Élections territoriales de 2015 en Corse

Les élections territoriales de Corse ont lieu les et afin d'élire les 51 sièges de l'assemblée de Corse.

Élections territoriales de 2015 en Corse
51 sièges de l'assemblée de Corse
et
Type d’élection Élections régionales
Corps électoral et résultats
Population 316 257 (2 014)
Gilles Simeoni FaC
Voix au 1er tour 24 603
17,62%
 0,8
Voix au 2e tour 52 839
35,34%
Sièges obtenus 24  9
Paul Giacobbi DVG
Voix au 1er tour 24 686
18,42%
 2,9
Voix au 2e tour 42 607
28,49%
Sièges obtenus 12  12
José Rossi LR
Voix au 1er tour 17 642
13,17%
Voix au 2e tour 40 480
27,07%
Sièges obtenus 11  1
Christophe Canioni FN
Voix au 1er tour 14 176
10,58%
 6,4
Voix au 2e tour 13 599
9,09%
Sièges obtenus 4  4
Camille de Rocca Serra DVD
Voix au 1er tour 17 018
12,70%
Sièges obtenus Élus sur la liste Rossi
Jean-Guy Talamoni CL
Voix au 1er tour 10 353
7,73%
 1,6
Sièges obtenus Élus sur la liste Simeoni
Dominique Bucchini PCF
Voix au 1er tour 7 448
5,56%
 4,5
Sièges obtenus Élus sur la liste Giacobbi
Assemblée de Corse
Président du conseil exécutif
Sortant Élu
Paul Giacobbi (DVG) Gilles Simeoni (FaC)

Elles voient, pour la première fois dans ce type d'élection, la victoire d'une liste nationaliste, conduite par Gilles Simeoni.

Mode de scrutin

La Corse constitue une collectivité territoriale à statut particulier : similaire à une région, elle est dotée de compétences supplémentaires et dispose d'un cadre institutionnel spécifique.

L'assemblée de Corse est l'assemblée délibérante de la collectivité. Elle est composée de 51 membres élus au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel plurinominal à deux tours avec prime majoritaire. Les listes doivent respecter la parité et comporter alternativement un candidat homme et une candidate femme.

Un second tour a lieu si aucune liste n'atteint 50 % des suffrages exprimés au premier tour. Peuvent se qualifier au second tour les listes ayant recueilli au moins 7 % des voix. Les listes ayant obtenu au moins 5 % peuvent fusionner au second tour avec une liste qualifiée.

Au tour décisif (premier tour si une liste a obtenu 50 %, second tour sinon), la liste arrivée en tête reçoit une prime de neuf sièges alors que le reste des sièges est réparti entre toutes les listes (y compris la liste arrivée en tête) ayant reçu au moins 5 % des voix. À la différence des régions, les sièges sont répartis à l'échelle de la collectivité, sans section départementale.

L'assemblée de Corse procède le jeudi suivant son élection à l'élection de son président et à l'élection du conseil exécutif de Corse, organe exécutif de la collectivité.

Contexte

Le , l'Assemblée de Corse adopte par 42 voix sur 51 une nouvelle proposition de création d'une collectivité territoriale unique devant fusionner la collectivité territoriale de Corse et les conseils départementaux de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. Cette proposition reçoit le soutien du gouvernement[1] et est intégrée le par amendement à la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République, mais sans prévoir l'organisation d'un référendum, ce que contestent certains élus corses[2].

Cette collectivité territoriale unique sera dénommée « collectivité de Corse » et sera créé le  : de nouvelles élections territoriales auront donc lieu deux ans après celle de 2015[3].

Listes et candidats

Droite

Le nom de Laurent Marcangeli, député-maire d'Ajaccio, a été évoqué pour mener la liste de droite[4], mais il n'est finalement pas candidat. La commission nationale d'investiture des Républicains devait initialement départager Camille de Rocca Serra et José Rossi (anciens présidents de l'assemblée de Corse), arrivés à égalité lors d'un vote début mai[5] mais les deux hommes présentent finalement chacun leur propre liste. Le , Camille de Rocca Serra annonce sa candidature[6] puis, le , José Rossi officialise à son tour la sienne. Lors de cette annonce, il est accompagné de deux députés corses des Républicains : Laurent Marcangeli et Sauveur Gandolfi-Scheit[7].

Mi-août, un accord est trouvé selon lequel celui dont la liste arrivera en tête au premier tour deviendra président de l'exécutif en cas de victoire tandis que l'autre accèdera à la présidence de l'assemblée[8]. La commission nationale d'investiture des Républicains accorde finalement l'investiture officielle du parti à José Rossi[9].

Jean Toma, maire de Sari-Solenzara, est désigné comme chef de file de l'Union des démocrates et indépendants en [10]. La formation centriste rejoint finalement la liste de José Rossi[11]. L'UDI est allié aux Républicains.

Hyacinthe Santoni, natif de Sartène, ancien député des Bouches-du-Rhône, a été désigné tête de liste de Debout la France[12].

Gauche

Le président sortant du conseil exécutif, Paul Giacobbi, présente fin juillet sa candidature en tandem avec Maria Guidicelli, qui était en 2010 sur la liste du Front de gauche[13].

François Tatti, président de la Communauté d'agglomération de Bastia, annonce sa candidature début au nom du mouvement Corse démocrate[14] mais rejoint finalement Paul Giacobbi en octobre[15].

Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, entend lui aussi prendre la tête d'une liste[16]. Il est soutenu par le mouvement Corse social-démocrate de Vanina Pieri[17].

Dominique Bucchini (PCF), président sortant de l'Assemblée de Corse, conduit de nouveau la liste du Front de gauche[18].

Le Parti socialiste investit en Emmanuelle de Gentili, conseillère exécutive sortante et première adjointe au maire de Bastia, à la tête d'une liste « progressiste et régionaliste »[19].

Enfin, l'élu bastiais Jean Zuccarelli présente lui aussi une liste, dénommée « La garantie républicaine », dont il prend la tête[20].

Nationalistes

La formation Femu a Corsica, qui regroupe plusieurs partis autonomistes, dépose une liste conduite comme en 2010 par Gilles Simeoni[21].

Le , lors des journées internationales de Corte, le mouvement nationaliste Corsica libera présente les cinq premiers de sa future liste, le numéro un étant Jean-Guy Talamoni[22].

Paul-Félix Benedetti conduit une liste pour la formation nationaliste Rinnovu, qui faisait jusqu'en 2012 partie de Corsica Libera[23].

Autres

Jean-François Baccarelli, déjà candidat en 2010, entend de nouveau se présenter, avec le soutien de l'Alliance écologiste indépendante[24]. Il est cependant déclaré inéligible fin septembre[25].

Francis Nadizi (Rassemblement bleu Marine) est initialement le candidat du Front national[26]. Cependant, il est remplacé en octobre par Christophe Canioni, en raison d'une possible inéligibilité[27].

Sondages

Avertissement : Les résultats des intentions de vote ne sont que la mesure actuelle des rapports de forces politiques. Ils ne sont en aucun cas prédictifs du résultat des prochaines élections. La marge d'erreur de ces sondages est de 4,5 % pour 500 personnes interrogées, 3,2 % pour 1 000, 2,2 % pour 2 000 et 1,6 % pour 4 000[28].

Premier tour

Institut Date Échantillon Bucchini

(PG-PCF-E!)

Gentili

(PS)

Orsucci

(DVG)

Giacobbi

(DVG)

Zuccarelli

(PRG)

Talamoni

(CL)

Benedetti

(Rinnovu)

Simeoni

(Femu a Corsica)

Rossi

(LR - UDI)

Rocca Serra

(DVD)

Santoni

(DLF)

Canioni

(FN)

OpinionWay 27 au 805 7 % 4 % 4 % 12 % 5 % 8 % 1 % 18 % 12 % 16 % 1 % 12 %
OpinionWay 24 au 801 7 % 4 % 4 % 13 % 4 % 8 % 1 % 19 % 14 % 14 % 1 % 11 %

Résultats

Candidat arrivé en tête au 1er tour dans chaque commune de la Collectivité territoriale de Corse :
  • Dominique Bucchini
  • Emmanuelle De Gentili
  • Paul Giacobbi
  • Jean-Charles Orsucci
  • Jean Zuccarelli
  • Gilles Simeoni
  • Jean-Guy Talamoni
  • Paul-Félix Benedetti
  • José Rossi
  • Camille De Rocca Serra
  • Christophe Canioni
Candidat arrivé en tête au 2e tour dans chaque commune de la Collectivité territoriale de Corse :
  • Paul Giacobbi
  • Gilles Simeoni
  • José Rossi
  • Christophe Canioni
Résultats des élections régionales de 2015 en Corse
Tête
de liste
Liste Premier tour[29] Second tour Sièges +/-
Voix % Voix %
Gilles Simeoni[21] FaC 24 603 17,62 52 839 35,34 24 9
Jean-Guy Talamoni[22] CL 10 353 7,73
Paul Giacobbi[13] DVG 24 686 18,42 42 607 28,49 12 12
Dominique Bucchini[18] PG-PCF-E! 7448 5,56
José Rossi[7] LR[9] - UDI[30] - CCB 17 642 13,17 40 480 27,07 11 1
Camille de Rocca Serra[6] DVD[9] 17 018 12,70
Christophe Canioni[27] FN 14 176 10,58 13 599 9,09 4 4
Jean-Charles Orsucci[16] DVG - CSD[31] 5 532 4,13 0
Emmanuelle de Gentili[19] PS 4 353 3,25 0
Jean Zuccarelli[32] PRG 4 227 3,15 0
Paul-Félix Benedetti[23] Rinnovu 3 451 2,58 0
Hyacinthe Santoni[12] DLF 1 500 1,12 0
Suffrages exprimés 133 989 97,70 149 525 97,07
Votes blancs 1 748 1,31 2 397 1,59
Votes nuls 1 406 0,99 2 121 1,34
Total 137 143 100 154 043 100 51
Abstentions 97 723 40,34 75 781 32,97
Inscrits / Participation 229 866 59,66 229 824 67,03

Notes et références

  1. « Une collectivité unique en Corse, un projet approuvé par le gouvernement », sur Courrier des maires.
  2. « L'Assemblée nationale valide la collectivité unique corse », sur Corse-Matin.
  3. Loi no 2015-991 du 7 août 2015, article 30, légifrance. Consulté le 9 août 2015.
  4. Régionales : des primaires à l'UMP "en dernier recours", Le Journal du dimanche, 4 décembre 2014.
  5. Investiture pour les élections territoriales en Corse : l'UMP n'a pas tranché, France 3 Corse, 7 mai 2015.
  6. « Camille de Rocca Serra conduira sa propre liste pour les territoriales », sur france3-regions.francetvinfo.fr (consulté le ).
  7. « José Rossi annonce sa candidature aux élections territoriales », sur France 3 régions, (consulté le ).
  8. « Élections territoriales : José Rossi et Camille de Rocca Serra fusionneront au deuxième tour », sur Corse-Matin, (consulté le ).
  9. « jose-rossi-decroche-linvestiture-parisienne », sur corsematin.com.
  10. « L’UDI a désigné ses têtes de liste aux régionales, Jouanno sera bien en IDF », lcp.fr, 03/02/2015.
  11. « Ajaccio : le président de l'UDI en visite dans le cadre des territoriales », sur Corse-Matin, (consulté le ).
  12. « Debout la France a officialisé ses chefs de file pour les élections Régionales », sur DLF.
  13. « Paul Giacobbi et Maria Guidicelli partent en binôme aux élections territoriales », sur Corse Net info, .
  14. « François Tatti : « Je mènerai ma propre liste aux élections territoriales » », sur Corse Net info, .
  15. « Territoriales : François Tatti rejoint la liste de Paul Giacobbi », sur Alta frequenza, .
  16. « Territoriales: ni nationaliste, ni PS, la voie d'Orsucci », sur Corse matin, .
  17. « François Tatti, Vanina Pieri : les fronts de la gauche », sur Corse matin, .
  18. « Territoriales : le Front de gauche en ordre de bataille », sur Corse-Matin, .
  19. « Emmanuelle De Gentili : « Je conduirai une liste de gauche, progressiste et régionaliste » », sur Corse Net Info, .
  20. « Elections territoriales : les 51 noms de la liste de Jean Zuccarelli », sur France 3 régions, .
  21. « Gilles Simeoni : « En décembre, la Corse aura rendez-vous avec l’histoire ! » », sur Corse Net info, .
  22. « Ghjurnate : Corsica Libera en marche pour les territoriales », sur Corse-Matin, (consulté le ).
  23. « Territoriales : Rinnovu, troisième liste nationaliste en course », sur Corse-Matin, .
  24. « Territoriales : Jean-François Baccarelli a officialisé sa candidature », sur Alta Frequenza, .
  25. « Inéligible, Jean-François Baccarelli absent des élections territoriales de décembre », sur Alta Frequenza, .
  26. « Régionales Région Corse cherche candidats - urgent », l'Opinion.
  27. « Territoriales : le Front National change de tête de liste », sur Alta Frequenza, .
  28. Quelle est la marge d’erreur d’un sondage ?.
  29. « Résultats du premier tour en Corse », sur elections.interieur.gouv.fr/regionales-2015/index.html (consulté le ).
  30. « Ajaccio : le président de l'UDI en visite dans le cadre des territoriales », sur corsematin.com.
  31. « François Tatti, Vanina Pieri : les fronts de la gauche », sur corsematin.com.
  32. « Jean Zuccarelli et François Casasoprana unis pour les territoriales », sur corsematin.com.

Liens externes

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