Éos

Dans la mythologie grecque, Éos (en grec ancien Ἠώς / Ēṓs) est une Titanide, déesse de l'Aurore.

« Eos » redirige ici. Pour les autres significations, voir Éos (homonymie) et EOS.

Étymologie et épithètes

Éos est apparentée à la déesse védique Ushas, à la déesse lituanienne Aušrinė et à la déesse romaine Aurora (vieux latin Ausosa), qui sont également des déesses de l'aube. Ces quatre noms sont considérés comme des dérivés de la racine indo-européenne *h₂ewsṓs[1] (plus tard *Ausṓs), « l'aube », une racine qui a également donné naissance au proto-germanique *Austrō, à l'ancien germanique *Ōstara et à l'ancien anglais Ēostre / Ēastre. Cet ensemble aboutit à la reconstruction d'une déesse de l'aurore indo-européenne[2].

Elle est souvent affublée des épithètes homériques « aux doigts de rose » (ῥοδοδάκτυλος / rhododáktulos), « en robe de safran » (κροκόπεπλος / krokópeplos), ou « aux avant-bras de rose » (ῥοδόπηχυς / rhodópêkhus). Homère et Hésiode la présentent également comme « enfant du matin » (ἠριγένεια / êrigéneia)[réf. nécessaire].

Ses légendes conservent les traits essentiels de l'Aurore indo-européenne, notamment l'amant ou le mari qui vieillit et qu'elle abandonne[3].

Mythes et légendes

Éos poursuivant Tithon, œnochoé attique du Peintre d'Achille, vers 470-, musée du Louvre

Elle est la fille des Titans Hypérion et Théia, et la sœur d'Hélios (le Soleil) et de Séléné (la Lune)[réf. nécessaire].

Un jour, Aphrodite, furieuse de trouver Arès dans le lit d'Éos, la condamna à de continuelles amours avec de jeunes humains. Bien que déjà mariée à Astréos qui était de la race des Titans, et dont elle avait eu des fils : les dieux des vents Borée, Notos, Euros et Zéphyr, ainsi que les étoiles (dont l'étoile du matin (Eωσφόρος / Éosphoros) selon Hésiode), elle se mit en secret à séduire et à enlever des jeunes gens, les uns après les autres. Elle eut ainsi de nombreuses liaisons, notamment avec Orion, Céphale et Tithon[réf. nécessaire].

Amoureuse de Tithon, elle l'enleva, l'épousa, et en eut deux fils, Memnon et Émathion[4], dont les morts la bouleversèrent à tel point que ses larmes abondantes produisirent la rosée du matin[5].

Elle demanda à Zeus de conférer l'immortalité à Tithon, ce à quoi il consentit. Mais elle oublia de demander pour lui la jeunesse éternelle, que Séléné, sa sœur, avait obtenue pour Endymion. Tithon devint de jour en jour plus vieux, plus grisonnant, et plus ridé ; sa voix se fit chevrotante et Éos, fatiguée de s'occuper de lui comme d'un enfant, l'enferma dans sa chambre à coucher où il devint une cigale. D'autres auteurs indiquent qu'elle n'aurait jamais cessé de s'occuper de lui et de l'aimer[réf. nécessaire].

Elle est la déesse de l'Aurore. Habitant aux bords d'Océan, qui enserre le monde habité, elle quitte la couche de Tithon à la fin de la nuit et, sur son char, elle s'élance vers le ciel pour annoncer aux dieux la venue d'Hélios, son frère. Chez Homère, elle accompagne celui-ci dans sa course sur son char tiré par des chevaux ailés : Phaéton et Lampos. Inversement, le soir, elle descend de l'Olympe pour rejoindre sa demeure, accompagnée par les Heures. Chez les tragiques, elle est identifiée à Héméra, divinité du Jour[réf. nécessaire].

Sur les vases grecs, elle est représentée avec une paire d'ailes. Dans l'iconographie classique, elle est souvent couverte d'un voile et assise dans un char tiré par quatre chevaux[réf. nécessaire].

Annexes

Sources antiques

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. (en) R. S. P. Beekes, Etymological Dictionary of Greek, Brill, 2009, p. 492.
    2. J.P. Mallory et D.Q. Adams, The Oxford Introduction to Proto-Indo-European and the Proto-Indo-European World. Oxford, England: Oxford University Press, 2006, p. 432.
    3. Jean Haudry, Aspects de la tradition indo-européenne en Grèce : panthéon, mythologie, philosophie, Bulletin de l'Association Guillaume Budé, Année 1989, 1, pp. 42-55.
    4. Hésiode, Théogonie [détail des éditions] [lire en ligne], 984-985.
    5. P. Commelin, Mythologie grecque et romaine, Pocket, , 516 p. (ISBN 978-2-266-12740-0), p. 100, L'Aurore (Éos).
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