrir, il y a trop d'hommes. Ce type de crise se résout parfois par la colonisation, d'autres fois par la guerre civile et une révolution.

À cela s'ajoute une crise agraire. Les terres sont concentrées dans les mains de quelques grandes familles aristocratiques. À Athènes, une partie de la population se trouve dans un état proche de la servitude, pour cause de dettes par exemple. Deux revendications naissent. On réclame l'abolition des dettes et le partage égalitaire des terres. Mais ces deux revendications sont inadmissibles pour les familles aristocratiques qui gouvernent les cités. Ceci nous est connu par la Constitution des Athéniens : « Avant les législations de Dracon et Solon dominaient les grandes familles aristocratiques ».

Cette crise est résolue par Solon qui invente la notion d'Isonomie, qui consiste en l'égalité devant la loi[4].

Athènes

Les législateurs athéniens sont biens connus. Il y a tout d'abord Dracon, qui propose un code juridique très dur, d'où le terme de draconien, qui joint à de grosses amendes l'usage massif de la peine de mort. Solon est un autre législateur essentiel. Il a été archonte en 594-593 av. J.-C. Au IVe siècle av. J.-C., les orateurs athéniens citent Solon. Des sources tardives (comme Démosthène) transcrivent les œuvres poétiques qui lui sont attribuées. Son œuvre est considérable. Ces lois ont valeurs de constitution et elles ont pendant longtemps figuré sur des panneaux de bois disposés sur l'agora. On les utilise encore à l'époque classique.

Ses lois abordent la question de la responsabilité de l'homme dans les problèmes de la cité. Pour Solon, l'homme contrôle son destin. Lorsque cela va mal, un homme est responsable. Il accuse les hommes riches et avides de pouvoir. Les réformes de Solon sont appelées Seisachteia, ce qui signifie « le rejet du fardeau ». Il n'y a pas eu de réforme agraire, ni de suppression des dettes car la monnaie n'existe pas, mais la possibilité a été donnée aux paysans de récupérer des terres aux aristocrates. Il voit tout cela sous l'angle de la politique. Pour lui, le citoyen est digne de participer au pouvoir. Ce pouvoir ne doit pas être lié à l'appartenance à une famille aristocratique.

Il propose des classes censitaires. Il y a les Pentacosiomédimnes. Ce sont les plus riches, c'est-à-dire les Athéniens jouissant d'un revenu annuel supérieur à 500 mesures. Ensuite, il y a les Hippeis, dont le revenu annuel est compris entre 300 et 500 mesures. Puis on trouve les Zeugites, dont le revenu annuel est compris entre 200 et 300 mesures. Enfin, il y a les Thètes, dont le revenu foncier annuel est inférieur à 200 médimnes. Ce sont les plus méprisés. Cette classification est restée en vigueur tout au long de l'époque classique. Il est entendu que pour Solon et ses successeurs, seuls les plus riches peuvent accéder aux plus hautes charges. Ainsi, les neuf archontes sont au minimum Pentacosiomédimnes, de même que les trésoriers. L'élection des archontes a lieu par tirage au sort parmi les candidats. Une autre réforme importante est la création d'un conseil de 400 membres (100 par tribus).

Il y a également un certain nombre d'innovations judiciaires. Par exemple, n'importe qui peut intervenir en faveur d'une personne qu'elle estime lésée. De même, on peut faire appel de la décision d'un magistrat devant un tribunal et un magistrat populaire. On peut juger un magistrat aristocratique avec le peuple réuni en Assemblée. Solon a édicté un code de loi très précis. Cette législation a joué un rôle considérable, mais au départ, elle a été un échec complet. En effet, entre -590 et -588, il y eut une période d'anarchie durant laquelle on a été dans l'impossibilité de nommer les archontes. Plusieurs factions apparaissent, celle de la côte, celle de la plaine et celle de la montagne, cette dernière étant dirigée par Pisistrate.

Sparte

Lycurgue (en grec ancien Λυκούργος / Lykoúrgos, « celui qui tient les loups à l’écart ») est un législateur mythique de Sparte.

Les tyrans

Le tyran s'empare du pouvoir de façon non constitutionnelle et l'occupe illégalement : il est hors-la-loi. Il s'appuie généralement sur le peuple, contre l'ancienne classe dirigeante dont il est cependant souvent issu. Son pouvoir est par essence éphémère. Il s'arrête dès que le tyran n'a plus la faveur du peuple et dès que ses intérêts et ceux de ses partisans ne concordent plus.

Après les réformes de Solon, les Athéniens connaissent le régime de la tyrannie avec Pisistrate. Il a eu du mal à imposer son pouvoir. Il lui fallut trois tentatives. Une en -561, une en -558 et une dernière en -546. Pisistrate gouverne Athènes entre -546 et -528. Ses fils lui succèdent jusqu'en -510. L'histoire politique de cette période est mal connue, mais Pisistrate a joui d'une bonne réputation, grâce à une forme de gouvernement populaire composé de magistrats choisis par le tyran. Il prend un certain nombre de mesures. Ainsi, il institue des juges itinérants et une taxe sur les productions agricoles et sur l'alcool, afin de fournir des prêts aux petits paysans.

Sur le plan religieux, il a contribué à créer les Panathénées. Il est le premier à s'intéresser au développement architectural de l'acropole et c'est le premier Athénien à essayer de mettre la main sur l'île de Délos et sanctuaire d'Apollon, un sanctuaire fréquenté par l'ensemble des Ioniens.

Cette tyrannie s'achève brutalement dans les années -510. Pisistrate avait réussi à maintenir un équilibre entre ses partisans et ses détracteurs (entre lui et les aristocrates). Mais ses deux fils, Hipparque et Hippias n'ont pas eu ses talents de négociateur. En -514, deux jeunes aristocrates fomentent un complot pour tuer le tyran. Mais au lieu de le tuer ils tuent son frère Hipparque. Malgré cet échec ils entrent dans la légende sous le nom de Tyrannoctones assassins de tyran »). En -510, les Athéniens, aidés par les Spartiates réussissent à chasser le tyran.

Livre V : la vertu de Justice.

Les tyrannies sont fondamentalement une solution politique du VIe siècle. Mais à l'époque classique, la tyrannie change de sens. On en trouve dans les cités d'Ionie. Ces tyrans gouvernent contre l'assentiment de la population. Ils sont nommés par le souverain perse. La tyrannie ne s'est pas adaptée à l'évolution de la cité, Aristote brosse le portrait le plus noir d'un tyran dans le livre V de la Politique au paragraphe 1310b.

Voir aussi : Denys l'Ancien, Polycrate de Samos.

Art

Il est courant de diviser l'art archaïque en trois périodes :

  • Premières période de conquêtes de -620 à -580 ;
  • Période de progrès de -580 à -525 ;
  • Période de maturité de l'archaïsme de -525 à -480[5].

Céramique

La céramique à figures noires est un type de céramique grecque antique, dans lequel le motif se détache en noir sur un fond clair. Elles étaient composée de calebasses, de cuillères, de bracelets et de cuvettes mais peu d'éléments subsistent aujourd'hui.

Sculpture

La sculpture grecque archaïque désigne l'ensemble de la sculpture grecque produite pendant la période archaïque (entre le dernier quart du VIIe siècle av. J.-C. et le début du Ve siècle av. J.-C.).

Littérature

La littérature grecque archaïque est la littérature grecque antique datant de l'époque archaïque, qui couvre la période allant du VIIIe siècle av. J.-C., moment où apparaissent les premières œuvres poétiques grecques connues, jusqu'au début du Ve siècle av. J.-C. et les guerres médiques.

Notes et références

  1. Peter W. Rose, Class in Archaic Greece, Cambridge University Press, 2012, pp.50-51 lire en ligne
  2. James Whitley, The Archaeology of Ancient Greece, Cambridge University Press, 2001, pp.60-62 lire en ligne
  3. René Treuil, Pascal Darcque, Jean-Claude Poursat et Gilles Touchais, Les Civilisations égéennes du Néolithique et de l'Âge du Bronze, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Nouvelle Clio », 2008 (2e édition refondue), 559 p. (ISBN 978-2-13-054411-1), p. 278-282
  4. Qu'est-ce que l'économie sociale et solidaire ? .
  5. Histoire de l'art en Grèce .

Bibliographie

Dictionnaires

  • Jean Leclant (dir.), Dictionnaire de l'Antiquité, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige », , 2464 p. (ISBN 2-13-055018-5).
  • Maurice Sartre, Anne Sartre-Fauriat et Patrice Brun (dir.), Dictionnaire du monde grec antique, Paris, Larousse, coll. « In extenso », (ISBN 978-2-03-584834-5)
  • (en) Simon Hornblower, Antony Spawforth et Esther Eidinow (dir.), The Oxford Classical Dictionary, Oxford, Oxford University Press, , 4e éd.

Grèce antique

  • Roland Étienne, Christel Müller et Francis Prost, Archéologie historique de la Grèce antique, Paris, Ellipses, , 3e éd.
  • Claude Mossé et Annie Schnapp-Gourbeillon, Précis d'histoire grecque, Paris, Armand Colin, coll. « U »,
  • Claude Orrieux et Pauline Schmitt-Pantel, Histoire grecque, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige », .
  • (en) Ian Morris et Barry B. Powell, The Greeks : History, Culture, and Society, Harlow, Pearson, , 2e éd.

Époque archaïque

  • (en) Robin Osborne, « Archaic Greece », dans Walter Scheidel, Ian Morris et Richard P. Saller (dir.), The Cambridge Economic History of the Greco-Roman World, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 277-301
  • (en) Robin Osborne, Greece in the Making : 1200-479 BC, Oxon, Routledge, , 2e éd.
  • (en) Kurt A. Raaflaub et Hans van Wees (dir.), A Companion to Archaic Greece, Malden et Oxford, Wiley-Blackwell,
  • (en) H. A. Shapiro (dir.), The Cambridge Companion to Archaic Greece, Cambridge, Cambridge University Press,
  • Brigitte Le Guen (dir.), Marie-Cécilia d'Ercole et Julien Zurbach, Naissance de la Grèce : De Minos à Solon. 3200 à 510 avant notre ère, Paris, Belin, coll. « Mondes anciens », , 686 p. (ISBN 978-2-7011-6492-2).
  • (en) Jonathan M. Hall, A History of the Archaic Greek World : ca. 1200–479 BCE, Malden et Oxford, Wiley Blackwell, , 2e éd.

Voir aussi

Articles connexes

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