Émile Romanet

Émile Romanet (Ville-sous-Anjou, Isère, - Grenoble, ) est un ingénieur français considéré comme un des précurseurs des caisses d'allocations familiales[1].

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Biographie

Il est né à Ville-sous-Anjou (Isère), le d'une famille d’agriculteurs. Il obtient son certificat d’études en 1885. Sur les conseils de son instituteur, il part à treize ans et demi à l’Ecole professionnelle de Voiron.

Sorti premier de sa promotion, il entre en 1889 aux Établissements Joya à Grenoble, comme simple dessinateur. Le patron, Jean-Joanny Joya fait partie des quelques industriels qui s’intéressent dès 1883 aux expériences de captage des chutes d’eau pour la production d’énergie hydroélectrique. Après avoir occupé des emplois variés dans l’entreprise, il est nommé codirecteur avec le fils du patron, Régis Joya, en 1897.

Pendant ce temps, fervent catholique, il fréquente le Cercle catholique Saint Bruno et il agit en tant que tel : à partir des idées qu’il tire notamment de Rerum Novarum - la première encyclique sociale du Pape Léon XIII sur la condition des ouvriers - la protection de la famille et de la cellule familiale lui apparait comme un impératif absolu. À partir du moment où se précise son analyse de « juste salaire », la nécessité de compléter le salaire en fonction des charges de familles devient évidente.

Caisse d'allocations familiale

La réalisation la plus célèbre d'Emile Romanet est la Caisse d’Allocations familiales. Il entreprend en 1915-1916, une vaste enquête sur le terrain tendant à déterminer le besoin d’une famille avec un, deux, trois enfants ou plus. Le , il annonce aux ouvriers de Joya qu’ils vont désormais bénéficier d’allocations familiales calculées en fonction de leur nombre d’enfants, mais aussi de leur salaire et de leur ancienneté. En 1916, il décide le chef de son entreprise, Joanny Joya, puis le syndicat des constructeurs, mécaniciens, chaudronniers et fondeurs de l’Isère à verser des allocations aux membres du personnel ayant des enfants de moins de treize ans. Anticipant les revendications des ouvriers des autres entreprises locales d'obtenir le même traitement, il va donc entreprendre auprès des patrons grenoblois une campagne sur le thème « organisons-nous pour donner avant que l’on nous réclame par la grève ». Il rallie cinq industriels qui créent le , une Caisse de compensation - la seconde caisse de compensation d’allocations familiales connue en France (peu de jours après celle de Lorient fondée par Emile Marcesche).

Paul Dreyfus, dans la biographie qu’il consacre à Emile Romanet écrit : « La première Caisse de compensation de France n’est pas celle de Grenoble. C’est celle de Lorient, qui naquit le , c’est-à-dire trois mois, jour pour jour, avant sa sœur alpine. Préciser ces dates, c’est couper court à toute possibilité de discussion, a fortiori de polémique. Mais c’est également rendre justice à un homme beaucoup moins connu encore qu’Emile Romanet : on veut parler d’Emile Marcesche. ».

Archives privées

Les archives privées d'Emile Romanet sont accessibles aux Archives départementales de l'Isère. On y trouve notamment des documents sur son activité professionnelle (établissements Joya, autres sociétés, activités techniques), les organisations patronales, ses activités sociales et religieuses, ses décorations, ses études sur la Seconde Guerre mondiale et sur le Comité Émile Romanet[2].

Bibliographie

  • Paul Dreyfus, Emile Romanet, père des allocations familiales, Ed. B. Arthaud, 1964, 186 p.
  • J.M. Brun, « Souvenirs sur Emile Romanet », La Chronique sociale de France, .
  • Alain P. Chorel, université Grenoble 2, « Emile Romanet, un catholique social dans l'industrie grenobloise au début du siècle », in Cent ans de catholicisme social à Lyon et en Rhône-Alpes, Paris, Editions ouvrières, 1992. (en ligne).

Références

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