Élections législatives irakiennes de 2018

Les élections législatives irakiennes de 2018 se déroulent le en Irak afin d'élire les 329 membres du Conseil des représentants. Initialement prévues pour , les élections sont reportées du fait de la Seconde guerre civile irakienne et l'occupation du Nord du pays par l'État islamique. La guerre s'achève le , permettant la reprise du processus électoral[1].

Élections législatives irakiennes de 2018
Les 329 sièges du Conseil des représentants
Type d’élection Parlementaire
Mandat 2018-2022
Corps électoral et résultats
Inscrits 24 352 253
Votants 10 840 969
44,52%  15,75

Votes blancs et nuls 456 467
En marche  Moqtada al-Sadr
Voix 1 493 542
14,38%
Sièges obtenus 54
Alliance Fatah  Hadi al-Ameri
Voix 1 366 789
13,16%
Sièges obtenus 48
Alliance de la Victoire (Parti islamique Dawa)  Haïder al-Abadi
Voix 1 133 912
10,92%
Sièges obtenus 42
Parti démocratique du Kurdistan  Netchirvan Barzani
Voix 873 645
8,41%
Sièges obtenus 25
Coalition de l'État de droit  Nouri al-Maliki
Voix 725 108
6,98%
Sièges obtenus 25  67
Al-Wataniya (en)  Iyad Allaoui
Voix 623 594
6,01%
Sièges obtenus 21
Union patriotique du Kurdistan  Kosrat Rasul Ali (en)
Voix 616 232
5,93%
Sièges obtenus 18  3
Mouvement de la sagesse nationale (en)  Ammar al-Hakim (en)
Voix 547 223
5,27%
Sièges obtenus 19  10
Premier ministre
Sortant Élu
Haïder al-Abadi
Coalition de l'État de droit
Adel Abdel-Mehdi
Indépendant

Entre juin et , un recomptage des bulletins a eu lieu, ordonné par la Cour suprême fédérale, ne changeant que l'attribution d'un seul siège[2],[3].

Système électoral

Le Conseil des représentants de l'Irak est la chambre basse du parlement bicaméral irakien. Elle est cependant de facto le seul pouvoir législatif, le Conseil de la fédération censé constituer la chambre haute ne s'étant encore jamais réuni depuis la mise en place de la constitution de 2005. Le Conseil est composé de 329 représentants élus pour quatre ans au scrutin proportionnel de liste ouvertes dans dix huit circonscriptions de sept à trente quatre sièges correspondants aux gouvernorats de l'Irak. Les sièges sont répartis selon la méthode de Sainte-Laguë avec un quota de 25 % des sièges réservés aux femmes. Aux élections de 2014, ces dernières ont totalisé 25,30 % des membres du conseil[4].

Sur les 329 sièges, 9 sont réservés aux minorités religieuses ou ethniques, à raison de cinq sièges pour les chrétiens et un chacun pour les Mandéens, Yézidis, Shabaks et Kurdes Feylis, ce dernier ayant été ajouté en sur décision du conseil[4].

Conditions

Le droit de vote s'acquiert à l'âge de 18 ans. Seules peuvent être élues les personnes âgées d'au moins 30 ans, diplômées de l'enseignement secondaire. Les membres actifs des forces armées ne peuvent se présenter comme candidats. Sont également exclues les personnes condamnées pour détournement de fonds publics ou pour crime d'honneur, ainsi que les anciens cadres du parti Baas[4].

Candidats

Parmi les candidats se trouve Mountazer al-Zaïdi, journaliste, connu pour avoir lancé sa paire de chaussures sur le visage de l'ancien président américain, George W. Bush, en [5]. Il se présente sur la liste de l'Alliance des révolutionnaires réformistes de Moqtada al-Sadr et du Parti communiste irakien qu'il présente comme « une liste indépendante qui veut casser les reins au confessionnalisme »[5].

Le , le groupe terroriste Daech revendique l'assassinat de Farouq Zarzour al-Joubouri, candidat sunnite, dans un de ses anciens fiefs[6].

Résultats

Résultats des législatives irakiennes de 2018[7],[8],[9]
Partis ou coalitions Voix  % Sièges +/-
En marche 1 493 542 14,38 54 Nv.
Alliance Fatah 1 366 789 13,16 48 Nv.
Alliance de la victoire 1 133 912 10,92 42 Nv.
Parti démocratique du Kurdistan 873 645 8,41 25
Coalition de l'État de droit 725 108 6,98 25 67
Al-Wataniya 623 594 6,01 21
Union patriotique du Kurdistan 616 232 5,93 18 3
Mouvement de la sagesse nationale 547 223 5,27 19 Nv.
Liste Moutahidoun 368 633 3,55 14 9
Mouvement Gorran 215 829 2,08 5 4
Mouvement de la nouvelle génération 170 919 1,65 4 Nv.
MNDR - Anbar est notre identité 144 182 1,39 6 Nv.
Mouvement Eradaa 138 367 1,33 3 Nv.
Coalition pour la démocratie et la justice 123 184 1,19 2 Nv.
Coalition capable pour le changement 112 965 1,09 2
Alliance de Baghdad 98 354 0,95 3 Nv.
Union islamique du Kurdistan 98 278 0,95 2 2
Groupe islamique du Kurdistan 96 876 0,93 2 1
Alliance arabe de Kirkouk 84 102 0,81 3 2
MNDR - Ninive est notre identité 83 102 0,80 3 Nv.
Alliance civilisée 82 824 0,80 3 Nv.
Front turkmène de Kirkouk 79 694 0,77 3 1
Coalition de la forteresse nationale 77 624 0,75 3 Nv.
Approche démocratique 70 195 0,68 1
Parti national des masses 54 135 0,52 2
Bannières de la bienveillance 50 863 0,49 2
Le passage 50 243 0,48 2
Parti civil 32 584 0,31 1
MNDR - Saladin est notre identité 31 994 0,31 1
Assemblée des hommes d'Irak 25 837 0,25 1
Mouvement Babylone 13 647 0,13 2
Mouvement yézidi pour la réforme et le progrès 11 141 0,11 1
Conseil populaire chaldéen syriaque assyrien 7 293 0,07 1 1
Alliance civile démocratique 6 353 0,06 1
Liste nationale chaldéenne 4 864 0,05 1
Liste Rafidain 4 077 0,04 1 1
Indépendants 465 641 4,48 2 2
Suffrages exprimés 10 384 502 95,79
Votes blancs et nuls 456 467 3,21
Total 10 840 969 100 329 1
Abstentions 13 511 284 55,48
Inscrits / participation 24 352 253 44,52

Conséquences

Les résultats du scrutin, au cours duquel les sadristes arrivent en tête, font l'objet de contestations, ce qui mène à un audit du scrutin[10]. Le , le Parlement sortant demande un recomptage des voix[11]. Le , un incendie criminel a lieu dans un bâtiment où était stocké le matériel électoral[12]. Le , la Cour suprême annonce le recomptage total puis, le , les nouveaux juges de la commission électorale annoncent que le recomptage ne sera que partiel[13]. Le recomptage finit en et ne change l'attribution que d'un siège, l'Alliance Fatha (ou Alliance de la conquête) passe de 47 à 48 sièges au détriment d'un petit parti[3].

La coalition sadiste En marche ayant remporté 54 sièges sur 329 aux élections, ce qui est le meilleur score, Moqtada al-Sadr mène, dès mi-mai, des discussions avec d'autres coalitions afin de former un gouvernement[14]. L'Iran et les États-Unis interviennent chacun de leur côté dans les tractations pour que se forme un gouvernement qui leur convienne. La constitution irakienne accorde un délai de trois mois maximum pour former un gouvernement[15].

Le , le courant sadriste et l'Alliance de la conquête (Alliance Fatah, dirigée par Hadi al-Ameri, proche de l'Iran) annoncent un accord de coalition. Cet accord s'ajoute à ceux obtenus avec l'Alliance de la sagesse nationale (dirigée par le dignitaire Ammar al-Hakim (en)) et avec le parti Al-Wataniya de Iyad Allaoui, totalisant ainsi 141 sièges sur les 329 de l'assemblée[16]. Le , l'alliance du Premier ministre sortant rejoint la coalition[17].

Le , le courant sadriste et la coalition Fatah appellent à la démission d'Abadi après des émeutes à Bassorah[18].

Notes et références

  1. « Législatives en Irak : « C’est l’une des plus importantes élections depuis longtemps » », sur La Croix, (ISSN 0242-6056, consulté le ).
  2. « Législatives en Irak : vers un recomptage manuel de tous les votes », le Monde, (lire en ligne).
  3. « Irak : après recomptage, le nationaliste Moqtada Al-Sadr remporte les législatives », sur lemonde.fr, .
  4. « IPU PARLINE database: IRAQ (Council of Representatives of Iraq), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  5. « Irak : le lanceur de chaussures contre George W. Bush candidat aux élections », sur Le Monde, (consulté le ).
  6. « Irak: l'EI revendique pour la première fois l'assassinat d'un candidat aux législatives », sur RFI, (consulté le ).
  7. IHEC
  8. Xinhua
  9. DW
  10. « L'Irak ordonne un réexamen des législatives après un test de piratage positif », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
  11. « Le Parlement irakien ordonne un nouveau décompte des voix après les législatives », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
  12. « Irak: à Bagdad, l'incendie du dépôt des bulletins de vote est criminel », sur RFI, (consulté le ).
  13. « Elections en Irak: nouveau coup de théâtre, le décompte des voix sera partiel », sur RFI, (consulté le ).
  14. « Législatives en Irak : la victoire de Moqtada Al-Sadr confirmée par les résultats définitifs », sur lemonde.fr, .
  15. « Début de tractations compliquées en Irak », sur Les Échos, .
  16. « Alliance gouvernementale surprise entre Moqtada Sadr et une liste proche de l'Iran », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
  17. « Irak : coalition entre le premier ministre Abadi et le religieux chiite Sadr », sur Radio-Canada.ca, (consulté le ).
  18. « Irak: les deux principales listes au Parlement réclament la démission du Premier ministre », sur L'Orient-Le Jour (consulté le ).
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