Élie Fondaminsky-Bounakov

Élie Fondaminsky-Bounakov (en russe : Илья Исидорович Фондаминский-Бунаков, Ilia Issidorovitch Fondaminski-Bounakov) est le 17 février 1880 ( dans le calendrier grégorien) à Moscou dans une famille juive et, déporté pour des raisons ethniques, il meurt le à son arrivée à Auschwitz, en Pologne occupée par les nazis allemands.[1],[2]. À la suite de la révolution russe de 1917, il s'installe en France et se convertit au christianisme orthodoxe sous l'influence de Marie Skobtsova en 1932[3].

Sa jeunesse et les révolutions russes

Il est né en 1881 dans une famille relativement aisée. Il fait ses études de philosophie en 1902 à Heidelberg en Allemagne[4]

En 1917, à la suite de la tentative d'instaurer le rationnement de Petrograd (aujourd’hui Saint Petersbourg qui était alors la capitale de l'empire russe depuis 1725), la révolution éclate en février. Le , le tsar Nicolas II et son épouse Alexandra Federovna capitulent en faveur de la jeune république de Kerenski. Cette république modérée composée pour la plupart de socio-révolutionnaires et de libéraux souhaite instaurer une république sur le modèle de la IIIe république française (1870-1940), mais elle déçoit très vite les catégories populaires tant les revendications étaient éloignées des besoins du peuple. Pendant ce temps, Élie se transforme brièvement par patriotisme en homme politique social-révolutionnaire souhaitent une révolution sociale par étape, ou socialisme réformisme de ce qui est alors pratiqué par les pays scandinaves. Pendant cette période, le pouvoir politique est transféré à Moscou. S'ensuit une seconde révolution, dite d'octobre d’après le calendrier julien alors en vigueur, qui en Occident eut lieu en novembre. Le palais d'hiver, siège du gouvernement provisoire est pris par Lénine, fondateur quelques années plus tard de l'URSS[5].

L'émigration russe

La même année, il s’installe en France à Paris où il donne des conférences littéraires et de philosophie[6]. L'épreuve de l'exil fut une intense remise en cause qui l'amène à se questionner sur la spiritualité. Il rencontre une autre militante social-révolutionnaire, Marie Skobtsova, qui va lui servir de maître spirituelle[4].

L’émigration russe est alors bien présente à Paris tout comme Nice où est installée une importante communauté russe vivant dans la pauvreté[7]. Montparnasse est leur lieu de résidence dans Paris, ce quartier est lors le quartier de toutes les avant-garde artistique où la communauté russe a une place non négligeable dans l’apport culturel à la société française. En effet, au même moment, Kandinsky invente l'abstraction lyrique en peinture et Elsa Triolet, future compagne de Louis Aragon, participe au mouvement surréaliste[8].

Son apostolat

En 1929 , trois ans avant sa conversion, il fonde une communauté spirituelle de travail idéal appelée "novi grad" ; la nouvelle ville en russe. Cette organisation spirituelle communautaire veut être interprofessionnelle rassemblent aussi bien l'enseignant que l'ouvrier, le notable du paysan[4]. À la même époque il se rapproche des démocrate chrétiens inspiré par la doctrine du philosophe catholique Emmanuel Mounier , fondateur du personnalisme[9].

Baptisé en 1932, il mène alors une vie acétique faite de jeûne et prière. En 1940, l'armé allemande envahit la France. Il s'engage en résistance avant d’être arrête par la Gestapo française parce que d'origine juive et remis aux nazis. Conduit au centre de transit de Compiègne, il est déporté à Auschwitz et gazé à son arrivée le [4].

Notes et références

  1. John Sanidopoulos, « Saint Elias Fondaminsky of Paris (+ 1942) » (consulté le )
  2. « La présence orthodoxe en France », sur calameo.com (consulté le )
  3. Unis dans l'Amour de Dieu, « Sainte Marie de Paris », sur Le Monde Orthodoxe (consulté le )
  4. « Saint Élie Fondaminski », sur www.pagesorthodoxes.net (consulté le ).
  5. Marc Ferro, « Pourquoi Février ? Pourquoi Octobre ? », Annales, vol. 23, no 1, , p. 31–48 (DOI 10.3406/ahess.1968.421884, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) « Elie Fondaminsky of Paris – Saints of my heart – St John Maximovitch & St Kevin of Ireland », sur Saints of my heart - St John Maximovitch & St Kevin of Ireland (consulté le )
  7. Catherine Gousseff, L’exil russe : La fabrique du réfugié apatride (1920-1939), CNRS Éditions, coll. « Anthropologie », , 335 p. (ISBN 978-2-271-09117-8, lire en ligne)
  8. Ralph Schor, « Les écrivains russes blancs en France. Un entre-deux identitaire (1919-1939) », Revue européenne des migrations internationales, vol. 33, no vol. 33 - n°1, , p. 11–26 (ISSN 0765-0752, DOI 10.4000/remi.8553, lire en ligne, consulté le )
  9. Encyclopædia Universalis, « EMMANUEL MOUNIER », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )

Liens connexes

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