Éloi Machoro

Éloi Machoro, né dans la tribu de Nakéty située entre les villages de Canala et Thio (Nouvelle-Calédonie) en 1945 et mort le près de La Foa, est un homme politique français, indépendantiste kanak de l'Union calédonienne (UC) un des partis politiques composants le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) en Nouvelle-Calédonie. Éloi Machoro a également une sœur du nom de Marie-Françoise Machoro

Biographie

1974-1983

Formé au séminaire de Païta, il devient instituteur en 1974. Engagé au sein de l'Union calédonienne qui prend position officiellement pour l'indépendance au congrès de Bourail en 1977 sous la conduite de Jean-Marie Tjibaou, il est élu à l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie sous les couleurs de ce parti cette même année. Il monte bientôt les échelons, devenant en 1981 secrétaire général de l'UC à la suite de l'assassinat de Pierre Declercq à son domicile le . Nationaliste kanak, il souhaitait qu'en Nouvelle-Calédonie « rien ne soit plus comme avant », et incarne alors au sein de ce mouvement la ligne la plus radicale, partisan de l'Indépendance kanak socialiste (IKS) prônée par Jean-Marie Tjibaou, et de sa mise en place par les armes si nécessaires.

1984-1985

Le , à la suite de la formation du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) en remplacement du Front indépendantiste et à l'appel au boycott des institutions et des élections par Jean-Marie Tjibaou, il fracasse une urne d'un coup de hache dans la mairie de Canala et dénonce ainsi le système électoral qui selon lui avantagerait les anti-indépendantistes[réf. nécessaire]. Le , Jean-Marie Tjibaou forme un gouvernement provisoire de la République socialiste de Kanaky, et Éloi Machoro en devient le ministre de la Sécurité. On a dit qu’Éloi Machoro était le chef de guerre des indépendantistes, mais ce jugement est faux[réf. nécessaire]. Machoro n'a participé à aucune opération ayant provoqué des blessés ou des morts. Il a pris au piège une opération héliportée de gendarmerie, a escorté les gendarmes au poste de Thio, puis leur a rendu leurs armes[réf. nécessaire].

Il prend le contrôle du village. Les habitants de Thio rapportèrent des humiliations subies pendant le siège : des pressions psychologiques, maltraitance physiques[1]. Elles furent révélées sous l'anonymat des victimes mais restent encore à prouver juridiquement[réf. nécessaire]. Beaucoup de personnes craignaient des exactions violentes s’ils se prononçaient contre les indépendantistes. Les immigrants d'origine wallisienne et tahitienne ainsi que les Mélanésiens non-indépendantistes étaient particulièrement vulnérables. Le seul décès mentionné est celui du boucher de Thio, qui se noya en tentant de s'échapper par la rivière. Après la fin du siège, le , une vague de réfugiés fut évacuée vers Nouméa[2].

Le , Yves Tual, fils d'un éleveur européen, est tué et des Mélanésiens sont accusés. Cet évènement déclenche à Nouméa une émeute nocturne. Le lendemain, le 12 janvier, la gendarmerie déclenche une opération pour libérer la maison d'un Européen occupé par des militants indépendantistes emmenés par Éloi Machoro près de La Foa. La gendarmerie finira par donner l'assaut après plusieurs sommations. Éloi Machoro et un autre Kanak, Marcel Nonnaro, sont tués en dehors de la maison par deux tireurs du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), notamment par un tir de précision au fusil FR-F1 du capitaine Jean-Pierre Picon[3], venus de France pour cela et immédiatement exfiltrés. Daniel Cerdan, ancien membre du GIGN, apporte son témoignage sur la « neutralisation » d’Éloi Machoro[4]. Un compagnon d’Éloi Machoro, Marc Fifita-Ne, donne un éclairage bien différent sur les circonstances de sa mort[5].

Notes et références

  1. lesevenements.org
  2. Robert de Preixon, Thio la honte, Nouméa : Imprimeries Réunies de Nouméa, 1985
  3. Ouvéa : les mensonges de Kassovitz, Thierry Deransart, Le Figaro-Magazine, 12 novembre 2011
  4. Daniel Cerdan, Dans les coulisses du GIGN, Calmann-Lévy, 172 p.
  5. Petite histoire du "vieux Eloi" Machoro, Angela Bolis, Le_Monde, 13 juin 2014

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